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De l'Unité africaine de Nkrumah à  l'Union africaine de Kadhafi !

L'ouvrage publié aux éditions de l'Harmattan est l'oeuvre d'un confrère-journaliste Togolais, Fulbert Sassou ATTISSO. L'Organisation de l'Unité africaine, qui a vécu pendant près de quarante ans (1963-2002), était, faut-il le rappeler, le produit d'un compromis boiteux réconciliant deux écoles: celle de Monrovia et de Casablanca, et de deux conceptions opposées de l'Unité Africaine. Elle était surtout la solution alternative trouvée par le sommet d'Addis-Abeba à  la proposition de la délégation ghanéenne de réaliser en cette année 1963, l'Unité Africaine avec un gouvernement à  la tête du continent, une direction politique et un commandement militaire. "Il ne saurait y avoir de réelle indépendance et de véritable développement économique, social, politique et culturel de l'Afrique sans l'unification du continent" Kwame NKrumah.

L'Organisation panafricaine était le refus de la majorité des dirigeants africains d'alors, la plupart père de l'indépendance de leur pays d'entrer dans le rêve de Kwame Nkrumah. Le visage que présente aujourd'hui l'Afrique, balkanisée et empreinte aux conflits armés et aux maux de tous genres, est un hommage à  la prophétie de cet homme d'Etat et un appel à  la mobilisation des peuples africains pour la reprise du combat de l'unification de l'Afrique.

Arrivé au pouvoir en 1957, au Ghana, kwame Nkrumah a repris à  son compte cet idéal cher aux Noirs de la Diaspora et déployé tous les moyens pour le traduire dans le quotidien des peuples africains. déboulonné en 1966, à  Accra, par un putsch militaire concocté par les ennemis de l'union, l'Osagyefo n'a pas eu le temps de réaliser son dessein.

L'échec des cinq décennies d'indépendance a crée un courant qui souient que le continent se porterait mieux s'il était resté entre les mains des colonisateurs. Ce courant veut donner raison aux dirigeants politiques comme Houphouà«t, Senghor, Ahidjo et les autres qui ont préconisé l'évolution de l'Afrique dans le giron des puissances colonisatrices. Il faut le reconnaitre que le peu de progrès réalisé sur le continent, ne l'a été que dans les pays dirigés par l'élite politique qui concevait l'indépendance dans l'amitié avec la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Belgique...En revanche, les nationalistes tels que Sekou Touré, Kwame Nkrumah,Patrice Emery Lumumba, Christ Olympio qui entrevoyaient les indépendances dans une rupture radicale avec les métropoles, ont laissé des pays en ruine.

Les puissances coloniales n'ont pas laissé le temps aux nationalistes de mettre en oeuvre leur politique avant de les écarter du pouvoir. L'option nationaliste des années soixante, qui prêchait la rupture avec les anciennes métropoles colonisatrices et la prise en main du destin de l'Afrique par les Africains, n'a pas échoué. Elle a été vite circonscrite et combattue par les puissances colonisatrices qui étaient assurées que cette option, si jamais elle triomphait en Afrique, compromettrait au continent d'émerger comme puissance concurrente. Les anciens ma^tres se sont démenés pour démanteler les mouvements nationalistes, pour écarter du pouvoir les pères fondateurs des Etats africains et leur substituer des hommes, voire des militaires acquis à  la cause du néocolonialisme.

Il n'empêche ! L'idée de l'Unité africaine inscrite à  jamais des la conscience collective des Africains est si forte que plusieurs années après, elle a été relancée avec plus d'ardeur par Mouamar El Kadhafi, président de la Lybie. Le sommet des dirigeants africains de Durban a créé en 2002, l'Union Africaine. La véritable question est de savoir si cette Union africaine créée par les dirigeants africains est celle à  laquelle aspirent les peuples africains. Dans l'entendement des peuples Africains, l'Union Africaine c'est la démolition des frontières héritées de la colonisation et la mise en commun des énergies dans la définition d'un seul projet politique. L'Union Africaine c'est le retour de l'Afrique à  son histoire, à  ses origines, à  son identité culturelle. L'Union Africaine version Khadafi est la volonté de cinquante-trois Etats appartenant à  un continent de s'organiser pour parler d'une seule et même voix au reste du monde.


Né le 20 avril 1963, à  Lomé au Togo, Fulbert Sassou Attisso était directeur de la publication de l'hebdomadaire togolais d'opposition L'Éveil du peuple, il a été arrêté et emprisonné en 1995 par le régime du général Eyadéma. Après les élections législatives du 21 mars 1999 - qui ont vu le retour du pays à  un parlement à  parti unique - il a dà» quitter le Togo. Depuis, Fulbert Sassou Attisso vit à  Paris.

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