Sommet Afrique France: Grand moment de liberté d’expression sans chefs d’Etat...
mardi 12 octobre 2021, 21:19 Freddy Mulongo Lien permanent
Sommet Afrique France: Grand moment de liberté d’expression sans chefs d’Etat africains!
A la rencontre de Montpellier du 8 octobre 2021, le président Macron a été interpellé par une jeune kenyane mettez «fin à la Françafrique et ses pratiques opaques» et a pointé les contradictions d’une France «arrogante, enlisée dans des questions de racisme et venant donner des leçons de démocratie aux Africains» dit Mme Adelle Onyango. Sans les chefs d'Etat africains.
Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International

Aucun chef d’État africain ne participe à cet événement, le président français ayant privilégié les échanges avec la société civile et la jeunesse africaine pour « renouveler » les relations entre la France et l’Afrique. Il y a notamment annoncé la création d’un « Fonds d’innovation pour la démocratie en Afrique », doté de 30 millions d’euros sur trois ans, et la restitution d’œuvres culturelles au Bénin et à la Côte d’Ivoire.

«Si la relation entre les pays d’Afrique et la France était une marmite. Elle est sale de reconnaissance légère des exactions commises ; elle est sale de corruption, de vocabulaire dévalorisant ; elle est sale, Monsieur le Président ! Je vous invite à la récurer» dit un intervenant. Les Africains ne veulent plus de l’aide à la recolonisation «Cela fait près d’un siècle que votre aide au développement se balade en Afrique. Ça ne marche pas. Sachez que l’Afrique se développe par elle-même, par le potentiel local et celui de sa diaspora, et certainement dans l’interdépendance avec les autres nations de la planète, mais surtout à travers des collaborations saines, transparentes, constructives. Il y a des têtes, il y a des investisseurs aussi en Afrique. Nous innovons déjà en Afrique. Si ce n’est pas constructif, dans cette relation qu’on imagine, on n’en veut pas» dit un autre intervenant. «Cessez de coopérer et collaborer avec ces présidents dictateurs. Et programmez un retrait progressif et définitif de vos bases militaires en Afrique» dit un intervenant.

Le candidat Emmanuel Macron, dans son projet a condamné «la vision colonialiste et paternaliste des pays du tiers-monde». Environ 10% de la population française a des origines africaines et 300 000 ressortissants français résident en Afrique. La langue française est un trait d’union évident et crée une intimité naturelle dans les relations. Ces liens humains sont un atout pour la France. Si la France devait regarder l’Afrique avec uniquement un mélange de condescendance et de misérabilisme, «elle commettrait une erreur historique» dit-il. Pour le candidat, Emmanuel Macron, «l’Afrique ancrée à part entière dans l’Histoire et le monde est une chance pour tous». Sans angélisme, ni naïveté, la France doit donc regarder cette «vérité africaine» en face, sans idées préconçues ni clichés, et «définitivement débarrassée du surmoi de la colonisation et de la Françafrique». L’époque du pré-carré, de l’aide compassionnelle entremêlée de cynisme et des situations de rente entretenues par des réseaux occultes est révolue. «Il est grand temps que la France regarde au contraire l’Afrique comme un partenaire économique au même titre que la Chine, l’Inde, le Brésil ou la Turquie» dit-il. Le candidat aux présidentielles de 2017, M. Macron envisage de favoriser la démocratie en Afrique et mettre fin à la Françafrique. «Je tiens à agir dans la transparence, loin des réseaux de connivence franco-africains et des influences affairistes dont on a vu que, malheureusement, ils subsistent encore dans le système politique français, en particulier à droite et à l’extrême-droite» dit-il. A Alger, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait considéré, le temps d’un voyage, que la colonisation est «un crime contre l’Humanité».
La nième réforme de la loi sur l'immigration du 18 septembre 2018, entrée en vigueur le 1er janvier 2019 (examen expéditif des demandes d’asile, l’obligation de quitter le territoire, la durée de rétention passant de 45 à 90 jours), le durcissement de la politique des visas et surtout l'augmentation considérable et injustifiée, des droits d'inscription des étudiants africains, passant de 170 euros à 2770 euros, pour la licence et de 380 à 3770 euros, pour le doctorat, ont été ressentis, comme une profonde injustice. La Francophonie est en train de mourir, si les étudiants africains sont frappés par ces lourdes pénalités financières frappant les étudiants africains. Depuis l’arrivée de cette pandémie, des guichets d’accueil dématérialisés sont mis en place. Cependant, les plateformes informatiques sont souvent surchargées ; il faudrait parfois s’acharner, de jour, comme de nuit, pour obtenir un rendez-vous à la Préfecture en vue solliciter un titre de séjour ou son renouvellement. La loi sur le séparatisme est un outil pour sanctionner la liberté d’expression sur Facebook, et j’en sais quelque chose, et surtout pour dissoudre, arbitrairement et sélectivement, des associations défendant la cause des racisés. Amadou Ba !
Sommet Afrique France: Grand moment de liberté d’expression sans chefs d’Etat...