Bena Mpuka: VANGU MAMBWENI, mort empoisonné !
jeudi 18 août 2022, 14:34 Freddy Mulongo Lien permanent
Bena Mpuka: VANGU MAMBWENI, mort empoisonné ! Les KONGO se souviennent-ils encore de sa déclaration au Palais du peuple : "Minembwe est une colline qui ne peut jamais engendrer"!
Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International
Il était cité parmi les stars politiques pendant la longue transition anti- mobutienne, mais il est mort presque dans l’anonymat. Il, c’est Gustave Vangu Mambweni. Deuxième Secrétaire au Bureau du Hcr-Pt de 1994 à 1997, Commissaire général adjoint du Gouvernement chargé des Affaires de la Monuc de 2000 à 2001, Conseiller politique et diplomatique de Joseph Kabila de 2001 à 2002 et vice-ministre des Affaires étrangères de 2002 à 2003, Vangu Mambweni est décédé à la mi-juillet 2007 à Kinshasa.
Officiellement et comme il est de coutume dans les milieux politiques congolais, il est mort de suite d’une longue maladie. Mais dans l’opinion congolaise, la mort de Vangu Mambweni n’est pas gratuite.
Justification : d’aucuns se souviendront qu’au lendemain du génocide rwandais en avril 1994, Vangu Mambweni, à la tête d’une Commission d’enquête parlementaire, dénommée « Commission Vangu », avait sillonné l’Est de la Rdc et quelques villes rwandaises, dont Gisenyi.
Après plusieurs jours d’enquête, la Commission Vangu était arrivée à la conclusion selon laquelle les nouvelles autorités tutsies installées à Kigali voulaient profiter de la présence des réfugiés hutus pour envahir la Rdc et installer un pouvoir pro-tutsi à Kinshasa.
En plus, dans le même rapport, Vangu Mambweni avait soulevé le problème de la nationalité congolaise. Certains députés du Kivu, dont Kalegamire et Mutiri wa Bashara (élu député national en 2006 pour le compte du Mlc) étaient même invalidés.
La suite est que Vangu Mambweni avait été attaqué chez lui à deux reprises. D’abord par des hommes armés qui avaient atteint son garde du corps à la main droite et ensuite, il (Vangu Mambweni) était mitraillé par Fabien Runvari (un militaire infiltré dans sa garde). Ce dernier tuera le jeune Mpoyi, le fils du voisin de Vangu Mambweni.
Lorsque M'zée Laurent-Désiré Kabila prendra le pouvoir à Kinshasa, avec le concours des soldats tutsi rwandais, Vangu Mambweni sera kidnappé sur la 7ème rue à Limete alors qu’il achetait des journaux. Interrogé dans une maison vers le Grand Hôtel Kinshasa par des soldats rwandais, dont Fabien Runvari, Vangu Mambweni sera libéré par un commandant issu de la province du Bas-Congo comme Vangu Mambweni.
Après trois ans de traversée du désert (de 1997 à 2000), Vangu Mambweni sera repéré par Laurent-Désiré Kabila après qu’il ait publié un ouvrage intitulé : : « Guerres préméditées dans la région des Grands Lacs : rôle et tentacules de l’International tutsi power en République Démocratique du Congo ».
Considéré comme la continuité de son rapport parlementaire, dans cet ouvrage, Vangu Mambweni affirmait que : « … Les Tutsi qui ont cru avoir si facilement recruté Laurent-Désiré Kabila, tel qu’ils l’ont souvent réussi avec plusieurs autres Congolais, naïfs et traîtres à leur nation, se sont vite rendus compte qu’avec ce dernier, leurs objectifs assignés à la guerre de 1996 ne seront jamais atteints. C’est ainsi qu’ils déclencheront de nouveau la guerre du 02 août 1998… ».
Il faut dire que la thèse avancée par Vangu Mambweni rejoint celle de ceux qui soutiennent en silence que « l’arrivée de Joseph Kabila à la tête de la République Démocratique du Congo n’est pas un fait du hasard et qu’il peut avoir été préféré au colonel Eddy Kapend, par exemple, pour jouer le rôle de la cinquième colonne de l’International tutsi power au Congo-Kinshasa ».
Car, il découle de plusieurs analyses que non seulement la présence de Laurent-Désiré Kabila à la tête de la République Démocratique du Congo lésait les intérêts économiques de certains «grands» du monde, mais aussi et surtout elle déjouait le plan de Kigali qui tenait à installer un pouvoir à sa solde à Kinshasa.
Approcher l’ennemi pour l’abattre
Succédant à Laurent Kabila en janvier 2001, Alias Kabila va surprendre plus d’un analyste politique en faisant appel à Vangu Mambweni au sein de son cabinet en qualité de Conseiller politique et diplomatique. Qui avait conseillé à Alias Kabila de faire appel à Vangu Mambweni considéré comme l’ennemi n°1 des banyamulenge à qui il déniait la nationalité congolaise dans son rapport ?
Plusieurs analystes politiques étaient pourtant convaincus que le pouvoir avait approché Vangu Mambweni pour le faire taire et, peut-être, le faire disparaître.
Du reste, certains membres de son entourage affirment que « Monsieur politique et diplomatique d'Alias Kabila, qui faisait ses premiers pas sur la scène politique tant nationale qu’internationale, et présenté comme l’un des spécialistes de la crise dans la région des Grands Lacs, Vangu Mambweni était toujours absent de tous les rendez-vous où l’on parlait de l’implication du régime de Kigali dans la crise qui déchirait la République Démocratique du Congo depuis 1996. A sa place, la parole était accordée à Vital Kamerhe ».
Après son départ du ministère des Affaires étrangères, Gustave Vangu Mambweni n’a figuré dans aucune des institutions politiques de la transition issues du dialogue intercongolais pour le compte de sa famille politique. Explication : Vital Kamerhe a tout fait pour que Vangu Mambweni ne soit ni député, ni sénateur et ne dirige aucune entreprise publique. C’est dans ces circonstances que Vangu Mambweni sera victime d’une paralysie qui l’amènera aux soins en Afrique du Sud.
Comment ne pas conclure que la mort de Vangu a été voulue et préparée, parce que l’homme a été visiblement « jeté » dans la rue, mieux, « puni » pour avoir dit tout haut, ce qui se préparait silencieusement à Kigali contre la République Démocratique du Congo.
Conseiller politique et diplomatique de Joseph Kabila et considéré comme l’un des spécialistes sur les Grands Lacs, Vangu Mambweni n’a pas participé ni à la préparation et moins encore au déroulement des travaux du dialogue intercongolais.
Abandonné et oublié, Vangu Mambweni est mort dans la banlieue kinoise, dans sa maison dans la commune de Matete. Il semble qu’il ne soit pas seul à mourir parce que puni pour avoir fait échec à un plan préparé depuis Kigali.
Sur la liste, on cite le colonel Mukasu qui est à mort à Masina. Officier militaire formé en France (il fut l’adjoint de feu général Mahele au camp Ceta), il avait mis en échec, en 1999, le plan de Kagamé de prendre la ville de Mbuji-Mayi. Depuis, il n’a plus connu une promotion. Lors des dernières nominations dans l’armée, Alias Kabila en personne lui avait promis qu’il serait nommé non seulement général, mais commandant d’une région militaire. Très sûr de la promesse du chef, le colonel Mukasu s’était effondré dans son fauteuil après qu’il ait constaté, après la fin de la lecture des ordonnances présidentielles, qu' Alias Kabila l’avait trompé.
Bena Mpuka: VANGU MAMBWENI, mort empoisonné ! Les KONGO se souviennent-ils encore de sa déclaration au Palais du peuple : "Minembwe est une colline qui ne peut jamais engendrer"!