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samedi 17 octobre 2020

10 Questions à Réveil FM International: Hommage à Maurice Blondel Bokoko!

10 Questions à Maurice-Blondel Bokoko !

Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM international 

Freddy Mulongo-Maurice-Blondel Bokoko.jpg, oct. 2020

Maurice Blondel Bokoko, journaliste, ancien directeur provincial RTNC-Bandundu, directeur des infos à CCTV-RALIK à Kinshasa, il avait tiré sa révérence à Québec au Canada en 2014. Loin de son Maïndombe natal ! Il était vice-président de 1989-2004, de l'Union de la Presse Zaïroise (UPZA), qui devient l'Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC). En 2008, il avait répondu à nos questions.

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Maurice-Blondel BOKOKO, Directeur d'information de CCTV et RALIK à  Kinshasa, quelques mois avant de quitter Kinshasa.

Mieux vaut un chien vivant qu'un lion mort nous dit l'Ecclésiaste 9:4. Maurice-Blondel Bokoko est l'alter ego de Stéphane Kitutu O'leontwa. Après avoir été durant 14 son vice-président à  l'Union de la Presse zaïroise (UPZA) devenue depuis le congrès du centre Nganda, Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC). Il a été le Directeur de l'information de Canal Congo Télévision (CCTV) et Radio Liberté -kinshasa (RALIK) appartenant à  Jean Pierre Bemba. Et Stéphane Kitutu, le Directeur général des médias Bembistes. Maurice-Blondel Bokoko avait quitté la République Démocratique du Congo,  avec sa femme et ses enfants. Il ne supportait plus la vie des menaces, intimidations, convocations à  l'Agence Nationale de Renseignements (ANR).

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Stéphane Kitutu Oléontwa avait pour vice-président Maurice-Blondel Bokoko à l'Union de la Presse Zaïroise (UPZA), qui devient l'Union Presse Congolaise (UPC) de 1989-2004. C'est au congrès de la refondation que l'UPC devint Union nationale de presse congolaise (UNPC), pour la différencier de l'UPC du rebelle, criminel et sanguinaire Thomas Lubanga en Ituri.  Avec les vieux Stéphane Kitutu Oléontwa, Maurice Blondel Bokoko, Tshimpumpu wa Tshimpumpu, Donat Mbaya de Jed, moi et d' autres, nous étions membres du comité préparatoire du congrès de la refondation de l'Union Nationale de la presse congolaise qui a eu lieu au Centre Nganda à Kinshasa en 2004, avec 271 participants, du 1er au 5 mars 2004 au Centre Nganda. Le constat était amer:

  • les organes institutionnels de la presse sont contestés ;
  • l’UNPC manque de tout : plan d’action, moyens financiers, animateurs ;
  • le dépassement du mandat des dirigeants en place ;
  • la réalité du pluralisme médiatique ;
  • l’institutionnalisation de la Haute Autorité des Médias.

Avec le congrès de la refondation de l'UNPC, il y eut :

  • nouvelle structuration de la profession ;
  • création de l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC) ;
  • dotation de l’UNPC de nouveaux statuts ;
  • adoption du Code de déontologie et de l’Acte d’engagement du journaliste congolais ;
  • mise sur pied des trois Commissions
    • 1°) de la Carte d’identité du journaliste congolais,
    • 2°) de Discipline et d’Ethique Professionnelle (Tribunal des pairs),
    • 3°) de la Formation professionnelle et syndicale ;
  • élaboration du Code disciplinaire ;
  • élection des Comités de l’UNPC et de l’OMEC.

J'ai toujours taquiné le vieux Stéphane Kitutu Oleontwa, grâce au congrès de la refondation, il est sorti par le haut. Je le préfère de loin à "Momo" Modeste Mutinga Mutuishayi, fourbe, roublard et grand requin.  Le vieux Kitutu Olentwa n'est jamais conflictuel, il est respecté par des jeunes dans la profession. Son expérience est son trophée.  

1. Réveil FM International: En quittant Kinshasa avec votre épouse et vos enfants, n'est-ce pas une façon pour vous de dire Adieu le Congo?

Maurice-Blondel BOKOKO: Ce n'est pas sans regret et peine que moi et ma famille avons quitté la République Démocratique du Congo. On n'est jamais mieux que chez soi, dit-on! Mon départ n'est pas un adieu à  Kinshasa encore moins à  la République Démocratique du Congo, mon pays. J'y retournerai sans doute lorsque les conditions de vie et de travail se seront améliorées. Pour le moment, j'estime que les conditions de vie et de travail sous le régime de Joseph Kabila et du premier ministre Antoine Gizenga ne sont pas du tout rassurantes. En tout cas pas pour un journaliste qui veut jouer pleinement son rôle d'une façon libre, objective et indépendante.

L'insécurité étant totale pour les journalistes congolais dont l'intégrité physique est régulièrement menacée, une lutte de l'extérieur pour que les droits de l'homme soient respectés et pris en considération en République Démocratique du Congo me parait efficace. Mon départ est donc stratégique. Il faut reculer pour mieux sauter! Mieux vaut dans certaines circonstances "être un chien vivant qu'un lion mort".

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2. Réveil FM International: En que Directeur d'information de CCTV-RALIK (Canal Congo Télévision-Radio Liberté Kinshasa) appartenant à  Jean Pierre Bemba vous avez vécu de l'intérieur le plastification de votre site d'émissions avant les élections de 2006. Le président Stéphane Kitutu O'leontwa, qui est le Directeur général des chaines Bembistes a failli y perdre sa vie, où en es-t-on avec l'enquête promise par les autorités de Kinshasa?

Maurice-Blondel BOKOKO: Le 18 septembre 2006 vers 15 heures, les installations de Canal Congo Télévision (CCTV), de Canal Kin Télévision (CKTV) et de Radio Liberté Kinshasa (RALIK) avaient été littéralement détruites par un grave incendie. Le feu était parti du plateau de CCTV situé au 3e étage de l'immeuble situé au n°6 de l'avenue du Port à  Kinshasa- Gombe, notre bâtiment est mitoyen avec le siège de Lignes aériennes congolaises (LAC). L'incendie s,était déclenché pendant que notre ancien collègue Marius BOLEKO recevait le professeur Kasongo NUMBI, un membre de PPRD, parti au pouvoir. Ce dernier était venu apporter un démenti. Il avait en ses mains un ordinateur portatif qu'il utilisait de temps en temps pendant ses interventions. 25 minutes plus tard, une forte détonation se produit au plateau et va détruire en moins de 10 minutes tout l'immeuble.

Dans cette situation confuse, le directeur général Stéphane Kitutu O'leontwa brulé au 2e degré a 25% va être évacué d'urgence à  l'hôpital général de Kinshasa et sera pris en charge par une équipe des médecins et infirmiers belges en séjour a Kinshasa. Dans l'entre temps, les enquêtes avaient été diligentées pour déterminer l'origine de cet incendie et éventuellement identifier les auteurs.

A l'époque, on avait parlé tantôt de l'origine criminelle tantôt de mauvaises installations électriques. Tout le monde attendait les résultats des enquêtes pour être fixé. Malheureusement, jusqu'au moment ou j'ai quitté la République Démocratique du Congo le 8 mai dernier, les conclusions sur les différentes enquêtes n'avaient jamais été rendues publiques.Avec le recul du temps on comprend aujourd'hui que l'origine de cet incendie était criminelle et avait pour objectif principal celui de saboter les organes de presse appartenant a Jean Pierre Bemba Gombo, candidat à  l'élection présidentielle de 2006 de manière à  ce que ce dernier soit privé des moyens médiatiques pour sa campagne électorale.

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3. Réveil FM International: La HAM  de Modeste Mutinga avait accusé les journalistes notamment de CCTV, Canal Kin et Ralik de promouvoir la Congolité. S'agissait-il d'une fausse accusation?

Maurice-Blondel BOKOKO: Il me parait important,avant de répondre a votre question de préciser une chose: la régulation des médias en soi n'est pas une chose mais à la manière dont cette régulation a fonctionné sous la transition nous avons le droit d'être plus vigilant. Les journalistes et médias congolais avions été cocufié par Modeste Mutinga  et la HAM. La volonté de diaboliser les médias notamment ceux appartenant à  Jean Pierre Bemba, avait un objectif précis: attirer la commisération de la communauté internationale à  l'égard de la HAM, le financer davantage pour justifier la difficulté pour la HAM à  remplir sa mission. Les dérives et dérapages de la HAM provenaient du fait qu'elle faisait de la régulation des médias et de l'autorégulation de la profession. Le président de la HAM agissait comme s'il était le président des journalistes et des médias. C'est cette confusion qui a laissé un goût amer à  des nombreux professionnels des médias Congolais. La théâtralisation des décisions de la HAM ne pouvaient impressionner que ceux qui ne connaissaient pas Modeste MUTINGA. Où est-il aujourd'hui? Il est le rapporteur au Sénat pour le compte de l'AMP, les accointances de MUTINGA avec le parti au pouvoir ne date pas d'aujourd'hui. Seuls les naïfs ont cru que la HAM pouvait être une institution impartiale, neutre et équitable.

Concernant la Congolité. Bien avant la campagne électorale en 2006, l'opinion congolaise voulait bien connaitre qui était vraiment Joseph Kabila. A l'époque on ne s'était pas empêché de dire que Joseph Kabila Kabange n'était pas le fils biologique de Laurent Désiré Kabila, le feu président congolais tué le 16 janvier 2001 a Kinshasa. Cette thèse était fortement défendue par un certain Etienne KABILA qui passait pour le fils biologique de Laurent-Désiré Kabila. On disait de Joseph Kabila qu'il était Rwandais et ne devait pas se présenter comme candidat à  l'élection présidentielle de 2006. Bien entendu, cette situation ne devait qu'exaspérer les kabilistes qui ont mené une forte campagne contre les allégations mensongères, selon eux, des détracteurs de Joseph Kabila. Malheureusement ces nombreuses campagnes ne sont jamais parvenues à dissiper totalement le doute qui planait dans le chef des congolais sur la nationalité congolaise de Joseph KABILA.

L'occasion faisant le larron, les autres candidats potentiels à  l'élection présidentielle de 2006 en ont profité pour se prévaloir tous des congolais authentiques, un peu comme à  l'époque de MOBUTU, par des slogans et autres affiches ou annonces publicitaires. Au lendemain du lancement de la campagne électorale, la Commission Électorale Indépendante (CEI) interdira formellement aux candidats de faire allusion, pendant toute la campagne, à tout ce qui se rapportait à la nationalité congolaise, prétextant éviter ainsi les troubles éventuelles, semblables à celles que la Côte d'Ivoire avait connues à  la suite de ce qui était appelé la-bas '' IVOIRITÉ ''. Cette décision de la CEI sera relayée par la HAM qui, à son tour, interdira pendant toute la durée de la campagne électorale, la diffusion ou la publication à  travers la presse, de tout propos relatif à  la nationalité congolaise.

Comme les organes de presse appartenant a Jean Pierre Bemba Gombo avaient repris avec force après l'incendie de septembre 2006, et que cela n'avait pas arrangé le pouvoir, la HAM cherchant à  obtenir la fermeture d'un ou de l'autre organe de Bemba, accusera faussement le groupe de presse Bembiste de promouvoir la''Congolité''. La "Congolité" est une invention des animateurs de la HAM.

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4. Réveil FM International : Quel est votre regard en rapport de ce qui se passe dans notre pays: les journalistes informent-ils librement les populations congolaises?

Mauricel-Blondel BOKOKO: Il est difficile d'affirmer que les journalistes congolais informent librement les populations de la République Démocratique du Congo. D'abord les journalistes congolais n'ont pas l'accès facile aux sources d'information étant donné que beaucoup de congolais qui ont souvent peur des mesures de représailles qu'ils subissent de la part du pouvoir, ne livrent pas d'informations au journaliste même si celui-ci est sensé ne pas divulguer sa source.Mais dans un pays ou la liberté de presse est bafouée, la protection de la source d'information devient aléatoire. Ensuite, les journalistes qui peuvent avoir l'information craignent de la publier parce que souvent ils sont soit menacés, soit interpellés par des agents de sécurité. Enfin, les journalistes ne sont pas suffisamment protégés et sécurisés dans l'exercice de leur métier. Leur intégrité physique est toujours en danger.

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5. Réveil FM International: Que vous reprochent -ils?

Maurice-Blondel BOKOKO: Les reproches faites a la presse congolaise sont liées essentiellement a la déontologie et a l'éthique professionnelle.Je pense que les critiques sont fondées et les journalistes congolais ne devraient pas se voiler la face.Les journalistes congolais devraient faire un effort pour redorer l'image de la presse congolaise.Mais la mission n'est pas aussi facile qu'on le pense.Cette mission est rendue difficile a cause du développement rapide de la presse en RDC tangible ces derniers temps.Avec cette évolution rapide de la presse en RDC, le nombre des journalistes s’accroît chaque jour davantage si bien que l'encadrement de ces derniers sur le plan de la pratique professionnelle pose problème. Les salles de rédaction sont pour le travail et non pour l'apprentissage ou pour une quelconque formation,même si pendant les conseils de rédaction,on est appelé a encadrer les journalistes. Maintenant que les jeunes journalistes prennent la relève des anciens, il est impérieux que les établissements d'enseignement de journalisme ou les centres de formation en journalisme mettent un accent particulier sur la place prépondérante que devraient occuper l'éthique et la déontologie professionnelle dans l.exercice du métier de journaliste d'une part.D'autre part, il est également impérieux que les syndicats de presse, les instances de régulation et d'auto-régulation se dotent des moyens financiers et logistiques adéquats pour l'encadrement des journalistes dans l'exercice de leur noble métier.Cela, avec la bonne volonté du gouvernement qui doit s'acquitter de ses droits vis-a-vis de la presse.

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6. Réveil FM International : Comment voyez-vous l'avenir de la presse dans notre pays?

Maurice-Blondel BOKOKO: Une question difficile a répondre, j'avoue.Mais je ne voudrais pas, sur base du principe selon lequel les hommes passent les institutions restent, juger l'avenir de la presse en République Démocratique Congo en fonction de la situation actuelle et des hommes actuellement au pouvoir.Mais je pense que l'avenir de la presse dépend de ce que les journalistes congolais veulent que la presse de leur pays soit.Je crois que les journalistes congolais devraient s'assumer en prenant en mains leur destin,leur avenir et leur devenir.

L'exercice de la profession aujourd'hui devrait les aider a préparer l'avenir de la presse de demain.Et pour cela il faut me semble-t-il répondre a quelques questions qui se posent aujourd'hui telles que: -les entreprises de presse existent-elles en République Démocratique du Congo? Comment fonctionnent-elles? Les journalistes ont-ils un salaire qui les mettent à  l'abri de la corruption et de la mendicité?  L'avenir de la presse en République Démocratique du Congo, c'est également le sérieux du journaliste, son comportement vis-a-vis de la communauté. L'avenir de la presse en République Démocratique du Congo, c'est enfin la maîtrise par les journalistes des instruments tant nationaux qu' internationaux relatifs a la profession.Je pense qu'a ce stade, les journalistes congolais ne semblent pas y accorder de l'attention et de l'importance . Par expérience de mes 15 ans au comité directeur de l'Union de la Presse du Zaire-Congo de 1989 à 2004, je sais que la plupart des journalistes n'avaient jamais lu ni les statuts de l'Union de la Presse Zaïroise (UPZA), ni les ordonnances relatives aux statuts des journalistes congolais.

Aujourd'hui, j'observe la même situation quand je vois certains membres du Comité directeur de l'Union Nationale de la Presse Congolaise et de certains organes de celle-ci agir sans tenir compte des dispositions statutaires ou réglementaires de l'Union, je m'inquiète quant à  l'avenir de la presse en République Démocratique du Congo. La presse en République Démocratique du Congo existera tant qu'existera le monde. Mais je pense que son avenir radieux ou sombre dépend essentiellement du journaliste congolais qui devra se mettre au centre de toutes les préoccupations de sa profession en privilégiant également les intérêts du public. Et je pense que ce type de journaliste existe en République Démocratique du Congo. Il suffit qu'il prenne conscience de son existence et qu'il agisse.

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7. Réveil FM International: Une année après les élections dites libres, démocratiques et transparentes, quelles les évolutions constatées sur le terrain? 

Maurice-Blondel BOKOKO:  Après les élections, il y a installation de différentes institutions du pays tant au niveau national qu'au niveau des provinces. Mais la vie des congolais n'a pas pour autant connu un changement significatif.On déplore le statu quo dans presque tous les secteurs de la vie nationale en dépit de l'existence des institutions. A Kinshasa comme à  l'intérieur du pays, le transport est un casse-tête pour les populations.Les routes sont impraticables et ne permettent pas la circulation des personnes et des biens.

Le pouvoir d'achat est toujours insignifiant si bien que la population a de la peine pour nouer les 2 bouts du mois. L'insécurité est toujours au rendez-vous tant a Kinshasa que dans des provinces.Mais surtout a l'est du pays malgré la tenue à  Goma de la conférence sur la paix et le développement. Les grèves incessantes a la Fonction Publique démontrent que le secteur social est le cadet des soucis du pouvoir actuel en République Démocratique du Congo.

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8. Réveil FM International: Quelles sont les failles dans le fonctionnement actuel de notre pays, qui empêchent l'éclosion d'une vraie démocratie?

Maurice-Blondel BOKOKO: Je ne saurai évoquer les failles qui existent a l'intérieur du pays.Je vais me contenter de ne parler que des failles au niveau de Kinshasa.Je pense qu'a partir de ce qui fait a la capitale, on peut bien se faire une idée sur ce qui pratique a travers tout le pays. Parmi les failles qui empêchent le fonctionnement de la démocratie, il y a entre autres les violations incessantes des droits de l'homme. Il faut aussi signaler l'intolérance.Si la corruption reste la faille la plus importante,il faut mentionner également l'obsession à  s'accrocher au pouvoir;ce qui combat forcément l'alternance politique.

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9. Réveil FM International:  Vous dites-vous comme certains compatriotes: "j'ai sauvé ma peau les problèmes de la République Démocratique du Congo ne me concernent plus" ou plutôt l'expérience acquise vous allez le mettre au service de la diaspora au Quebec?

Maurice-Blondel BOKOKO: Puisque je vis actuellement au Canada, à  Québec spécialement, je pense que les congolais du Québec seront naturellement les les premiers bénéficiaires de ma modeste expérience acquise sur la RDC.Mais je pense que la situation dramatique actuelle que connaissent les congolais de la RDC ne devrait pas etre la seule affaire de la diaspora congolaise au Québec,au Canada.

Les Congolais disséminés à  travers le monde doivent s'intéresser à  la situation malheureuse de la RDC et s'associer à  leurs frères et sœurs restés au pays pour se mobiliser comme un seul homme afin de sauver le Congo démocratique qui se meurt d'une belle et réelle mort.Et cette mort se situe à  3 niveaux:

-premièrement,le pouvoir en place est incapable de maîtriser les guerres de l'Est du pays et pourtant Kabila avait pendant la campagne électorale, assuré la population de l'Est, qu'il mettrait fin à ces guerres s'il était élu président de la République.Son incapacité à  mettre fin à  ces guerres est tellement tangible que même les résultats de la conférence sur la paix et le développement tenue à  Goma et dont il était l'initiateur, ne sont ni visibles ni palpables nulle part à  l'Est Toujours à  ce registre,nous assistons maintenant à  la déstabilisation de notre pays au niveau des frontières. A ce jour, les congolais ne savent pas toujours à  quel stade se trouvent les discussions qui ont opposé la RDC à  certains de ses voisins. La situation en veilleuse aujourd'hui ne serait pas rassurante.

-La mort de la RDC, c'est aussi au niveau de sa jeunesse. La jeunesse, c'est l'avenir de demain, dit-on! Mais quelle jeunesse qui assurera l'avenir de la RDC? Une jeunesse corrompue, mal instruite et mal formée à  cause de la démotivation des enseignants?  Qu'il soit du primaire, du secondaire ou de l'université, l'enseignant congolais est clochardisé et incite à  la pitié tant son salaire modique le rend ridicule aux yeux, non seulement de la société en général, mais et surtout aux yeux de ceux qu'il enseigne. A ce niveau, il faut regretter que la plupart des jeunes congolais n'ont plus envie d'étudier et se disent à  quoi servent les études, car Kabila qui préside aujourd'hui à  la destinée de la RDC, a un cursus universitaire nébuleux. Par manque de modèle à suivre, à  imiter, la jeunesse congolaise n'a plus d'émulation. C'est donc grave pour l'avenir d'un jeune pays comme la RDC. Il n'est donc pas étonnant que les vautours venant d'ailleurs viennent imposer leurs lois chez nous.

-Enfin la mort de la RDC, c'est la liquidation systématique des acquis qui ont fait la fierté de notre pays sous Mobutu Sese Seko. Il s'agit de l'unité du peuple congolais et de la cohésion nationale. L'attention trop focalisée à  l'Est tant par le pouvoir local que par la communauté internationale, me parait une mauvaise stratégie politique, car cela fait qu'à  l'Est ou se déroule pourtant la guerre, le niveau de vie est de loin meilleur à celui de l'Ouest ou il n'y a pas de guerre. Cet état des choses est mal perçu à l'Ouest et pourrait, à  la longue, pousser les habitants de ce coin (Ouest) à  se désolidariser de leurs frères et sœurs de l'Est qu'ils croient être choyés en dépit des guerres. La lutte de BDK, la déclaration du gouverneur José Makila de l'Equateur à  l'issue de la visite qu'il avait rendue au musicien Evoloko à  la prison centrale de Makala, sont des signes annonciateurs de cet esprit qui bouillonne. Les choses pourraient se précipiter avec l'arrestation, l'on ne peut plus injuste, du grand leader Jean Pierre Bemba Gombo.

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10. Réveil FM International: Vous revenez au Canada après y avoir passé une partie de votre vie. C'est au Canada que sont nées les radios communautaires, c'est dans ce pays que vous avez connu l'importance des médias du tiers secteur, proximité, démocratie participative...Que pensez-vous de l'implication des radios associatives et communautaires dans notre pays?

Maurice-Blondel BOKOKO: Les médias communautaires tels que nous les connaissons aujourd'hui et dont l'importance n'a plus à  démontrer, ont fait leur première apparition en Amérique du nord, au Canada, précisément. Ils avaient un rôle primordial, celui de sensibiliser le plus grand nombre de personnes pour la lutte qu'il fallait mener contre le sous-développement, surtout dans la province de Québec. Après le Canada, l'expérience a été tentée en Amérique latine. En Afrique, l'apparition des médias communautaires date d'il y a quelques décennies. En République Démocratique du Congo, le mouvement est né en 1990, mais le secteur ne sera réellement libéralisé qu'en 1996 avec la loi n0 96-002 du 22 juin 1996 qui fixe les modalités sur l'exercice de la liberté de la presse en RDC. Alors que le secteur est libéralisé, alors que le pays disposerait aujourd'hui de près de 200 radios communautaires, pourquoi la RDC ne se développe-t-elle pas? elle qui regorge d'un nombre impressionnant des médias communautaires?

La réponse est claire. Le secteur de l'audiovisuel congolais, bien que libéralisé, reste nébuleux et mérite une thérapeutique sans complaisance ni atermoiement. Pour que ce secteur joue pleinement son rôle, il faut, premièrement que le statut auquel appartient une radio ou une télévision implantée dans un site, soit bien connu: s'agit-il d'une radio privée commerciale, publique ou communautaire? Deuxièmement, il faut voir si, en fonction de leurs statuts respectifs, les médias travaillent sur base des missions leur assignées au moment de leur implantation.

A noter que les statuts et les missions sont en rapport avec les lois du pays relatives soit à  l'exercice du commerce, soit aux asbl et aux Établissements d'utilité publique. Ainsi, une radio ou une télévision publique est, selon l'AMARC, Association Mondiale des Raiodiffuseurs Communautaires, désigne un service de radio ou de télévision fourni par un organe de droit public, habituellement financé par l'Etat mais de propriété publique. Toujours selon l'AMARC, une radio ou tv commerciale est un service privé dont l'objectif est de réaliser des bénéfices et qui est contrôlé par des groupes commerciaux indépendants ou des individus du secteur privé. Tandis que l'audiovisuel communautaire est un service à  but non lucratif. Il est contrà´lé par une communauté précise qui en est le propriétaire, laquelle communauté est définie en vertu des critères géographiques et/ou d'intérêts communs. Mais il faut souligner que souvent, ce terme "communautaire" sert de terme générique pour désigner un audiovisuel associatif, coopératif, confessionnel, communautaire, etc selon que le média en question, se conformant au décret 002 du 2 avril 2002 portant dispositions générales et applicables aux absl et aux établissements d'utilité publique,appartient à  une association,à  une coopérative,à  une confession religieuse,`a une communauté.

l'Etat Congolais ne devrait pas empêcher les radios communautaires de s'améliorer ou d'améliorer la qualité de leurs produits en leur interdisant de ne pas faire de la publicité, par exemple. Par ailleurs, il faut souligner et rappeler les efforts combien louables réalisés par l'ARCO, Association des radios associatives et communautaires du Congo au début de 2001 à  2007, pour son travail précurseur dans notre pays, lesquels efforts ont consisté à  l'encouragement, la défense et l'implantation presqu'à  travers tout le pays, des radios communautaires. En dépit du fait que souvent, le ministère de l'information ne cessait de combattre l'ARCO , celle-ci a fini par s'imposer et grâce à  elle les radios communautaires sont aujourd'hui présentes en  RDC. On n'oubliera pas non plus l'apport très appréciable des radios communautaires pendant le règne de 1+4. Il faut donc regretter que l'association ait été combattue par certains partenaires qui cherchaient plus à  assouvir leurs propres intérêts que ceux des radios.

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samedi 4 avril 2020

Kin Kiey Mulumba "Moyibicrate" parmi des Canadiens rapatriés de la RDC ?

Kin Kiey Mulumba "Moyibicrate" parmi des Canadiens rapatriés de la RDC ?

Freddy Mulongo, Réveil FM International

Freddy Mulongo-Kin Kiey Mulumba Moyibicrate.jpg, avr. 2020

Kin Kiey Mulumba "Moyibicrate est un incorrigible. Après privé 70 millions d Congolais de la fibre optique pour s'acheter un manoir à Waterloo en Belgique, "Kabila déir", "Masimanimba désir", "Angwalima Tshilombo désir" chante des louanges du président nommé pour éviter de payer son emprunt au FPI. Kin Kiey Mulumba est parmi les Canadiens rapatriés de la RDC, wouahh!

"Kabila désir", "Masimanimba désir", "Angwalima Tshilombo désir", Kin Kiey Mulumba "Moyibicrate" s'est envolé avec des Canadiens rapatriés de la RDC pour leur pays, le Canada 

Policailleur-ventriote, Kin Kiey Mulumba "Moyibicrate" est le plus girouette politique que le Zaïre-Congo n'ait jamais connu. Le dernier soutien d'Angwalima Tshilombo est un mafieux habitué aux jonglage politique.

Qui ignore ? Qui a oublié ? Que Kin Kiey Mulumba "Moyibicrate" a privé 70 millions de Congolais, de la fibre optique, à l' époque où il était le tout-puissant Ministre des PTTNT d'Alias Kabila et avec l'argent de la République, il s'est acheté un manoir à Waterloo en Belgique. C'est aussi à Waterloo qu'Angwalima Tshilombo s'est acheté une résidence.

Ce grand Fakwa, ami d'Angwalima Tshilombo qui n'a jamais répondu de ses crimes, vient de s'en aller pour le Canada. Le dernier communicateur de Mobutu, le rebelle du RDC, mouvement pro-Rwandais, "Kabila désir", "Masimanimba désir", "Angwalima Tshilombo désir" est toujours dans ses œuvres. Un voleur de la République ne change pas facilement sa nature. 

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mercredi 19 septembre 2018

OIF: Louise Mushikiwabo-Michaëlle Jean, vers un crash France-Canada ?

Le président Emmanuel Macron et Michaà«lle Jean, SG de l'OIF

Candidate au poste du Secrétaire Général de l'Organisation International de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo la plus Kagamiste des ministres rwandais, sillonne le monde à  bord d'un jet privé, pour récolter les soutiens. Elle s`est déjà  rendue dans dix-huit pays-dix en Afrique, quatre en Europe, trois en Asie et un au Proche-Orient...Paul Kagamé le dictateur rwandais vient de libérer ses prisonniers politiques personnels au Rwanda, dont l'opposante Victoire Ingabire. Ne faut-il pas que l'autocrate Paul Kagamé vide ses prisons ? Les droits de l'homme sont des épines pour ce pays qui veut diriger 84 Etats et gouvernements. Le Rwanda est un pays agresseur par sa soldatesque et pilleur des ressources de la République démocratique du Congo, premier pays francophone au monde. Bilan plusieurs millions de morts. Le Rwanda n'a pas du coltan dans son son sous-sol mais il en est le premier producteur. Le boum économique tant vanté du Rwanda n'est qu'une chimère. Il est le produit de la rapine, du recel et diverses guerres de pillages orchestrés dans l'objectif de faire miroiter un semblant de développement économique.

Michaà«lle Jean, Secrétaire Général de l'OIF

Louise Mushikiwaba, la plus Kagamiste des ministres rwandais va-t-elle remplacer la canadienne, Michaà«lle Jean, l'actuelle Secrétaire Général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ? Pas si sà»r. Fondeuse contre la Francophonie qui maintenant veut en occuper le poste tant convoité, Louise Mushikiwabo n`a pas une vision claire de ce qu`elle voudrait faire, tant pour le rayonnement de la langue française dans le monde, que pour la promotion des valeurs communes fondées sur le respect des droits de la personne, les principes démocratiques, les libertés fondamentaux et l`État de droit, tels que décrit dans la Déclaration de Bamako. Pas plus qu`elle n`a des projets spécifiques et novateurs pour la Francophonie. Désignée, Louise Mushikiwabo va-t-elle exiger de son pays le Rwanda de poser l'acte de Zachée en restituant les ressources pillées de la République démocratique du Congo, pays membre ?

Les loups ne se mangent pas entre eux !

La France et le Canada sont deux pays amis dont les relations diplomatiques sont privilégiées. Ils sont deux plus importants pays contributeurs de la Francophonie à  hauteur de 50 millions chacun. Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Justin Trudeau, se sont déjà  rencontrés, en tête-à -tête, d`abord à  Paris, puis à  Ottawa. Au menu de leurs discussions, il était question, entre autres, de la Francophonie. Emmanuel Macron et Justin Trudeau ont des positions divergentes sur la Francophonie,chacun est resté campé sur sa position et ils ne se sont pas entendus sur le choix du prochain secrétaire général. On ne sait pas encore de quel cà´té vont se pencher les autres contributeurs majeurs de l`Organisation, notamment la Suisse, la Belgique - Wallonie-Bruxelles, le Luxembourg et la Principauté de Monaco. Leurs voix pourront être déterminantes pour concilier les points de vue diamétralement opposés entre le président Macron et le premier ministre Trudeau. Avec sa diplomatie silencieuse, sans trompettes ni tintamarres et non pétaradantes, le Canada déploie ses réseaux et soutient le renouvellement de la candidature de Michaà«lle Jean à  l'OIF. Le Canada est puisant, puis qu'avec ses trois provinces, il contribue à  plus de 50 millions de dollars annuellement, soit environ un tiers du budget total de l`Organisation Internationale de la Francophonie. Le Canada ne se laissera donc pas humilier, par la non réélection de Michaà«lle Jean et sans conséquences. A Erevan, la France et le Canada sont contraint de s'entendre pour éviter un crash ! La France n'a pas besoin ni intérêt à  faire affront au Canada et vice-versa. La réélection ou non de Michaà«lle Jean à  son poste est une affaire hautement stratégique et politique entre la France et le Canada.

Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères

Il y a cinq mois, le 23 mai dernier, c' était un coup de tonnerre à  Paris. Au Palais de l'Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce que la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, sera candidate pour diriger l`OIF. La France lui donne son appui ! Tollé dans des capitales africaines, la France peut-elle seule se choisir la Secrétaire Général de l'OIF ? La France soutient la candidature de Louise Mushikiwabo, mais c'est au Rwanda, pays membre du Commonwealth, de présenter officiellement sa candidature. Si la Kagamiste candidate à  l'OIF n'arrive pas à  se faire élire, ce ne sera aucunement considéré comme un échec de la France. Début juillet, au fameux sommet de l`UA à  Nouakchott, c'est à  la manière forte du style Paul Kagamé, que Louise Mushikiwabo, maîtresse de céans et candidate au poste de Secrétaire Général de l'OIF aurait exigé et fait inscrire à  l'ordre du jour que l'Afrique vote d'une seule et même voix au Sommet de la Francophonie d'Erevan ! Le malaise était perceptible. Les membres africains de l'OIF sont : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert, Centrafrique, Congo, RDC, Djibouti, Égypte, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Guinée Équatoriale, Mali, Maroc, Mauritanie, île Maurice, Niger, Rwanda, Sao Tomé, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo et Tunisie. Le Mozambique est observateur. Madagascar, qui a accueilli le dernier sommet de la Francophonie en 2016, avait été suspendu de l'organisation le 2 avril 2009.

A eux seuls, les Chefs d'Etat africains, même comme des moutons de Panurge ne peuvent pas faire élire Louise Mushikiwabo, ils doivent composer avec d'autres chefs d'Etat. Les Africains choisiront en fonction de leurs intérêts nationaux. Qu'apporte le Rwanda aux autres pays africains ? La culture de la Kalachnikov, d'emprisonnement de ses opposants et journalistes, du pillage des ressources des autres ? En plus, tous les États membres doivent s`acquitter, en temps opportun, de l`obligation qui leur incombe d`apporter leur contribution financière au budget de l`Organisation Internationale de la Francophonie. Sur ce point, le Rwanda n`est pas non plus un élève modèle. En effet, depuis quelques années, il ne s`est pas acquitté, dans les temps requis, de ses obligations financières envers l`OIF, lui qui a préféré le Commonwealth, et ce, pour une modique somme renégociée.

Michaà«lle Jean a été journaliste, puis gouverneure générale du Canada et enfin secrétaire générale de la Francophonie, poste qu'elle souhaite conserver pour encore quatre ans. Pour ce faire, elle doit défendre son bilan, sa gouvernance et ses dépenses.

Michaà«lle Jean est restée fidèle à  ses engagements d`il y a quatre ans et n`a cessé de se référer, dans son action quotidienne, aux fondamentaux de la Francophonie et d`appliquer, au pied de la lettre, les recommandations de la feuille de route ambitieuse qui lui a été assignée à  Dakar. Les Chefs d'Etat africains se plaignent que Michaà«lle Jean n'est pas proche d'eux comme le fut Abdou Diouf. Premier ministre puis successeur de Léopold Sédar Senghor à  la présidence de la République de 1981 à  2000, Abdou Diouf a été Secrétaire Général de la Francophonie de 2003 à  2015. C'est bien, les Chefs d'Etat africains allaient au 19-21 avenue Bosquet à  Paris, rencontrer un aîné, une icà´ne et un homme écouté de l'Elysée. Malgré tout le respect on lui doit, Abdou Diouf en tant que Secrétaire Général de l'OIF a organisé le sommet de Kinshasa en 2012, au grand mépris de la charte de la Francophonie, légitimant une dictature et un régime sanguinaire d'imposture. Cette arrête n'est jamais passée dans la gorge de nombreux congolais de la diaspora.

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vendredi 9 mars 2018

Paris: 20ème Rencontre alternée entre les Premiers ministres français et québécois

Edouard Philippe et Philippe Couillard, Premier ministre Québécois à  Paris

Le Premier ministre Edouard Philippe a invité son homologue Québécois, Philippe Couillard, à  participer ce matin au Conseil interministériel de l`égalité entre les femmes et les hommes.

Discours de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre

20ème Rencontre alternée entre les Premiers ministres français et québécois Paris, jeudi 8 mars 2018

Monsieur le Premier ministre, cher Philippe, Mesdames et Messieurs,

La France et le Québec entretiennent depuis toujours des relations qui sont directes, privilégiées, stratégiques, structurelles, mais je dirais aussi des relations de cœ“ur. Depuis plus de 40 ans, nos prédécesseurs - et ils ont eu en la matière bien raison de s`y engager - se sont réunis selon le format des rencontres alternées. Et aujourd`hui, nous venons d`en tenir la 20e édition. Je veux dire qu`elle s`est tenue probablement comme les précédentes dans une atmosphère de chaleur, d`amitié, de décontraction aussi et de détermination car nous partageons l`envie d`avancer dans ce chemin commun que nous nous sommes tracé et que nos prédécesseurs ont tracé.

J`avais ce matin convié Monsieur le Premier ministre à  participer, avec un certain nombre de ministres de son gouvernement, au Conseil interministériel de l`égalité entre les femmes et les hommes que je présidais aujourd`hui, le 8 mars, en cette Journée internationale des droits des femmes.

Nous y avons notamment évoqué et décidé, avec Madame la Secrétaire d`Etat à  l`Egalité entre les Femmes et les Hommes, de définir ou, plus exactement, de travailler avec le Québec à  la définition d`un indice de l`égalité en se fondant sur l`idée et sur les travaux qui sont bien engagés chez vous, Monsieur le Premier ministre, de nous permettre de créer un outil qui soit un outil de mesure, un outil d`aide à  la décision, un outil de comparaison qui permettra d`objectiver les choses et qui permettra l`orientation des actions politiques à  la fois nationales et internationales en matière d`égalité entre les femmes et les hommes.

Je suis convaincu que ce qu`on veut améliorer, il faut d`abord pouvoir le mesurer et que si on veut faire des comparaisons internationales, il faut les faire avec des instruments qui sont robustes et qui sont conformes à  la réalité internationale et qui sont partagés. C`est l`objectif que nous avons évoqué ce matin.

Le deuxième point que je retiens de nos échanges, c`est évidemment le climat. Le Québec est très engagé en matière de lutte contre le dérèglement climatique et, avec la France, je dirais que le constat, l`envie, la détermination sont partagés. Nous allons organiser un travail collectif pour étudier les rapprochements possibles entre ce que fait l`Union européenne en matière de marché carbone et le marché que vous avez mis en place avec la Californie et l`Ontario qui est de toute évidence une initiative remarquable, impressionnante et dont nous devons nous inspirer.

Autre mesure très concrète, nous allons débloquer des crédits pour des projets cherchant à  réduire les émissions de gaz à  effet de serre du transport maritime. Le transport maritime n`est pas la partie la plus spectaculaire spontanément de la mondialisation mais elle est la partie du commerce et du transport qui est la plus essentielle pour la mondialisation puisque près de 80 à  85 % des échanges physiques de marchandises passent par la mer et par les ports.

Tout ce qui peut être fait pour que ce transport de marchandises ait un impact écologique réduit, que ce soit pour les bateaux qui restent à  quai ou pour les bateaux qui traversent les océans, est évidemment quelque chose de positif pour la planète et pour le commerce mondial.

Une initiative conjointe qui va permettre de développer la recherche, de prendre des initiatives, qui s`inscrit d`ailleurs dans le bilan d`un certain nombre de rencontres alternées précédentes et qui me semble extrêmement bienvenue, je m`en réjouis, Monsieur le Premier ministre.

Les échanges commerciaux, évidemment, il faut en dire un mot et il en a été question avec le CETA qui amorce une impulsion progressiste sur le plan environnemental et social. La France est évidemment extrêmement vigilante sur ce point avec son plan d`action mais nous considérons qu`il faut que les entreprises soient mieux informées des opportunités offertes par l`accord pour qu`il bénéficie aux entreprises et notamment aux petites et aux moyennes entreprises. Je me réjouis des accords qui ont été signés hier entre incubateurs, notamment parce que ça montre que le CETA, c`est aussi un traité qui va favoriser l`innovation, le développement de l`innovation entre la France et le Québec, mais aussi en France et au Québec.

Cette dynamique dans le numérique, elle est un enjeu considérable, nous l`avons évoquée ce matin, et nous allons poursuivre cet engagement très fort du Québec et de la France à  travers le développement d`outils conjoints visant à  développer la découvrabilité des contenus francophones sur Internet. Le sens et l`enjeu, eux, sont considérables car il s`agit bien de promouvoir, de défendre la langue française et les contenus en français sur Internet.

Enfin il a été question de la jeunesse qui est un des éléments les plus vifs et les plus prometteurs de la relation entre la France et le Québec. 12 000 étudiants français sont inscrits dans les universités du Québec, 4 500 élèves fréquentent nos établissements scolaires et vous fêterez ce soir, Monsieur le Premier ministre, nous fêterons ensemble, les 50 ans de l`Office franco-québécois de la jeunesse, institution qui a suscité, développé l`amitié entre le Québec et la France et qui nous permet d`envisager l`avenir avec confiance.

Comme l`a indiqué le président de la République, nous favoriserons à  l`avenir la venue des étudiants québécois en France dans nos universités, dans nos grandes écoles. Nous avons évoqué ce matin avec Madame la Ministre de l`Enseignement supérieur, de la Recherche et de l`Innovation ce sujet.

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vendredi 22 mars 2013

A Ottawa au Canada avec Jean-Marc Ayraut, le Premier ministre de la France !

Membre du Conseil de Sécurité de l'ONU, la France est un grand pays dans le concert des Nations et une grande puissance. Cela ne veut pas dire que les différentes crises économiques ne la touchent pas, si comme tous les pays mondialisés, sauf que la France a des amortisseurs. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre de la France est légitime. Il parle au nom de la France, il la représente aux pays étrangers. Dans les voyages officielles, j'ai observé et remarqué que le Premier ministre est toujours accueilli avec beaucoup d'honneurs dà» à  son rang et c'est la France que l'on respecte à  travers Jean-Marc Ayrault. Les liens historiques qui unissent la France au Canada, un autre grand pays, ont été plus que visibles. Comme promis, nous vous relaterons tout ce que nous avons vu et vécu, nous sommes aussi conscient que le temps nous file entre les doigts et qu'une information chasse une autre. Mais comme Réveil-FM International n'est pas un média marchand et tient à  sa ligne éditoriale alternative, le reportage sur le Canada sera fait. Le mercredi 13 mars 2013, nous avions décollé en retard à  cause de la neige qui avait paralysé la France la veille.

L'Airbus A310 de la République française givré à  Roissy-Charles-de-Gaulle. Photo Réveil FM

Freddy Mulongo serein à  Roissy-Charles-de-Gaulle malgré le froid qui a paralysé la France le 12 mars 2013. Photo Réveil FM

Freddy Mulongo. Photo Réveil FM

L'avion d'Air France qui passe au dégivrage avant le décollage ! Photo Réveil FM

Dans l'aéronautique, le dégivrage consiste à  retirer la glace et le givre accumulés sur les avions et l'anti-givrage s'attache à  éviter la formation de glace nouvelle. Le dégivrage peut être obtenu par des méthodes mécaniques comme le simple grattage ; par application de chaleur ; par l'utilisation de produits chimiques liquides ou secs conçus pour abaisser le point de congélation de l'eau (différents sels ou saumures, alcool, glycol etc.) ou bien encore par combinaison de ces techniques. L'anti-givrage est effectué par application d'une couche de protection à  l'aide de fluides anti-glace.

40 minutes du dégivrage de l'avion. Photo Réveil FM

Au sol, en cas de conditions de gel et de précipitations, le dégivrage des appareils est crucial. Les particules de glace et/ou de givre peuvent en effet paralyser les surfaces de contrà´le (volets, ailerons...) ou les rendre inégales, perturbant ainsi les flux d'air et dégradant fortement la capacité de l'aile à  générer la portance et augmenter la traînée, pouvant aller jusqu'à  provoquer un crash. De plus si des morceaux de glaces suffisamment importants viennent à  se détacher alors que l'appareil est en mouvement, ceux-ci peuvent être ingérés par les moteurs ou frapper les hélices causant une panne majeure. Enfin la glace peut également empêcher l'appareil de se déplacer correctement au sol. Ce sont à  cause de ces graves conséquences potentielles que le dégivrage doit être opéré au niveau du sol là  où les températures sont les plus proches de 0 °C. Ces techniques de dégivrage sont également employées afin de s'assurer que les entrées d'air des moteurs et les différents capteurs externes restent libres de glace ou de neige.

Freddy Mulongo dans l'Airbus A310. Photo Réveil FM

C'est ici l'occasion de rendre un hommage appuyé à  toute l'équipage de l'Airbus A310 qui nous a amené au Canada et nous a ramené à  Paris pour le voyage officielle du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le chef de camp du Premier ministre toujours attentionné et disponible, le commandant Eric Herbaud qui a piloté l'avion dont la voix au microphone était toujours apaisant et rassurant ! Quand aux hà´tesses, ils servent la République ! Ils étaient tellement sympa, qu'ils ont aidé à  recharger en plein vol nos batteries pour les caméras, ils n'étaient pas obligés de le faire.

L'équipage sympa de l'Airbus A310 du voyage officielle du Premier ministre au Canada. Photo Réveil FM

Arrivée sous la neige à  Ottawa au Canada. Photo Réveil FM

Des journalistes venant de Paris quittent l'avion. Photo Réveil FM

Vue partielle du cortège canadien pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Photo Réveil FM

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