
Geneviève Jacques, Présidente de la Cimade
Alors que les associations sont `` consultées » sur les questions d`asile et de migrations ce 21 décembre 2017 après-midi par le Premier ministre, La Cimade a choisi d`interpeller le Président de la République sur l`une de ses promesses.
La fin de l`année approche, Geneviève Jacques, présidente de La Cimade, rappelle dans un message vidéo adressé au président Emmanuel Macron, que contrairement à sa déclaration du 27 juillet à Orléans, des personnes migrantes dorment encore dans les rues et dans les bois. Depuis, rien n'a été fait par le gouvernement pour proposer des solutions d`hébergement, notamment à Paris ou à Grande-Synthe où ces images ont été filmées ces derniers jours. Bien au contraire, deux circulaires ont été publiées, elles remettent en cause l`accueil inconditionnel des personnes dans les centres d`hébergement d`urgence, principe fondamental de l`action sociale. Elles engagent l'État dans le tri des personnes migrantes.
La Cimade invite le Gouvernement et le Président de la République à respecter l`engagement pris en juillet dernier, et mettre un terme à toutes les décisions en cours qui violent massivement les droits des personnes en migration et en quête de protection par la France. Une autre politique migratoire basée sur l`accueil, la solidarité et l`hospitalité est attendue.
Entendez-nous Monsieur le Président ! from La Cimade on Vimeo.
Verbatim du message adressé par Geneviève Jacques, présidente de La Cimade :
Monsieur le Président,
Le 27 juillet vous avez déclaré : `` Je ne veux plus avoir, d`ici la fin de l`année, des femmes et des hommes qui vivent dans les bois, dans les rues, perdus. C`est une question de dignité, c`est une question d`humanité et d`efficacité ».
Nous sommes à la fin de l`année.
Regardez ces images : des centaines, des milliers d`exilés vivent et dorment encore dans les rues et dans les bois. Parce qu`il n`y a pas assez d`abris pour eux et aussi parce que les pouvoirs publics ne veulent pas les accueillir en France.
Où est la dignité ? Quand des exilés sont harcelés par les forces de l`ordre qui détruisent leurs abris et leurs couvertures, aggravant les situations de souffrance et d`errance.
Où est l`humanité ? Quand des centres d`hébergement d`urgence sont transformés en lieux de fichage et de triage entre ceux qui seraient `` accueillables » et ceux qui seraient `` jetables », c`est à dire voués à l`expulsion vers des pays qu`ils viennent de fuir.
Le refus des acteurs associatifs de coopérer à des dispositifs qui lient l`hébergement à l`éloignement forcé n`est pas une posture Monsieur le Président.
C`est l`expression d`un très sérieux malaise devant les conséquences inhumaines de la politique migratoire menée en votre nom.
Cessez de taxer d`angélisme ou de naïveté des associations ou des citoyens qui se mobilisent partout en France par solidarité et qui réclament une politique digne de ce nom, une politique d`accueil à la hauteur des défis migratoires d`aujourd`hui.
Pour eux, pour nous, c`est une question de dignité, c`est une question d`humanité, c`est un enjeu de choix de société.
Entendez-nous Monsieur le Président !