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lundi 16 avril 2018

Frappes en Syrie: Déclaration du Premier ministre Edouard Philippe à  l'Assemblée nationale !

Edouard Philippe, Premier ministre à  l'Assemblée nationale

Simultanément, la chambre haute du Parlement français, au palais de Luxembourg pour des sénateurs et la chambre basse du Parlement français, au palais Bourbon pour les députés ont débattu, sans vote, de l'opération militaire menée par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne le 14 avril en Syrie. Si Jean-Yves Le Drian, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères était au Sénat pour représenter le gouvernement. Edouard Philippe, le Premier ministre était à  l'Assemblée nationale.

Edouard Philippe, Premier ministre à  l'Assemblée nationale

C'est une obligation fixée par la Constitution. A son article 35, elle prévoit que le Parlement doit être informé par l'exécutif dans un délai de trois jours après tout engagement des forces militaires françaises. Alors qu'Emmanuel Macron a déclenché une intervention en Syrie dans la nuit de vendredi à  samedi, l'Assemblée nationale et le Sénat devaient organiser un débat avant mardi matin. Le dimanche matin, le Premier ministre Edouard Philippe avait reçu les deux présidents du Parlement (Sénat et Assemblée nationale) ainsi que tous les présidents des groupes parlementaires à  Matignon.

Edouard Philippe, Premier ministre à  l'Assemblée nationale

Les députés ont écouté le Premier ministre Édouard Philippe, qui a développé, les raisons qui ont conduit la France à  frapper le régime de Bachar el-Assad. Chaque groupe parlementaire a disposé ensuite d'une dizaine de minutes pour répondre au gouvernement et exposer sa position. Comme c'est la règle, ces allocutions se sont achevé sans vote; celui-ci ne peut être organisé que si l'intervention dure plus de quatre mois.

Déclaration de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre, sur l`intervention des armées françaises en réponse à  l`emploi d`armes chimiques en Syrie

Assemblée nationale, lundi 16 avril 2018

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Députés,

Conformément à  l`article 35 al.2 de notre Constitution, j`ai l`honneur de vous informer des décisions prises pour l`intervention de nos forces armées à  l`étranger. Compte tenu de l`importance de ces opérations, nous avons voulu que cette information soit suivie d`un débat à  l`Assemblée nationale et au Sénat.

Le 7 avril dernier, plusieurs attaques chimiques ont été menées sur la ville de Douma, en Syrie, y compris contre les infrastructures médicales de la ville. Plus de 45 personnes y ont laissé la vie et de très nombreuses autres ont été blessées.

Dans la nuit du 13 au 14 avril derniers, sur ordre du Président de la République, les forces aériennes et navales françaises, en étroite coordination avec les forces armées des Etats-Unis et du Royaume-Uni, ont frappé le territoire syrien. Cette opération a été un succès. Nous avons détruit les 3 sites visés : un site de recherche dans la banlieue de Damas, un site d`assemblage et un site de stockage d`armes chimiques.

Sans attendre notre débat de ce jour, et conformément à  l`esprit de nos institutions, le Gouvernement a veillé à  ce que le Parlement soit constamment informé de la situation :

- Dans la soirée qui a précédé l`action de nos forces, j`ai personnellement informé les présidents des deux assemblées des décisions prises par le Président de la République. - Hier matin, j`ai reçu les présidents des assemblées, des commissions compétentes et des groupes parlementaires

- Ces échanges ont été d`une grande qualité et d`une grande dignité, qualité et dignité que la situation, je crois, impose, et je voudrais en remercier chacun. - Cet après-midi, il nous revient de débattre de la situation en Syrie et de l`action de la France.

Je voudrais d`abord rappeler le cadre dans lequel se déploie notre politique en Syrie D`abord, nos objectifs généraux. Ils sont clairs. Ils n`ont pas varié.

Notre ennemi n`est pas la Syrie. Nous ne sommes pas entrés en guerre contre la Syrie ou contre le régime de Bachar Al Assad. Notre ennemi, c`est Daech. Nous voulons venir à  bout du mouvement terroriste qui a organisé sur notre sol les attentats meurtriers qui ont frappé dans leur chair tant de familles françaises et, au-delà  d`eux, tous les esprits.

Mais notre action politique ou militaire au Levant serait parfaitement vaine, notre politique étrangère tout entière serait sans objet, si une arme de terreur, bannie par la communauté internationale depuis près d`un siècle, entretenait la barbarie contre les populations civiles, promouvait la haine, minait toute possibilité de règlement politique, en un mot contredisait toutes les règles que se donnent les humains. Trouver une solution politique à  un conflit, faire que la guerre débouche sur la paix, c`est possible. Mais aucune solution politique ne sera trouvée tant que l`utilisation de l`arme chimique restera impunie. Les populations civiles paient le coà»t de l`inaction. Notre sécurité elle-même, en France et en Europe, est mise en cause.

C`est bien la raison pour laquelle le Président de la République avait fixé clairement une ligne rouge, dès le début de son mandat. L`arme chimique est interdite dans les opérations de guerre depuis 1925, il y a près d`un siècle. La Syrie a ratifié ce protocole en 1968, il y a 50 ans.

La France a toujours été à  la pointe du combat contre les armes chimiques, depuis la bataille d`Ypres, en 1915. Après le protocole de 1925, c`est la France qui a relancé la négociation, en 1989, à  l`initiative du Président François MITTERRAND. La convention qui interdit la possession d`armes chimiques a finalement été signée, à  Paris, en 1993. Elle est aujourd`hui la loi commune de 192 Etats.

La communauté des Etats s`est accordée pour bannir les armes chimiques puisqu`elles sont, systématiquement, l`instrument d`un crime de guerre. Sous forme gazeuse ou liquide, elles se répandent au-delà  de la zone des combats, persistent après le temps des combats, et touchent indistinctement les combattants et les civils.

Il ne s`agit plus d`une guerre sale, d`une guerre déloyale, mais de scènes apocalyptiques que le régime syrien a réactivées. Avec les armes chimiques, c`est la raison et la civilisation qui vacillent durablement.

L`utilisation de l`arme chimique dit quelque chose de celui qui y a recours.

Mesdames et messieurs les Députés, notre réaction à  cette utilisation dit quelque chose de nous. En mai 2017, le Président de la République avait très précisément défini cette ligne rouge : une attaque chimique avérée, attribuable aux forces armées syriennes, avec des conséquences létales, entraînerait une riposte immédiate. Cela avait été dit clairement, d`ailleurs en présence du président de la fédération de Russie, qui avait ensuite approuvé la formulation du Président de la République.

Le 7 avril dernier, cette ligne rouge a été franchie.

Les renseignements rassemblés par la France et ses alliés attestent de la réalité de cette attaque chimique, que vient également de confirmer l`Organisation mondiale de la santé. Ces renseignements, collectés par nos services et par nos alliés, analysés par nos équipes médicales, font également état des nombreuses victimes. Ils démontrent la responsabilité des forces armées syriennes dans cette opération. C'est malheureusement une tactique déjà  éprouvée qui s'est exercée à  Douma. Le schéma appliqué est très similaire à  celui qui avait été déployé à  Alep. La stratégie opérationnelle répond à  un objectif clair : semer la terreur dans les populations civiles et accélérer les dernières étapes du combat en délogeant par tous les moyens les groupes armés. Il s`agit donc d`une stratégie de terreur délibérée et répétée.

Le régime n'en est pas à  sa première utilisation des armes chimiques. En 2013 et en 2017, la France a déclassifié des renseignements qui démontrent la responsabilité de Damas dans plusieurs attaques chimiques avérées. Lors de l`attaque de Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017, nous avons publié une évaluation nationale qui prouve la responsabilité du régime. Les mécanismes internationaux, sous l`égide de l`Organisation des Nations Unies et de l`Organisation pour l`interdiction des armes chimiques, ont confirmé, à  plusieurs reprises, nos éléments. Dans un rapport publié le 6 septembre 2017, le comité d`enquête de l`ONU , a également établi la responsabilité des forces gouvernementales syriennes dans les attaques de Khan Cheikhoun.

Avant d`avoir recours à  la force, nous sommes allés au bout de la démarche politique et diplomatique pour faire entendre raison à  Damas. La France est profondément attachée au multilatéralisme parce que la voie collective - l`histoire nous en a convaincus - est la seule manière de maintenir une paix durable. Ces dernières années, la France et ses partenaires ont multiplié les initiatives diplomatiques au conseil de sécurité, à  l`assemblée générale des Nations Unies, au conseil des droits de l`Homme, à  l`OIAC.

Mais la France veut un multilatéralisme efficace : or, en l`espèce, l`attitude d`obstruction d`un Etat n`a pas permis à  cette démarche collective d`aboutir. La Russie a posé 12 vetos sur le dossier syrien, dont 6 sur le seul dossier chimique, le plus récent, mardi dernier, pour s`opposer à  un projet prévoyant le rétablissement du mécanisme indépendant d`enquête et d`attribution des responsabilités en cas d`attaque chimique en Syrie.

Le Conseil de Sécurité s`était déjà  engagé à  adopter des mesures coercitives, notamment militaires, en vertu du Chapitre VII de la Charte, qui autorise l`emploi de la force si nécessaire, et cela face aux violations multiples et répétées, par le régime, du droit international et de ses propres engagements.

Je voudrais notamment vous rappeler les termes de la résolution 2118, votée à  l`unanimité le 27 septembre 2013, à  la suite, déjà , des attaques chimiques syriennes du mois précédent : à  cette occasion, le Conseil de Sécurité `` décide, qu`en cas de non-respect de la présente résolution, y compris de transfert non autorisé ou d`emploi d`armes chimiques par quiconque en République arabe syrienne, il imposera des mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ».

Nous avons donc pris nos responsabilités ; et pour le futur, pour les jours, les semaines et les mois qui viennent, notre ligne politique reste claire et ne change pas. Notre riposte était amplement justifiée dans ses causes.

Dans ses modalités, elle a été soigneusement proportionnée : des objectifs exclusivement liés au programme chimique. Des objectifs exclusivement syriens. Elle a été ciblée pour éviter les dommages aux civils, et conçue de façon à  éviter toute escalade.

Nous avons ainsi envoyé un message ferme. Un message clair. Un message fort.

Nous voulons dissuader le régime de recourir à  l`arme chimique, alors que des combats se poursuivent et que le régime en place ne montre aucun signe d`une disposition à  rechercher une voie de sortie politique.

Nous voulons dire qu`aucune victoire militaire ne peut impunément être remportée au moyen d`armes chimiques.

Notre action, coordonnée avec celle de nos alliés, vise à  rendre prohibitif le coà»t d`utilisation de ces armes et à  amoindrir leur capacité à  recourir de nouveau à  de telles armes, en atteignant leurs installations de production, d'assemblage et de stockage.

Je tiens ici à  rendre hommage aux femmes et aux hommes de nos armées qui ont conduit cette opération avec un sang-froid et un professionnalisme remarquables. Par sa force et sa profondeur de frappe, la France a confirmé son statut de puissance politique et militaire. Ses armées, avec nos alliés, sont intervenues avec rapidité et efficacité, tout en assurant des garanties nécessaires pour protéger les populations civiles.

Pour autant, cette intervention n`est pas le prélude à  une guerre. Nous n`entrons pas dans une logique d`escalade. Nous avons frappé les capacités chimiques du régime, et non les alliés du régime malgré nos divergences de vues, qui sont claires. Le Président de la République continue à  dialoguer avec ses homologues car nous ne voulons pas renoncer à  la seule option qui soit porteuse d`avenir, la solution politique. Notre action a recueilli un très large soutien international tant de la part de nos alliés, en particulier l`Allemagne qui a souligné son caractère nécessaire et proportionnée, que des grandes organisations internationales. L`Union européenne, l`OTAN et le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe se sont très clairement et très favorablement exprimées par la voix de leurs représentants.

Samedi dernier, le Conseil de Sécurité a massivement rejeté par huit votes négatifs et quatre abstentions, le projet présenté par la Russie pour condamner l`intervention. La très grande majorité des membres du Conseil ne souscrit donc pas à  l`affirmation selon laquelle notre action serait contraire à  la légalité internationale. Aux yeux de tous, elle témoigne en outre de notre autonomie de décision.

Au-delà  de cette opération militaire, nous allons désormais poursuivre nos efforts pour relancer activement un processus de règlement aujourd`hui à  l`arrêt.

Le Conseil de sécurité des nations Unies en a fixé le cadre par 3 résolutions :

Outre la résolution 2118 que j`ai citée, la résolution 2401, adoptée également par la Russie, prévoit une trêve immédiate qui doit permettre la reprise de l`aide humanitaire. 13 millions de Syriens, dont 6 millions d`enfants, doivent recevoir une aide urgente et vitale. Plus de la moitié de la population syrienne a dà» quitter son foyer. Le Président de la République va annoncer une initiative qui passe par une montée en puissances des financements français et européens et l`élaboration d`un plan d`ensemble dans lequel s`inscriront l`ensemble des projets, en coordination avec nos principaux partenaires, l`ONU, le HCR, le CICR et les ONG.

La résolution 2254 prévoit quant à  elle l`adoption d`une nouvelle constitution et des élections libres en Syrie. Nous devons renforcer le consensus international en faveur d`une solution politique inclusive. L`instance de concertation réunissant les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l`Arabie saoudite, la Jordanie et la France doit ouvrir une négociation avec l`Iran, la Russie et la Turquie.

Mesdames et messieurs les Députés,

La force n`est jamais une fin en soi. Mais l`Histoire nous a appris qu`en différer l`usage face à  l`inacceptable achète souvent un repos illusoire, qu`il faut payer plus tard au prix fort. Avoir recours à  la force est un acte lourd, grave. Tous ceux qui ici, sur vos bancs, ont eu à  prendre ou à  accompagner de telles décisions le savent. L`action comporte un risque. L`action a un coà»t. Un coà»t humain. Un coà»t politique.

En l`espèce, je voudrais vous faire partager la conviction que le risque et le coà»t de l`inaction étaient plus grands encore. Plus grands pour notre avenir. Plus grands, aussi, pour notre conscience et pour la trace que nous laisserons dans l`Histoire et dans le regard de nos enfants. Bien sà»r, la décision prise par le Président de la République en son à¢me et conscience, décision difficile, décision légitime, décision nécessaire, sera débattue. C`est l`honneur de notre démocratie que de permettre ce débat.

Je ne mésestime nullement la complexité de la situation au Levant. Elle impose nuance, prudence et réflexion. Mais elle ne condamne ni à  l`inaction ni à  l`impuissance face à  une violation aussi flagrante des principes qui fondent notre vie en commun.

Agir. Prendre nos responsabilités. Porter haut la voix de la France. Montrer ce sur quoi nous resterons inflexibles. Utiliser s`il le faut, quand il le faut, nos forces armées pour dire sans relà¢che ce que nous sommes, ce à  quoi nous croyons, sans prétendre régler à  nous seuls tous les problèmes du Monde.

Mais ne jamais, jamais détourner les yeux lorsque nous pouvons y contribuer.

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samedi 7 avril 2018

Amphithéà¢tre du Museum à  Paris: Edouard Philippe déclare l'autisme cause nationale !

Chessy, Edouard Philippe, Premier ministre au Salon International de l'autisme

Hier, en une journée, nous avons suivi et couvert pour Réveil FM International, deux déplacements du Premier ministre Edouard Philippe, à  Chessy dans le Marne-La-Vallée, au salon international de l'autisme et son discours à  l'amphithéà¢tre du Museum à  Paris. Nous sommes loin de tout comprendre, mais la cause nous tient à  cœ“ur. 340 millions pour le 4ème plan autisme sur 5 ans (contre 205 millions sur 4 ans pour le 3ème plan 2013-2017). Le 5 avril, c'est Emmanuel Macron en personne qui a là¢ché l'info lors d'un déplacement consacré à  l'autisme à  Rouen. Mais c'est le 6 avril que le Premier ministre, Edouard Philippe.

Une stratégie pour rattraper un retard accumulé depuis plusieurs années: "La fatalité, ça n`est pas d`être autiste, c`est de naître avec un autisme en France". C`est par ces mots d`une mère d`enfant autiste que le Premier ministre a commencé la présentation de la stratégie nationale pour l`autisme. Car l`ambition affichée est de rattraper le retard accumulé depuis plusieurs années par la France dans la prise en charge de ce trouble du développement au niveau du repérage, du diagnostic, de l`accompagnement et de l`inclusion des personnes autistes.

Chessy, Edouard Philippe, Premier ministre au Salon International de l'autisme

"Il s`agit bien d`une "stratégie" et pas seulement d`un plan, car nous avons besoin d`une vision et d`une action interministérielle forte et pérenne, qui s`expriment dans les domaines de la santé, de l`éducation, du logement, du travail, et bien sà»r de la recherche" précise le Premier ministre.

La journée a commencé par une visite sur le 3ème Salon international de l'autisme qui se tient les 6 et 7 avril à  Disneyland Paris. Puis la délégation gouvernementale a rejoint le Jardin des plantes à  Paris. Certains imaginaient un entre-soi à  l'Elysée, comme lors de la concertation sur l'autisme le 6 juillet 2017, ils en seront quittes pour l'amphithéà¢tre du Museum d'histoire naturelle. Après des semaines de concertations, de questions, de revendications, voire de fantasmes, de la part des associations impliquées en faveur de l'autisme, on entre concrètement dans le vif du sujet : l'annonce du 4ème plan autisme. Parce que l'autisme n'est pas seulement une question de santé, elle se fait en présence de quatre ministres : Sophie Cluzel (handicap), Frédérique Vidal (recherche), Agnès Buzyn (santé) et Jean-Michel Blanquer (éducation nationale). Certains manquent néanmoins à  l'appel comme le travail.

Chessy, Edouard Philippe, Premier ministre au Salon International de l'autisme

Quelle stratégie ? A celui de `` plan », le gouvernement préfère cette fois-ci le terme de `` stratégie ». In extenso, cela donne : `` Stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement ». Quatre séquences animées par Sophie Cluzel vont permettre de lever le voile sur les projets gouvernementaux. Ambiance feutrée et lumière bleue, celle de l'autisme... Edouard Philippe, sur les 100 mesures que comprend cette stratégie, en a dévoilé les grands axes. Il reconnait que les personnes concernées n'ont peut-être pas encore vu les bénéfices des trois plans précédents dans leur vie quotidienne. Et compte mettre en oeuvre, selon lui, un "engagement inédit". "Mon ambition est que les personnes autistes soient acceptées dans leurs différences et qu'elles soient reconnues pour leurs compétences", a déclaré le Premier ministre

Edouard Philippe, Premier ministre à  l`amphithéà¢tre du Museum à  Paris

Les 5 axes majeurs:

La science. Le premier engagement, c'est "remettre la science au cœ“ur de l'action en faveur de l'autisme et de bannir tout discours qui ne respecte pas les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS)".

L'intervention précoce. Le deuxième, c'est la nécessité d'intervenir précocement auprès des enfants et de "prendre au sérieux les parents qui disent que leur enfant ne grandit pas bien". Il reconnait qu'il y a souvent un refus de "prendre en compte leur intuition" qui n'est pas "fondée par une preuve scientifique". Cela suppose un "effort majeur" de formation des professionnels de la petite enfance avec une prise de relais des professionnels de la rééducation dans les "plus brefs délais". L'une des innovations est la création, à  partir du 1er janvier 2019, d'un "forfait d'intervention précoce" de prise en charge par l'Assurance-maladie des séances avec des thérapeutes (psychomotriciens, ergothérapeutes, neuropsychologues ...), dès les premiers troubles détectés et avant le diagnostic officiel. Pour les enfants nés en 2018, "il faudrait que, dès 2019, l'ensemble de cette classe d'à¢ge puisse avoir accès au dépistage et au forfait d'intervention précoce, et que cette génération dépistée le plus tà´t possible puisse intégralement entrer à  l'école en 2021. C'est le premier jalon qu'on s'est fixé", selon Matignon.

L'école. Le gouvernement prévoit de "tripler" le nombre d'Unités d'enseignement en maternelle (UEM), des petites classes destinées aux enfants ayant besoin d'un soutien renforcé. De nouvelles classes spécialisées doivent être ouvertes en primaire, au collège et au lycée, et une centaine de postes d'enseignants spécialisés dans l'autisme seront créés pour soutenir ceux qui ont des élèves autistes dans leurs classes.

Les adultes. Les adultes autistes sont également au coeur de cette stratégie pour qu'ils puissent devenir "épanouis et autonomes". "Le lieu de vie d'une personne autiste au 21ème siècle ne peut pas être un hà´pital", affirme le Premier ministre. Il dit vouloir lancer un vaste plan de repérage pour ceux qui n'ont jamais été diagnostiqués, avec, ensuite, des réponses adaptées, "avec un accompagnement 24h sur 24 pour ceux qui en ont besoin et en autonomie pour d'autres, en développant des solutions inclusives et en facilitant l'accès au logement social dans le cadre du projet de loi ELAN". Il n'oublie pas l'accès à  l'emploi car "beaucoup sont capables de travailler". "C'est une valeur ajoutée dont il serait absurde de se priver". Le nombre d'emplois accompagnés pour les personnes autistes sera ainsi doublé.

Les familles. Enfin, il conclut par la nécessité d'aider les aidants, dont on doit "reconnaître l'expertise". "Un don de soi pour des parents souvent assignés à  résidence et marginalisés", selon lui. Via, notamment, une plateforme de répit par département. Les familles et personnes concernées seront également associées à  la gouvernance de cette nouvelle stratégie.

Pour assurer son suivi, un délégué interministériel va être nommé. "En agissant ainsi, nous agissons autant pour les personnes autistes que pour nous. C'est à  ce sursaut national, comme ce fut le cas pour le handicap en 2005 ou le cancer, que je nous appelle. Il était temps !", conclut Edouard Philippe.

Edouard Philippe, Premier ministre à  l`amphithéà¢tre du Museum à  Paris

Discours de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre

Stratégie nationale pour l`autisme

Muséum de Paris, vendredi 6 avril 2018

Monsieur le ministre de l`Education Nationale,

Madame la ministre de la Santé et des solidarités,

Madame la ministre de la Recherche et de l`Enseignement supérieur,

Madame la secrétaire d`Etat chargée des personnes handicapées,

Mesdames et Messieurs,

Il y a quelques mois, j`ai entendu à  la télévision la maman d`un enfant autiste qui disait que ``la fatalité, ça n`est pas d`être autiste, c`est de naître avec un autisme en France ». Ce constat, vous vous doutez qu`il me consterne. Mais il faut le regarder en face et prendre les mesures pour y remédier. C`est ce qui nous rassemble aujourd`hui.

Avant de recevoir vos courriers, avant d`entendre vos témoignages, je dois reconnaître que je connaissais mal l`autisme - comme beaucoup de Français malheureusement. Je n`avais pas mesuré qu`emmener son enfant autiste chez le dentiste, partir en vacances, tout ce qui forge le quotidien des parents devient synonyme d`angoisse et souvent d`échec. Certains parents évoquent même leurs difficultés à  obtenir une carte d`identité dont la photo soit conforme aux normes nationales (parce que leur enfant bouge trop, ne regarde pas assez fixement l`objectif: cet exemple symbolise à  lui seul l`exclusion de la République, la négation d`identité que les personnes autistes subissent aujourd`hui, en France.

C`est donc pour amorcer des changements majeurs pour les personnes autistes que le Président de la République a ouvert en juillet dernier une vaste concertation. Cette concertation, nous avons voulu qu`elle soit `` ascendante », qu`elle émane des familles, des acteurs professionnels, de tous ceux qui inventent des solutions nouvelles, au plus près des attentes réelles. Et je tenais d`ailleurs à  vous remercier, sincèrement, pour votre aide et le temps que vous avez consacré à  construire cette stratégie.

La France a accumulé un retard significatif en matière de repérage, de diagnostic, d`accompagnement et d`inclusion des personnes autistes. C`est ce qui explique le décalage entre les besoins des personnes autistes, la connaissance pratique des familles, et les réponses apportées par l`Etat. Le 3ème plan autisme proposait des mesures nécessaires mais beaucoup d`entre vous n`en ont pas encore vu les bénéfices dans leur vie quotidienne : nous revenions sans doute de trop loin pour que ce plan suffise à  infléchir la situation.

Après 9 mois intenses de concertation, nous lançons aujourd`hui la `` stratégie nationale pour l`autisme au sein des troubles du neuro-développement ». Il s`agit bien d`une `` stratégie » et pas seulement d`un plan, car nous avons besoin d`une vision et d`une action interministérielle forte et pérenne, qui s`expriment dans les domaines de la santé, de l`éducation, du logement, du travail, et bien sà»r de la recherche.

J`ai parlé des troubles du neuro-développement, parce que l`autisme en est un. Et ces troubles- la déficience intellectuelle, les `` dys », l`hyperactivité - touchent parfois les mêmes personnes et nécessitent une approche globale, notamment en matière de recherche et de repérage précoce. Il ne s`agit pas de diluer les financements, comme le redoutent certains, mais d`apporter des réponses qui s`inscrivent dans un périmètre cohérent et qui pourront bénéficier au plus grand nombre.

Notre action doit tout d`abord reposer sur des connaissances scientifiques solides. Nous savons aujourd`hui que plusieurs gènes sont impliqués dans l`autisme. Mais comment interagissent-ils avec les facteurs environnementaux ? Quel est leur impact ? Nous avons beaucoup progressé ces dernières années, mais il nous faut mieux comprendre encore les causes de l`autisme pour développer des réponses adaptées.

Nous avons la chance d`avoir en France des chercheurs reconnus sur le plan international. Il faut bien sà»r financer de nouveaux projets. Mais il s`agit aussi de structurer toute une communauté de recherche sur l`autisme et les troubles du neuro-développement : nous créerons - Frédérique VIDAL y reviendra - un groupement de coopération scientifique et trois centres d`excellence, renforcés par des chefs de clinique hospitalo-universitaires.

Nous allons ainsi accélérer la production scientifique. Ces connaissances nouvelles n`ont pas vocation à  rester dans les laboratoires : elles devront bénéficier au plus vite et de manière concrète aux personnes autistes, en créant un continuum entre la recherche, l`expertise clinique et la formation universitaire.

Plus généralement, l`ambition de ce Gouvernement est de remettre la science au cœ“ur de notre action pour l`autisme. Nous devons en finir avec l`océan de méconnaissance ou de représentations erronées qui excluent quotidiennement les personnes autistes et leurs proches.

Nous devons bannir tout discours, toute pratique qui ne respecterait pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé et investir pour cela massivement dans la formation des professionnels intervenant auprès des personnes autistes.

Notre deuxième engagement, c`est d`intervenir le plus précocement possible auprès des enfants

Les témoignages concordent : on ne prend pas suffisamment au sérieux les parents qui disent très simplement que leur enfant ne grandit pas bien. Certaines mères s`entendent dire : `` vous savez Madame, c`est normal, les mamans sont toujours inquiètes », ou, pire : `` vous êtes une maman anxieuse, non ? ».

Le fait est que nous intervenons beaucoup trop tardivement en France : les intuitions des parents sont minimisées, les enfants sont tardivement repérés et ils doivent ensuite attendre plus d`un an pour obtenir un diagnostic. 45% des bilans concernent ainsi des enfants qui ont entre 6 et 16 ans, quand les premiers signes de retard de développement sont parfois détectables chez les tout petits. Cette mauvaise organisation, dont nous portons la responsabilité, fait perdre des mois précieux à  l`enfant.

Nous pouvons, nous devons changer la donne. Il y a un consensus international pour reconnaître le rà´le des interventions précoces dans la réduction significative du handicap. Il est donc temps de nous conformer aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles de la Haute Autorité de Santé :

- Premièrement, nous devons mieux repérer les signaux d`alerte. Nous allons faire un effort majeur de formation et de sensibilisation auprès des professionnels de la petite enfance, de la crèche à  l`école maternelle.

- Deuxièmement, les médecins généralistes et les pédiatres doivent pouvoir confirmer le retard de développement. Les visites obligatoires du 9ème et du 24ème mois intégreront plus efficacement l`exploration de la communication au même titre que la motricité et le langage. Les nouveaux modèles du carnet de santé et des certificats de santé sont entrés en vigueur le 1er avril 2018.

Cette `` 1ère ligne » sera donc mieux formée et responsabilisée, comme une tour de contrà´le qui pourra enfin jouer son rà´le de détection des tout premiers signes d`alerte.

- Troisièmement, les professionnels de la rééducation de l`enfant devront prendre le relais dans les plus brefs délais. Mais ces spécialistes aujourd`hui, comment les trouver quand vous êtes parent et quand personne ne vous oriente ? Comment savoir à  quelle porte frapper ? Comment financer des séances extrêmement coà»teuses, qui ne sont pas remboursées par la sécurité sociale ? Les parents s`épuisent et se ruinent.

Avec Agnès BUZYN, nous allons mettre en place dans chaque territoire une plateforme d`orientation et de coordination qui pourra prescrire et organiser un parcours faisant intervenir différents professionnels libéraux - neuropsychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes - formés et labellisés.

Cette mesure ne jouera pleinement son rà´le que si les familles sont aidées financièrement. Nous créons donc un forfait `` intervention précoce » pour que les familles, avant les ouvertures de droits auprès des MDPH, n`aient plus à  payer de leur poche ces interventions qui les mettent dans des situations financières critiques, surtout lorsque l`un des parents se trouve contraint d`abandonner son travail pour s`occuper de son enfant - et c`est très souvent le cas.

Ces enfants - qui auront été diagnostiqués tà´t - pourront tous entrer en maternelle. Car je le rappelle, l`obligation de scolarisation sera abaissée à  3 ans dès la rentrée 2019, et concernera tous les enfants de la République. Nous accompagnerons cette scolarisation des petits en faisant intervenir en classe des équipes médico-sociales ou libérales, en soutien aux équipes pédagogiques. Et nous triplerons en 5 ans le nombre `` d`unités d`enseignement en maternelle » afin de scolariser même les enfants présentant les troubles les plus sévères.

Les enfants pourront suivre un parcours scolaire personnalisé, le plus possible adapté à  leurs besoins, de l`école élémentaire au lycée, via un renforcement des différents dispositifs d`inclusion scolaire. Les enseignants seront également formés et accompagnés, directement en classe, par des professeurs `` ressources » spécialisés sur l`autisme.

Un très gros effort va être effectué, que Jean-Michel BLANQUER précisera, car nous devons rattraper un retard qui pénalise durablement l`inclusion sociale et professionnelle des personnes autistes. Notre action doit également soutenir la pleine citoyenneté des adultes autistes.

Si vous vous battez jour et nuit, c`est pour que votre enfant, votre proche soit un jour un adulte heureux. Et si nous privilégions l`intervention précoce, c`est précisément pour qu`un enfant diagnostiqué le plus tà´t possible devienne un adulte autonome, épanoui.

Aujourd`hui, nous sommes face à  une obligation éthique, à  une responsabilité collective car le lieu de vie des adultes autistes, au XXIe siècle, ne peut pas être l`hà´pital. La première mesure qui s`impose, c`est donc de lancer un vaste plan repérage des adultes dont l`autisme n`a jamais été diagnostiqué, notamment ceux qui se trouvent dans les établissements médicosociaux, sociaux ou de santé : l`absence de diagnostic est une source de souffrance indicible et souvent de précarisation, qui peut entraîner une spirale de désinsertion.

A chacun de ces adultes autistes, nous devons proposer une réponse adaptée.

- Certains adultes nécessitent un accompagnement 24h sur 24. Longtemps oubliés, longtemps tenus à  l`écart de la société, ils méritent aujourd`hui un investissement particulier.

- D`autres ont la possibilité de mener une vie plus autonome. Et plus nous serons efficaces dans le diagnostic précoce et la scolarisation, plus ils seront nombreux. Nous développerons pour eux des solutions inclusives : l`accès et le maintien dans le logement social seront facilités, notamment par l`ouverture aux personnes autistes - dans le cadre du Projet de loi ELAN - des colocations sociales.

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mercredi 7 mars 2018

Matignon: Le PM Edouard Philippe reçoit les responsables parlementaires pour la future réforme constitutionnelle !

Edouard Philippe, Premier ministre

Le premier ministre, Edouard Philippe, reçoit à  partir de mardi 6 mars les principaux responsables parlementaires pour leur `` présenter les chantiers » de la future réforme constitutionnelle. L`exécutif souhaite la présenter en conseil des ministres au mieux à  la fin d`avril, après passage en Conseil d`Etat.

La réforme prévoit notamment de réduire d`un quart à  un tiers le nombre de parlementaires, de limiter à  trois les mandats identiques dans le temps (hors les communes de moins de 3 500 habitants), d`instaurer 10 % à  25 % de proportionnelle aux législatives, de réformer le Conseil supérieur de la magistrature, de supprimer la Cour de justice de la République ou encore d`accorder une plus grande liberté d`administration aux collectivités. Le chef de l`Etat s`était aussi déclaré `` favorable à  ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution », au début de février à  Bastia. La réforme se déclinera en plusieurs projets de loi.

L`agenda des rencontres Edouard Philippe reçoit durant une quinzaine de jours les patrons des groupes, mais aussi les présidents de l`Assemblée et du Sénat. Après les chefs de file de la République en marche (LRM) de l`Assemblée nationale et du Sénat, Richard Ferrand et François Patriat, lundi soir, Marc Fesneau, président des députés MoDem attachés à  une dose de proportionnelle ou à  la différenciation territoriale, sera le premier mardi matin. Puis viendront les communistes Eliane Assassi (Sénat) et André Chassaigne (Assemblée), décidé notamment à  `` dénoncer l`instrumentalisation par le pouvoir de l`antiparlementarisme ». En fin d`après-midi, Jean-Christophe Lagarde et Franck Riester, coprésidents des députés UDI-Agir-Indépendants. Et l`ancien président Nicolas Sarkozy fera entendre sa voix mardi au Sénat, pour un bilan de sa révision de 2008.

Suivront dans la semaine Claude Malhuret (Les Indépendants, Sénat), Jean-Claude Requier (RDSE, Sénat), les socialistes Patrick Kanner (Sénat) et Olivier Faure (Assemblée nationale), Jean-Luc Mélenchon comme patron des députés `` insoumis ».

Les Républicains (LR) Christian Jacob et Bruno Retailleau viendront à  Matignon la semaine suivante. En ligne avec le patron du parti, Laurent Wauquiez, ils ne veulent pas faire `` cadeau » d`une réforme constitutionnelle à  Emmanuel Macron.

Point d`orgue le 14 mars à  Matignon : François de Rugy (LRM) et Gérard Larcher (LR), qui ont déjà  formulé leurs propositions en janvier.

Le calendrier d`adoption

La voie `` privilégiée » pour faire adopter le volet constitutionnel reste le Parlement, avec l`article 89, soit l`adoption d`un texte identique par les deux assemblées puis une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés du Parlement en congrès.

L`exécutif, qui n`exclut pas d`avoir recours à  un référendum pour surmonter les blocages avec le Sénat majoritairement de droite, souhaitait initialement boucler la réforme avant l`été ; ce qui apparaît aujourd`hui impossible.

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lundi 26 février 2018

Trois jours pour le Premier ministre Edouard Philippe au salon de l'agriculture !

Edouard Philippe, Premier ministre

Le Changement, c'est aussi à  Matignon qu'il faut le percevoir. Le Premier ministre Edouard Philippe a déjà  délocalisé "Matignon" dans le Lot pendant près de trois jours à  la mi-décembre dernier. Cette délocalisation avait lieu à  l`occasion de la Conférence nationale des territoires, le 14 décembre à  Cahors. Outre de fréquentes visites aux élus locaux, Edouard Philippe avait organisé un séminaire avec la quasi-totalité du gouvernement à  Nancy en juin dernier.

Le Premier ministre Édouard Philippe va prendre le temps avec des agriculteurs au salon de l'agriculture à  Paris. "Le monde agricole est en souffrance. On ne peut pas rester cinq minutes" ! Exactement trois jours dans les allées du salon de l'agriculture à  la Porte de Versailles, le 27,28 et 1er mars !

Le programme est assez chargé: Premier jour: Rencontre et échanges avec des lycéens issus de l`enseignement agricole, signature d`une Convention entre Jean-Michel Blanquer, ministre de l`Education Nationale et Stéphane Travert, ministre de l`Agriculture et de l`Alimentation, déambulation et visites des stands `` Cultures et filières végétales », déambulation et visites des stands `` Élevages et ses filières », questions-réponses spécial agriculture avec M. Stéphane Travert, ministre de l`Agriculture et de l`alimentation, en direct sur la page Facebook du Premier ministre. Deuxième jour: Rencontres et échanges avec les producteurs locaux de la région Normandie. Troisième jour: Rencontre et échanges avec le Comité National des Pêches et des Élevages Marins, rencontre avec les Organisations Professionnelles Agricoles.

Si la tête de l'exécutif est mobilisé, le reste du gouvernement aussi. à€ chaque jour, son ministre. "Jean-Michel Blanquer viendra parler d'éducation et de l'apprentissage du goà»t dans les écoles. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, évoquera sur place les métiers d'avenir. Nicolas Hulot et Stéphane Travert, qui ne sont pas les meilleurs amis du monde, passeront quand même une journée ensemble".

Emmanuel Macron a battu le record de François Hollande. Arrivé dès 7h45 ce samedi (avant l'ouverture au public à  9h), le Président de la République Emmanuel Macron n'a quitté le salon qu'après 20h, et avec plus de douze heures au compteur.

En 2013, François Hollande avait passé dix heures dans les allées du salon de l'agriculteur. à€ l'Elysée depuis un peu plus de dix mois, il avait non seulement gratifié le public d'une sortie mal venue sur Nicolas Sarkozy - "Tu ne le verras plus", avait-il lancé à  une fillette - mais il avait aussi battu le record du séjour le plus long porte de Versailles.

Le "Casse-toi, pauv' con !", prononcée par Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture le 23 février 2008, avait plombé son quinquennat.

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dimanche 18 février 2018

Edouard Philippe, Theresa May, Sergey Lavrov... à  la 54e conférence sur la sécurité de Munich !

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Jamais sans l'humour ! Le Premier ministre Edouard Philippe est grand, avenant, suffisamment intelligent pour doser ses bons mots, mais surtout agile à  manier des dossiers complexes, mais aussi à  détendre l'atmosphère lors de ses discours. Depuis huit mois, les Français découvrent le sens de la punchline de leur Premier ministre et son inclinaison à  l'autodérision. Rieur et élégant avec sa collection de bouton de manchette So Britich, il est le Premier ministre que le président Emmanuel Macron a choisi pour sauver la France.

La cinquième puissance mondiale a connu des attentats sur son sol dont les plus récents: le bataclan, Charlie hebdo où des journalistes furent assassinés, Hyper Casher, attentat antisioniste...La France a ses fils et filles radicalisés en Syrie. Le Premier ministre Edouard Philippe, Premier ministre de la France, a prononcé un discours à  la Conférence de Munich sur la sécurité de 2018 le 17 février 2018 à  Munich, en Allemagne. La conférence annuelle, qui rassemble des leaders politiques et de la défense du monde entier, se déroule dans le contexte de tensions accrues entre les États-Unis, leurs alliés occidentaux et la Russie.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Son discours au 54è édition du Munich Security Conference est captivant: "Monsieur le président, Mesdames et Messieurs, Je ne sais pas si le monde est plus incertain aujourd`hui qu`il ne l`était il y a 50 ans, d`abord parce que je n`étais pas là  il y a 50 ans et ensuite parce que fondamentalement, je crois qu`il est dans la nature du monde d`être incertain, dans la nature du monde comme dans la nature de notre avenir d`être incertain. Ce dont je suis certain, c`est que les menaces aujourd`hui à  l`œ“uvre se sont renouvelées, transformées. Je peux en témoigner, je suis né en 1970 et au fond, j`ai connu dans ma vie successivement l`équilibre de la terreur, la soi-disant fin de l`histoire et l`espérance des dividendes de la paix, puis l`émergence d`un monde multipolaire avec l`affirmation de nouvelles puissances et de nouveaux rapports de force, en particulier en Asie, la violence du terrorisme aussi contre nos sociétés démocratiques partout dans le monde mais aussi sur nos territoires, dans nos sociétés occidentales et européennes.

Ce qui me frappe aujourd`hui et je voudrais m`en tenir là  s`agissant du constat, c`est la multiplication des déséquilibres. L`accroissement des inégalités d`abord, le développement de conflits asymétriques entre toutes sortes d`Etats, des Etats puissance, des Etats déchus et des organisations terroristes, la multiplication des crises régionales qui génèrent de très importants flux migratoires, le recours à  la force de plus en plus décomplexé et le dédain de plus en plus grand, de plus en plus flagrant des normes de la vie internationale.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Ce sont les menaces de ma génération, celles qui planent sur mon pays. Ces menaces ne sont pas lointaines, elles sont proches, elles ne figurent pas comme c`est souvent le cas en Europe dans des manuels d`histoire. Elles ont frappé hier au cœ“ur de l`Europe, au cœ“ur de Paris, au cœ“ur de Bruxelles, de Barcelone, de Berlin, de Stockholm. Elles ont frappé le cœ“ur et les esprits de plus de 500 millions d`européens et au-delà , de tous ceux qui regardent l`Europe avec un œ“il proche ou amical. Au mois de mai 2017, les Français avaient un choix politique dans le cadre de l`élection présidentielle. Et ils ont fait le choix du mouvement et de la transformation. Le choix assumé d`une ouverture sur le monde, celui d`une forme de responsabilité dans le concert des nations.

Ils ont aussi de façon très explicite fait le choix de l`Europe, pas de n`importe quelle Europe bien entendu, pas simplement, pas seulement d`un grand marché mais aussi peut-être celui d`une Europe qui les protégerait contre les conséquences néfastes de la mondialisation car il y en a. Des choix extrêmement clairs que le président de la République et moi-même mettons désormais en œ“uvre tous les jours, en France bien sà»r mais aussi à  l`extérieur. Face au déséquilibre que j`ai évoqué, notre objectif est de transformer la France pour la rendre plus forte, pour lui redonner sa crédibilité à  travers une stratégie adaptée aux menaces, durcie, diversifiée, dispersée à  certains égards que j`évoquais à  l`instant.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Cette stratégie, elle s`appuie sur trois piliers, un pilier militaire d`abord. Vous le savez, la France a décidé de porter son effort de défense à  2 % de son produit intérieur brut d`ici 2025. C`est un effort important, d`autant plus important qu`il s`effectue dans un contexte de maîtrise, de forte maîtrise même de nos dépenses publiques. Mais c`est un effort nécessaire, inscrit dans la loi pour une nation dont les forces sont engagées sur un très grand nombre de fronts où elles paient le prix du sang : au Levant, au Sahel avec plus de 4.000 hommes dans l`opération Barkhane mais aussi sur le territoire national, dans le cadre de l`opération Sentinelle qui permet la sécurisation des lieux d`affluence et des lieux sensibles de notre territoire.

Le deuxième pilier de cette stratégie, c`est l`aide publique au développement. Une aide dont nous allons porter le montant à  0,5 % de notre revenu national brut en 2022, avec une priorité très forte en faveur de l`Afrique et, ce, dans un contexte de crise migratoire auquel-reconnaissons-le-l`Europe ne s`était pas préparée. C`est le sens du plan d`action international que nous avons mis en place avec l`Allemagne, avec l`Italie, avec l`Espagne, avec les pays européens prêts à  contribuer pour réduire le flux migratoire à  la source, en travaillant directement avec les pays de départ et avec les pays de transit.

Le troisième pilier c`est l`engagement européen, la France contribue directement à  la sécurité de l`Europe et à  celle de ses alliés. A l`est, grà¢ce au déploiement d`avions de chasse et de forces terrestres dans les pays baltes, en particulier en Estonie où j`ai effectué mon premier déplacement à  l`étranger en tant que Premier ministre, geste nécessaire pour manifester notre solidarité avec ces Etats à  la suite de l`annexion de la Crimée. Et aujourd`hui en Lituanie, au sein d`un bataillon sous commandement allemand. Au sud, en Afrique, au Moyen-Orient où persistent de graves menaces pour la sécurité européenne.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Et permettez-moi de saisir cette occasion pour saluer l`engagement à  nos cà´tés au Sahel de nos partenaires mauritaniens, maliens, burkinabés, nigériens et tchadiens. Je l`ai dit, les menaces auxquelles nous faisons face, elles nous ont frappées au cœ“ur. Et quand je dis nous, je ne parle pas uniquement en tant que Français mais en tant qu`Européen bien entendu, en tant que citoyen français né en France mais aussi en tant que citoyen français ayant vécu et passé son baccalauréat à  l`à¢ge de l`adolescence ici, en Allemagne. Parce que toutes les villes que j`ai évoquées, nous français, allemands, italiens, espagnols, nous les connaissons bien. Nous les avons visitées, nous y avons séjourné, nous y avons des amis, de la famille, au fond ces villes c`est chez nous, tous ici.

C`est pourquoi l`Europe toute entière se retrouve face à  elle-même et au pied du mur. Elle prend conscience que l`Europe de la défense ne peut plus se limiter à  être un sujet de colloque, mais qu`elle répond à  une nécessité très pratique. Une nécessité qui implique de répondre à  trois pré-requis. D`abord disons les choses franchement, si l`Europe de la défense ne s`accompagne pas d`un engagement opérationnel plus important des Etats membres, elle demeurera très longtemps un sujet de colloque.

Il ne s`agit pas de faire l`Europe à  la place des Etats, mais de faire l`Europe grà¢ce à  ces Etats. Je n`ai pour ma part jamais été un adepte fervent des théories de Léon TROTSKY, mais enfin que voulez-vous, il faut bien lui reconnaître le sens de la formule parfois. Et je me permettrai donc de lui emprunter celle-ci : si l`Europe ne s`intéresse pas à  la guerre, la guerre (elle) ne manquera pas de s`intéresser à  l`Europe.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Deuxième pré-requis, l`Europe doit apprendre l`interdépendance, ce qui n`est pas facile. Quand durant de nombreuses années, c`est un peu le monde qui a vécu à  l`heure européenne, mais c`est ainsi. Nous vivons désormais à  l`heure des tensions en Afrique, au Moyen-Orient et de plus en plus en Asie. Notre baromètre réagit aux tensions ou au contraire au réchauffement, même par un froid polaire, de la péninsule coréenne. Avec son gigantesque projet de nouvelle route de la soie, la Chine s`est emparée de la flèche du temps, l`Europe ne doit pas, ne peut pas la regarder passer suivant les normes qui seront retenues, ce sera un projet de civilisation, de prospérité ou au contraire un projet de déséquilibre.

Troisième et dernier pré-requis, l`Europe doit rester fidèle à  elle-même. Fidèle aux valeurs qu`elle défend et dont la violation lui a naguère coà»té des millions de morts et de profondes cicatrices. Fidèle aux valeurs de démocratie et de respect de l`Etat de droit que les mouvements populistes tentent de battre en brèche. Fidèle à  son génie, à  sa passion pour l`intelligence et la raison, une passion qui se traduit aujourd`hui par sa présence aux avant postes de combat technologiques, notamment la lutte contre les fake-news et les cybermenaces.

Alors tout cela m`amène à  un troisième et dernier choix, celui de l`engagement européen. L`Union européenne a ouvert plusieurs des options qu`offre le traité de Lisbonne pour, à  terme, développer une autonomie stratégique. Ce travail collectif a permis d`avancer sur deux axes fondamentaux : les moyens, c`est le Fonds européen de défense ; et la méthode, c`est la coopération structurée permanente. Deux axes qui doivent nous aider à  tendre vers une culture stratégique commune, condition indispensable d`une défense plus intégrée.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Nous devons construire cette Europe de la défense et je voudrais dire un mot pour nous inviter collectivement à  l`ambition et à  la constance, malgré les soubresauts politiques que nous vivons. Malgré le Brexit, nous comptons sur la communauté d`intérêt qui nous unit au Royaume-Uni, pour que le lien étroit noué entre nos deux pays soit maintenu et même renforcé.

Cette Europe de la défense, nous la construirons également en tirant tout le parti du savoir faire de l`OTAN. Et je voudrais, mesdames et messieurs, que nous arrêtions les querelles théologiques stériles. Une OTAN forte c`est une Europe de la défense plus affermie, de même qu`une Union européenne responsable c`est un atout pour une alliance militaire comme l`OTAN.

Et la France entend jouer un rà´le actif au sein de l`Alliance atlantique, alliance nucléaire autant que conventionnelle. La France, comme elle l`a toujours été, se tiendra évidemment au cà´té de ses alliés de l`OTAN.

Le Premier ministre Edouard Philippe au Munich Security Conference 2018

Au moment de clore ce propos, je voudrais dire ma conviction que cette prise de conscience est celle des Européens, elle est celle de notre solidarité. Une solidarité qui se fonde sur une vieille histoire souvent tragique, mais aussi sur des vieilles valeurs souvent glorieuses. Les Européens qui ont compris que dans ce monde en perpétuelle recomposition et à  très haute intensité technologique, l`Europe partageait plus qu`une communauté très puissante d`intérêts et, au mieux, une véritable communauté de destin.

C`est un destin qu`il nous appartient d`écrire ensemble et je vais terminer mon propos sur une citation, puisque nous sommes à  Munich, d`un grand soldat et d`un grand écrivain allemand qui a servi d`abord dans la Légion étrangère française et, ensuite pendant deux guerres mondiales, dans l`armée allemande. Un écrivain dont nous célébrons aujourd`hui le 20ème anniversaire de la mort, Ernst JUNGER qui disait dans un petit essai qui s`intitule `` La paix » : l`Europe dispose de la formidable force de résistance de son histoire et du trésor de son patrimoine qui n`est pas simplement un musée de l`esprit et de l`art, mais qui continue d`inspirer les hommes. Mesdames et Messieurs, soyons inspirés.

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lundi 12 février 2018

Dubaï: Le Premier ministre Edouard Philippe vante la "grande transformation" de la France !

Le Premier ministre Edouard Philippe lors de son allocution au World Government Summit

Au World Government Summit, sorte de Davos à  Dubaï, le Premier Edouard Philippe, a débuté son allocution en anglais, avant de vite revenir en français. A Réveil FM international, c'est cette phrase qui a vite retenti à  nos oreilles: "On ne transforme pas le monde contre son gré. à€ chaque fois qu`on a voulu imposer aux peuples une vérité de l`extérieur, la greffe n`a pas pris, ou pire, cela s`est traduit par des désastres. Je ne sais pas si la démocratie s`importe, s`exporte ou si elle se décrète. Je pense qu`elle se partage, je pense qu`elle se soutient ; je pense qu`elle s`apprend. Et si je retiens une chose de l`histoire française, c`est qu`elle met du temps à  s`apprendre".

Édouard Philippe a vanté les mérites de l`action de "transformation" du pays entreprise par Emmanuel Macron et le gouvernement. Renouvellement de la classe politique mais surtout un "cadre favorable aux entreprises", estimant notamment que la baisse de la fiscalité était "inéluctable et irréversible".

Le Premier ministre français Édouard Philippe a défendu dimanche à  Dubaï la "grande transformation" à  l`œuvre, selon lui, en France avec le choix de "l`ouverture" et d`une nouvelle "génération" incarnée par le président Emmanuel Macron.

"Écarter une génération"

Invité en ouverture du "World Government Summit", un important forum sur la gouvernance mondiale considéré comme un "Davos du Golfe", le chef du gouvernement a poursuivi l`exercice de séduction internationale enclenché par Emmanuel Macron ces derniers mois. "La France vit une grande transformation qui vise à  "réparer le pays et "préparer l`avenir", a déclaré M. Philippe devant un millier de personnes, dans un discours qui a souvent mis en avant la figure du chef de l`État français.

"Elle a fait un choix, le choix d`écarter une génération. Une génération respectable, qui avait fait du mieux qu`elle pouvait, dans laquelle j`ai des amis, mais une génération à  qui les Français ont dit qu`il convenait de passer à  la suite", a-t-il souligné.

"La France avait le choix entre la fermeture, une certaine forme d`angoisse et une ouverture, a-t-il dit en référence au deuxième tour de la présidentielle ayant opposé M. Macron à  la candidate d`extrême droite, Marine Le Pen. "Et elle a fait le choix du plus jeune président de la République qu`elle ait jamais élu".

"Construire durablement"

Venu aux Émirats, quelques mois après Emmanuel Macron, pour tenter de convaincre la riche fédération pétrolière d`investir davantage en France, Édouard Philippe a souligné l`intention de l`exécutif français d`établir "un cadre favorable à  l`investissement et aux entreprises".

Pour corriger l`image de versatilité fiscale de la France, M. Philippe a notamment assuré à  son auditoire que la baisse de la fiscalité sur les entreprises était "inéluctable et irréversible" avec "une stabilité et une visibilité" concernant la baisse des prélèvements obligatoires. "Préparer l`avenir, c`est aussi faire attention à  ses dépenses publiques et, de ce point de vue, la France avait des efforts à  faire", a-t-il également assuré.

Discours de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre au World Government Summit, Dubaï, le 11 février 2018

His highness Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyane, President of the United Arab Emirates,

His highness Cheikh Mohammed Bin Rachid Al Maktoum, Vice- President, Prime minister and Emir of Dubai,

His highness Cheikh Mohammed Bin Zayed Al Nahyane, Crown Prince of Abou Dabi, Vice supreme commander of the armed forces,

Ministers,

Excellences,

I begin with a few words in English to express what a great privilege it is to participate in the opening of this new edition of the World Government Summit. WGS has now become an important international meeting and I thank his highness Cheikh Mohamed Bin Rachid Al Maktoum for his invitation. Here, today and for the next two days, we will discuss what governments can do for their citizens. The question has been on my mind for some time, and since I was appointed Prime minister of France 8 months ago, it has become my daily priority to find the best answers for the people of France. As Prime minister, I focus all my energy,passion and political will toward the pursuit of these answers. This is my my long-term goal. My short-term goal is to end any suffering my English has caused by now switching to French.

`` Comment bien servir l`Etat ? » `` Comment, avec cet Etat, bien servir son pays ? » Ces questions sont vastes, elles s`expriment simplement, elles sont presque sèches dans leur formulation. Et elles sont aussi théoriques, et comme je sais ce que peut susciter un Français dans une réunion internationale lorsqu`il commence à  s`exprimer de façon théorique, je ne m`y risquerai pas. Ces questions sont vastes, elles s`expriment simplement, elles sont presque sèches dans leur formulation. Et elles sont aussi théoriques, et comme je sais ce que peut susciter un Français dans une réunion internationale lorsqu`il commence à  s`exprimer de façon théorique, je ne m`y risquerai pas. Ces questions sont théoriques et ce sont de bonnes questions. Et je ne suis pas sà»r de pouvoir y rapporter une réponse définitive. Je voudrais commencer à  y réfléchir en partant de là  où nous sommes, Dubaï et en revenant à  l`essence de ce qu`est cette terre, un port et en prenant deux exemples, un dans l`histoire ancienne et un dans l`histoire la plus récente de ce que peut être une transformation profonde et bénéfique.

Il se trouve qu`avant d`être nommé par le Président de la République Premier ministre, j`ai eu l`honneur d`être maire d`une grande ville française qui est évidemment à  mes yeux la plus belle et qui se trouve être un port. Ce port a été créé en 1517 il y a 501 ans par un roi, le roi François Ier que les Français aiment profondément qui vivait à  l`époque d`Henri VIII en Angleterre, de Charles Quint en Espagne, de Soliman le Magnifique dans l`Empire ottoman.

Il est célèbre dans le monde, François Ier, parce que c`est lui qui a fait venir Léonard de VINCI en France et c`est la raison pour laquelle il y a en France plus de tableaux de Léonard de VINCI que partout dans le monde. Et je sais aussi, Mesdames et Messieurs, que depuis que le Louvre Abu-Dhabi existe et depuis que le Louvre de Paris lui a prêté ce tableau exceptionnel qui s`appelle `` La Belle Ferronnière », depuis que les Emirats arabes unis ont fait l`acquisition d`un magnifique tableau de Léonard de VINCI `` Salvator Mundi », il y a plus de tableaux de Léonard de VINCI que dans tous les autres pays du monde, France exceptée.

En 1517, le roi François Ier voit le monde se transformer, voit le Nouveau Monde, l`Amérique, l`Atlantique constituer un basculement des équilibres qui prévalaient jusqu`à  présent et pour tenir compte de ce Nouveau Monde, il crée un grand port, Le Havre, à  l`embouchure de la Seine pour participer à  cette aventure et pour transformer ce pays en l`amenant au niveau de modernité qui était indispensable.

L`histoire de François Ier est une histoire qui se reproduit souvent dans le temps. Au début des années 1970, Son Altesse, le Cheikh RASHID a décidé de construire un nouveau port, au milieu du désert, le port de Jebel Ali. Cette décision à  l`époque a suscité l`étonnement et pourtant aujourd`hui c`est un des plus grands ports du monde grà¢ce à  la vision d`un homme, grà¢ce à  sa volonté de transformer une situation. Et c`est cette volonté de transformer dont je voudrais vous parler aujourd`hui car les grands gouvernants, ceux qui restent dans la mémoire des hommes, sont ceux qui transforment. Alors bien sà»r, reste aussi parfois dans la mémoire des hommes ceux qui conquièrent.

Mais reconnaissez avec moi qu`en la matière, ceux qui conquièrent en transformant restent toujours plus haut dans la mémoire. Et nous avons un exemple en France que j`aime à  citer, celui de Napoléon. Pourquoi Napoléon a-t-il fasciné son époque et pourquoi fascine-t-il encore ? Est-ce que c`est simplement parce qu`il a conquis l`Europe ? Je ne le crois pas !

Ce qui a frappé, ce qui frappe encore chez Napoléon, même deux siècles après, c`est sa capacité à  construire et à  transformer. Le Code civil, les institutions, Napoléon a posé en France des `` masses de granit » sur lesquelles il était possible de construire. Et les grands gouvernants, les bons gouvernements sont ceux qui posent des `` masses de granit », qui permettent de construire durablement.

Alors, tout le monde n`est pas un grand transformateur. Tout le monde n`est pas un grand constructeur. L`histoire retient beaucoup plus Auguste que Vespasien ou Hadrien. Mais comment transformer ? Et qu`est-ce ça veut dire `` transformer » ?

La transformation, ce n`est pas la révolution et les Français peuvent en parler car en deux siècles, ils ont connu à  peu près toutes les formes de régime et subi toutes les formes de révolution. La transformation, c`est un processus continu, progressif, assumé, accepté. Et pour pouvoir transformer, il faut à  la fois une vision, une méthode, et une incarnation.

Une vision parce qu`il faut savoir où l`on veut aller. Une méthode parce qu`il faut savoir comment y aller. Et une incarnation parce que tout mondialisé qu`il soit, tout marqué par la transformation numérique qu`il soit, notre monde, nos sociétés, nos pays ont besoin de leaders.

J`ose volontiers revenir, Mesdames et Messieurs, sur la métaphore maritime du début de mon propos. Les Romains avaient une expression sur ce qu`était le fait de diriger et le lien qu`il pouvait y avoir entre la direction que l`on voulait prendre et les circonstances. Pour les Romains, il n`y a jamais de vent favorable pour celui qui ne sait où il veut aller.

Une vision ; une méthode ; un leader. La métaphore maritime, celle du bateau, qui peut braver la tempête, ou bénéficier de vents favorables, dit les choses clairement.

Alors, qu`en est-il de la France ? Eh bien, la France, Mesdames et Messieurs, vit une grande transformation. En 2017, l`année dernière, à  l`occasion des élections présidentielles, elle a fait un choix, le choix d`écarter une génération, une génération respectable qui avait fait du mieux qu`elle pouvait, une génération dans laquelle j`ai des amis mais une génération dont les Français ont dit qu`il convenait de passer à  la suivante. La France avait le choix entre la fermeture, une certaine forme d`angoisse face aux transformations du monde et à  ce que cela pouvait remettre en cause sur son identité et une ouverture. Et elle a fait le choix du plus jeune Président de la République qu`elle n`ait jamais élu, le choix d`un Président de la République, Emmanuel MACRON, qui a assumé pendant toute sa campagne un discours, une méthode, et une vision de la transformation de notre pays. Nous sommes engagés dans une très grande transformation et l`objet de cette transformation, il est à  la fois de réparer notre pays et de préparer l`avenir.

Préparer l`avenir en faisant le pari, Mesdames et Messieurs, que l`essentiel est là , que l`essentiel, c`est l`intelligence et que si l`on veut faire de grandes choses si l`on veut aborder les yeux dans les yeux, face à  face tous les grands défis du monde, alors, il faut faire le pari de l`intelligence, de la formation, de la compétence en développant l`éducation dès le plus jeune à¢ge, en réformant notre système de formation secondaire, en transformant notre système universitaire, en faisant en sorte que tout au long de la vie, bien après sa formation initiale, tous les Français puissent apprendre, apprendre à  apprendre, être mobiles, être confiants, grà¢ce à  l`intelligence, grà¢ce à  la formation.

Préparer l`avenir, c`est aussi faire en sorte d`avoir une croissance forte, et donc de donner un cadre favorable à  l`investissement et aux entreprises. C`est la raison pour laquelle nous nous sommes engagés dans une diminution cohérente, progressive et inéluctable, irréversible de la fiscalité qui pèse sur les entreprises en garantissant une stabilité, une visibilité à  cette baisse des prélèvements obligatoires ; en modifiant notre droit du travail pour faire en sorte que toutes les initiatives puissent être prises ; en développant l`attractivité de notre pays, pour que les investisseurs étrangers sachent que l`on peut bien produire en France et beaucoup produire en France.

Préparer l`avenir, c`est aussi faire attention à  ses finances publiques et de ce point de vue, la France avait des efforts à  faire. à‡a veut dire baisser la dépense publique et baisser la dette, c`est ce que nous ferons au cours des cinq années qui viennent en baissant de trois points de PIB notre dépense publique et en réduisant notre dette de cinq points de PIB pendant la même période.

Enfin, préparer l`avenir, c`est être en mesure d`affronter un monde qui est dangereux, nous le savons tous. C`est donc consentir des efforts importants là  où les Gouvernements ont une responsabilité exclusive : la justice, la sécurité, la défense. L`effort de défense consenti par la France dans les cinq années à  venir sera supérieur à  ce qui a pu être consenti dans le passé ; ce sera un effort inégalé pour notre pays car nous savons que le monde est dangereux, nous savons que pour l`affronter sereinement, il faut être prêt.

Bien servir son pays, bien transformer, c`est aussi placer son pays dans un environnement régional et dans un environnement mondial. L`Union européenne se transforme, à  cause du Brexit, à  cause des tentations d`un certain nombre de pays, des hésitations. Faut-il aller plus loin ? Faut-il aller plus vite ? Faut-il au contraire conserver des spécificités irréductibles aux autres pays européens ? Tout le monde sait que l`Union européenne est un marché, un grand marché, un beau marché. Mais être un marché n`est pas une fin en soi. Etre un ensemble cohérent, ça n`est pas simplement être un marché, c`est pouvoir trouver dans les institutions et dans les mécanismes divers des protections contre la menace terroriste, contre les conséquences négatives de la mondialisation, contre le dumping social et économique, contre la fraude et l`évasion fiscale, contre les trafics.

Le Président de la République a insisté et continuera d`insister sur cette nécessaire ambition de faire en sorte que l`Union européenne ne soit pas simplement un grand marché, mais qu`elle soit un pà´le de stabilité et un pà´le d`influence qui permette aux valeurs que nous partageons, de trouver un havre, un port, pour pouvoir à  la fois échanger et se renforcer.

Transformer l`Europe bien entendu ; transformer le monde enfin car il est de notre responsabilité de transformer le monde. Evidemment, ça peut sembler un peu vaniteux de dire comme ça surtout quand c`est un Français qui le dit mais soyons clairs : nous ne pouvons pas nous satisfaire de la façon dont le monde va, donc il faut le changer. Il faut faire en sorte qu`il aille mieux. Et sur cette question, je voudrais dire que nous abordons cette idée avec deux éléments simples, deux idées claires.

D`abord, on ne transforme pas le monde contre son gré. à€ chaque fois qu`on a voulu imposer aux peuples une vérité de l`extérieur, la greffe n`a pas pris, ou pire, cela s`est traduit par des désastres. Je ne sais pas si la démocratie s`importe, s`exporte ou si elle se décrète. Je pense qu`elle se partage, je pense qu`elle se soutient ; je pense qu`elle s`apprend. Et si je retiens une chose de l`histoire française, c`est qu`elle met du temps à  s`apprendre.

Je voudrais dire que le soutien que nous apportons à  la Tunisie qui réussit son pari de s`accrocher aux valeurs démocratiques dans un contexte régional difficile et qui est évidemment un exemple à  encourager.

Et puis, il faut avoir le courage d`apprendre de nos erreurs. Les interventions militaires n`ont de sens que si elles s`appuient sur des initiatives politiques coordonnées. Quand je vois les interventions militaires en Irak, en Afghanistan, ou encore en Libye, je constate que le concert des nations a trop souvent cru qu`il pouvait imposer la démocratie, simplement en emportant l`épreuve du feu. Nous devons donc apprendre mais nous ne devons pas renoncer.

Dernière idée et deuxième idée : on ne peut transformer le monde qu`avec le monde. Et je voudrais insister sur la nécessité d`avoir systématiquement recours au multilatéralisme, au jeu collectif. C`est la seule réponse efficace et réaliste pour affronter le monde qui vient.

L`épreuve de force n`est jamais absente des relations internationales mais aucune solution durable ne sera trouvée si nous renonçons à  cet effort collectif de recourir au multilatéralisme.

Alors, notre planète va se transformer, nous avons un rà´le à  y jouer, nous devons relever la transition climatique. Je crois, Mesdames et Messieurs, que les planètes s`alignent en la matière, ce qui tombe bien car nous n`en avons qu`une seule. Disons-le clairement : la décision du président américain de se retirer de l`accord de Paris a été une mauvaise nouvelle, mais si on y regarde de plus près, dans nos sociétés civiles, y compris dans la société américaine, une très forte mobilisation se fait jour pour essayer de trouver des solutions à  cette transformation climatique.

Le One Planet Summit, organisé à  Paris le 12 décembre dernier par le président de la République pour les deux ans de l`accord de Paris l`a confirmé. La mobilisation des fonds souverains, notamment ceux des Emirats, est pleine et entière. Nous voyons progressivement l`échiquier évoluer, c`était difficile il y a deux ans mais tout est en train de se mettre en place.

Mesdames et Messieurs, j`ai été très long, mais comme je suis Français et que je suis optimiste, je conclurai par une seule phrase qui me laisse songeur et à  laquelle nous devons tous, me semble-t-il, méditer. Elle se trouve dans un très beau livre qui s`appelle les Mémoires d`Hadrien. Hadrien est un empereur romain, il est à  la fin de sa vie, il regarde son parcours et il écrit : `` Notre époque, dont je connaissais mieux que personne les insuffisances et les tares, sera peut-être un jour considérée, par contraste, comme un des à¢ges d`or de l`humanité ».

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vendredi 1 décembre 2017

Nouvelle-Calédonie: "Fin Négociateur", Edouard Philippe descend à  Nouméa !

2 novembre, le Premier ministre Edouard à  l'hà´tel Cassiny avant l'accord politique sur la Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie patate chaude ? Oui et non ! L'archipel du Pacifique Sud, français depuis 1853, est l'une des clefs de la réussite du quinquennat Macron ! Le Premier ministre, Edouard Philippe est un fin négociateur, il aime négocier et doit atterrir à  Nouméa La Tontouta en soirée. Un déplacement sensible à  un an d'un référendum historique sur l'indépendance. En politique, rien ne vaut le terrain. Le 2 novembre dernier, à  Matignon, en s'investissant jusque très tard dans la nuit, un accord politique a été trouvé entre indépendantistes et non indépendantistes Calédoniens en présence du Premier ministre. Edouard Philippe arrive à  Nouméa pour "faire le point sur les travaux qui doivent se poursuivre" avant la tenue du référendum, prévue au plus tard en novembre 2018.

Comme François Hollande en 2014, Edouard Philippe se recueillera sur les tombes des caciques Jacques Lafleur, loyaliste, et Jean-Marie Tjibaou, indépendantiste, dont la poignée de main avait scellé la sortie de crise en 1988. Sur les îles Loyauté, il honorera aussi la mémoire du tirailleur kanak Kalépo Wabete, mort au front en 1918 et récemment rapatrié.

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vendredi 3 novembre 2017

Nouvelle-Calédonie: Edouard Philippe mouille son costume à  un an du référendum d`autodétermination !

Le Premier ministre arrive à  l'hà´tel Cassiny qui jouxte l'hà´tel Matignon

Matignon, c'est la "Tour de contrà´le de la France". Avec ses 1m94, le Premier ministre Edouard Philippe dépasse par sa taille. Il est facilement reconnaissable parmi de centaines d'individus. Bosseur, sans coups de menton, Edouard Philippe est un juppéiste qui s'assume. Le PM est le premier de la Vème république à  faire entrer la barbe à  Matignon. Son style est cash nommer les choses, ne pas esquiver, phrases courtes, formules rapides... Il partage la même vision de la Ve République que le président de la République. A Emmanuel Macron, le discours stratégique, A Edouard Philippe, le discours de la méthode ! Les styles des deux hommes seront complémentaires.

Ils sont une vingtaine autour de la table. Réunis ce jeudi 2 novembre au matin à  l`hà´tel de Cassini, qui jouxte les jardins de Matignon, les membres du comité des signataires de l`accord de Nouméa, chargé depuis 1998 d`assurer le suivi du processus décolonial en Nouvelle-Calédonie, des élus calédoniens pro et anti-indépendance, sauf deux absents, deux leaders opposés:Jean-Marie Tjibaou pour le FLNKS, et Jacques Lafleur pour le RPCR, décédés depuis. A l'ordre du jour deux éléments clefs : la question posée et la composition du corps électoral.

Le référendum d`autodétermination organisé en novembre 2018 dans cet archipel de l`océan Pacifique. Comme le veut la tradition, cette réunion, la seizième du genre, est présidée par le premier ministre Édouard Philippe, qui est venu chercher les délégations en début d`après-midi pour les conduire à  l`hà´tel de Matignon, où les échanges se poursuivent en comité restreint.

L'exécutif prend très au sérieux le référendum sur l'indépendance qui doit se dérouler à  la fin de l'année prochaine en Nouvelle-Calédonie. "Il faut le scrutin soit sincère, transparent, surveillé", a prévenu le Premier ministre Edouard Philippe. Il faut que "les choses se passent dans les conditions les meilleures possibles, qu'on arrive à  une organisation du référendum de 2018 qui fait consensus et qui reste dans un climat extrêmement apaisé", a abondé la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.

L`accord de Nouméa, signé le 5 mai 1998, reconnaissait pour la première fois les `` ombres » et `` lumières » de la colonisation. Il affirmait aussi la légitimité sur ce territoire du peuple autochtone kanak et des `` nouvelles populations » installées à  partir du XIXe siècle, et engageait la construction d`un `` destin commun », autrement dit d`une identité calédonienne multiculturelle. C`est toujours dans cet esprit qu`Édouard Philippe souhaite préparer le scrutin de novembre 2018.

`` Il faut aborder [...] cette consultation avec un esprit fait à  la fois de fierté et de très grande concentration », a répondu le Premier ministre à  une question du député Les Constructifs de Nouvelle-Calédonie, Philippe Gomès. Rappelant la nécessité de `` déterminer des règles claires, incontestables, transparentes d`inscription sur la liste électorale afin que personne ne puisse après la consultation remettre en cause les conditions de son organisation », le chef du gouvernement a également insisté sur le fait que le scrutin devait être `` sincère », `` transparent » et `` surveillé ».

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dimanche 1 octobre 2017

Toulon: Le PM Edouard Philippe visite le Charles-de-Gaulle et le Mistral

Edouard Philippe, Premier ministre à  Toulon

Discours de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre à  Toulon

Madame la ministre,

Monsieur le député européen, Arnaud DANJEAN,

Monsieur le chef d`état-major de la marine,

Amiral,

Messieurs les officiers généraux,

Officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots,

On raconte, enfin SENEQUE raconte que l`Empereur Auguste aurait érigé un temple pour honorer le mistral, pas ce bà¢timent bien sà»r mais le vent si particulier, quasi mythique qui après s`être gonflé de France en la traversant du Nord Ouest à  la Méditerranée `` ubi vult spirat », c'est-à -dire souffle où il veut comme le clame haut et fort votre devise. Une devise qui comme beaucoup d`autres devises de l`armée française semble claquer comme un étendard qu`on hisserait à  la face du monde ; un beau nom pour un beau symbole, un symbole de liberté, de célérité, de sécurité.

Ce symbole, c`est celui de ces BPC qui sont les plus grands bà¢timents de combat après le `` Charles de Gaulle ». Des bà¢timents dont la polyvalence, la vocation interarmées, la fiabilité font la fierté de notre pays et sauvent des vies, celles de nos concitoyens, comme à  Beyrouth en 2006, celles de populations étrangères comme lors des raids d`hélicoptères de combat au large des cà´tes libyennes en 2011, aujourd`hui même c`est le `` Tonnerre », notre sister-ship qui porte assistance à  nos compatriotes des Antilles durement éprouvés par les cyclones Irma et Maria.

J`ai eu l`occasion d`échanger hier par téléphone avec le président de la collectivité territoriale de Saint-Martin et je peux vous dire que ses mots, la tonalité avec laquelle il les prononce, le sentiment qu`il ressent face à  vos camarades qui à  bord du `` Tonnerre » secourent les populations sont la meilleure des démonstrations de la reconnaissance de autorités françaises et des populations en général au travail que vous faites.

Vous êtes dans des circonstances le témoignage visible de la cohésion nationale, l`expression concrète de la solidarité indéfectible qui nous lie à  nos compatriotes ultramarins.

Etre à  bord du `` Mistral », c`est aussi une voie plus personnelle parce que depuis 2009, la ville du Havre qui est particulièrement chère à  mon cœ“ur parraine officiellement ce bà¢timent. Le Havre qui a été créé il y a exactement 500 ans et dont la vocation maritime depuis François Ier ne s`est jamais démentie.

Vous avez devant vous un Premier ministre qui n`est pas un marin mais qui est un portuaire, qui a grandi près de la mer, dont la mer a nourri l`inspiration, qui m`a fait rêver , un Premier ministre qui sait peut-être avec un peu plus de passion et - si vous me pardonnez l`expression - peut-être avec un peu plus de tripes que notre pays est une grande puissance maritime par ses ports, par ses grands champions industriels et commerciaux, par ses Zones Economiques Exclusives, les deuxièmes du monde, d`une superficie équivalente aux Etats-Unis et au Canada réunis.

Comme l`ont démontré, cinq ans de recherche à  l`appui, les 260 chercheurs du projet `` Océanide », je les cite, `` la mer est le moteur de l`histoire, le moteur de la prédominance et du rayonnement, l`accélérateur du développement économique et politique. » Notre pays a d`immenses atouts dans ce domaine mais ces atouts, il faut sans cesse les défendre, car contrairement à  la Terre, on n`habite pas la mer, on n`occupe pas la mer. Et lorsqu`on la tient, comme vous le faites, ça veut surtout dire qu`on existe en lui appartenant et certainement pas qu`elle vous appartient.

Officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots, vous êtes collectivement la marine nationale. Dans notre vieux pays gallo-romain, la sécurité est une noble tà¢che et la prospérité parfois un gros mot. La vérité, c`est ce que ce sont les deux faces d`une même pièce : marine de guerre et marine marchande, sécurité des mers et prospérité, ce sont historiquement les deux piliers sur lesquels les grandes nations se sont développées.

Aujourd`hui, on dit régulièrement que 80% du commerce physique de marchandises passe par la mer, passe par les ports. Il est assez probable que tout ce que nous voyons ici, des uniformes, que vous portez, le métal avec lequel est construit ce bà¢timent, les produits qui se trouvent dans ce hangar, que tout cela fait l`objet de plusieurs transports par voie maritime, de plusieurs déchargements dans un port. Bref, la richesse de notre monde globalisé, mondialisé, elle est une richesse qui utilise la mer, qui utilise les voies maritimes, ce qui veut dire que notre sécurité alimentaire, elle se joue en mer, que notre sécurité énergétique, elle se joue aux confins du golfe de Guinée ou du détroit d`Ormuz.

L`Internet qui au XXe siècle ressemble furieusement à  la richesse de la fée électricité du XIXe ou du XXe, l`Internet passe à  99% par des cà¢bles sous-marins. Ce mouvement de balancier millénaire entre défense et sécurité, entre commerce et guerre, entre guerre d`escadre et guerre de course, vous marins d`Etat en tant que soldats de la mer, vous le symbolisez mieux que quiconque, vous qui mettez en œ“uvre l`ensemble du spectre de nos fonctions stratégiques, de la dissuasion nucléaire à  la police des pêches en passant par la projection de puissance ou de force.

Ce modèle français efficace, cohérent, qui regroupe au sein d`une même organisation des fonctions très variées allant du commandement d`opérations de guerre comme l`opération `` Harmattan » en 2011 à  l`action de l`Etat en mer qui est par essence interministérielle, ce modèle est un bon modèle.

Et les défis qu`il doit relever aujourd`hui sont nombreux. Je vous le disais à  l`instant, la France est riche de ses espaces maritimes mais on ne les tient pas comme on posséderait un champ. Comme vous le dites souvent, Amiral, ce qui n`est pas surveillé est visité, ce qui est visité est pillé, et ce qui est pillé finit toujours par être contesté. C`est ce modèle complet que la marine nationale met en œ“uvre ; du porte-avions aux sous-marins nucléaires et aux missiles de croisière, vous disposez de capacités uniques dans l`Union européenne, des capacités qui font la différence.

Nous l`avons vu lors des trois derniers déploiements du `` Charles de Gaulle » pour lutter contre Daesh, toujours accompagné d`au moins une frégate européenne, allemande, belge, britannique, italienne. Ce sont ces capacités qui constituent notre force d`attraction, notre capacité d`agrégation des volontés européennes de défense. Ces capacités sont connues, elles sont reconnues, elles constituent un avantage comparatif, elles constituent un talent, un talent que nous devons, que nous voulons faire fructifier.

Nos armées sont un des piliers de notre souveraineté, celle de la France et en vérité celle de l`Europe. C`est dans cet esprit que le président de la République a demandé à  Florence PARLY, ministre des Armées, de conduire une revue stratégique dont les travaux sont confiés à  monsieur DANJEAN. Les conclusions de cette revue stratégique, Monsieur le député, publiées dans les jours à  venir orienteront une loi de programmation militaire. Cette loi doit être ambitieuse, innovante, audacieuse, à  la hauteur des enjeux et des attentes des Français.

D`ores et déjà , cette ambition se traduit concrètement par une hausse du budget de la Défense, des Armées, de 1,8 milliard d`euros pour 2018. Pour 2019, cette augmentation sera de 1,7 milliard d`euros. Pour 2020, cette augmentation sera de 1,7 milliard d`euros et le mouvement se poursuivra jusqu`à  la fin du quinquennat, pas du tout pour vous faire plaisir mais parce que nous en avons besoin.

Ne nous y trompons pas, le monde réarme, les défis sont nombreux ; vous êtes en haute mer aux premières loges pour le constater que ce soit des profondeurs glacées de l`Atlantique Nord avec les sous-mariniers aux eaux chaudes de la Mer du Japon, la parenthèse enchantée des dividendes de la paix s`est refermée.

Face aux rapports de forces brutes, la stratégie consiste à  opposer comme nous l`avons fait tout au long de notre histoire les multiplicateurs de puissance plus ingénieux, plus forts, plus solidaires. Ces multiplicateurs de force, ce sont nos marins, nos soldats, nos pilotes, ce sont aussi nos ingénieurs, qui ont conçu ces bateaux splendides, nos industriels, qui les ont réalisés.

`` Toute puissance est faible à  moins que d`être unie », écrivait Jean de la FONTAINE dans `` Le Vieillard et ses enfants » et croyez moi, Jean de LA FONTAINE n`est pas un écrivain pour enfants. De cette fable, je vous propose de tirer notre épopée commune.

Après cet appareillage, je dois dire très impressionnant, et avant ces quatre semaines d`exercice en mer qui vont vous occuper, je voudrais vous dire trois choses.

D`abord, soyez exigeants, exigeants avec vous-même, exigeants avec les autres.

Je voudrais aussi vous dire d`être fiers. Vous êtes, Mesdames et Messieurs, la France. Vous êtes un de ses visages, vous êtes une de ses forces. C`est une immense fierté, c`est évidemment aussi une immense responsabilité.

Et puis, je voudrais vous dire d`être confiants. Nous vivons dans un monde dangereux ; il ne va pas l`être moins dans les années qui viennent. Vous faites un métier rude ; il ne va pas l`être moins dans les années qui viennent. Mais vous êtes compétents, vous êtes entraînés, vous êtes commandés et vous êtes soutenus. Et vous devez donc être fiers, exigeants et confiants. Je peux vous dire que je resterais bien à  bord avec vous plus que quelques minutes. Je resterais bien à  bord avec vous plus que quelques heure mais chacun sa mission ! Et moi, je dois rentrer à  terre. Alors, je vous souhaite bonne mission, bonne mer, et bon vent !

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samedi 16 septembre 2017

Berlin: Joker de Macron, Edouard Philippe a assuré être à  la tête d'un "gouvernement germanophile"

C'est la troisième fois qu'Edouard Philippe rencontre la chancelière Angela Merkel. Mais la Première fois en tant que Premier ministre de la France. Pour sa première visite diplomatique importante depuis sa nomination à  Matignon, le Premier ministre était reçu à  déjeuner par la chancelière Angela Merkel, après un discours devant les milieux économiques allemands où il a assuré être à  la tête d'un ``gouvernement germanophile».

A neuf jours des élections du 24 septembre, une réélection de la chancelière Merkel semble acquise, mais les jeux sont loin d'être faits concernant la coalition gouvernementale qui fixera le cap de la politique allemande des prochaines années. Or le visage de cette coalition est particulièrement guetté à  Paris : comme il l'a annoncé à  Athènes la semaine dernière, Emmanuel Macron attend le résultat des élections allemandes pour détailler son projet de ``refondation» de l'Union européenne.

Selon une source gouvernementale, le chef de l'Etat français doit faire ses propositions le 26 septembre. Soit suffisamment tà´t pour qu'elles puissent être prises en compte lors des négociations de formation du gouvernement allemand, qui pourraient durer jusqu'à  la fin de l'année. ``Je crois que tout le monde a conscience en Europe que nous sommes dans un moment de bascule», a plaidé Edouard Philippe, interrogé sur les prochaines propositions françaises.

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