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vendredi 17 mai 2019

Hommage à  Libby Perkins !

Libby Perkins à  Congénies en France !

On ne se rend compte dans notre vie de l'importance d'une personne, seulement lorsqu'on la perd. Il faut toujours du temps pour réaliser que l'on a perdu. C'est par la grande hospitalité et l'amour des autres, qu'elle témoignait de sa foi et de la lumière intérieure brillante en elle. Britannique, Libby Perkins avait son gîte au nom de "Le Chêne et le Roseau", s'inspirant de la fable de Jean de la Fontaine, à  Barlonges, non loin de Couloumiers dans la Seine-et-Marne (77). Un gros chêne faisait partie du gîte. Une rivière, à  l'eau froide, à  la manière africaine, était à  proximité où on pouvait s'y baignait. Très hospitalière, le repas avec Libby Perkins était toujours copieux. On ne pouvait pas mourir de faim. Elle est parmi ceux qui ont cru à  mon projet de création de la Radio Réveil FM à  Kinshasa. En 2001, Georges Ellias et Libby Perkins sont venus à  Kinshasa, me rendre visite et m'encourager. En 2007, à  mon retour en France, elle était souffrante dans un hà´pital non loin de Congénies, où elle s'était acheté une maison et y résidait. D'une simplicité hors pair, jamais on aurait su que Libby Perkins était d'une riche famille en Grande-Bretagne. Sa richesse était toute intérieure. "Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu ‘ils voient vos bonnes œ“uvres, et qu`ils glorifient votre Père qui est dans les cieux" (Mat 5.16: 1 Pi 2.12).

Hommage à  Libby, prononcé par son fils à  l`occasion de ses funérailles

Passion, à  être prévenant et plein d`égard pour les autres. Mais elle a décidé qu'elle devait enseigner ce fils de 3 ans sur la mort. Elle l'emmène voir les poules de son père, pas 2000 poules en élevage intense, mais celles qui sont en liberté dans le hangar. Le garçon observe alors M. Clark pendant qu`il tord le cou de deux poules. Elle explique soigneusement au petit garçon la vie, la mort et l`existence, mais tout ce dont il se souvient, c`est la vue du mouvement convulsif d`un poulet qui remue pour la dernière fois entre les énormes mains de M. Clark.

Nous sommes en 1988 et Libby travaille à  nouveau en tant que bibliothécaire, maintenant dans une école de Londres. Libby décide que son quartier a be- soin de couleur et ses élèves de terminale sont désireux de l`aider. L'un d'entre eux a eu des ennuis pour cause de graffiti. Elle les invite à  peindre une citation de George Fox `` vivre sa vie comme une aventure », en bleu et vert sur le cà´té de la maison, en lettres de 3 mètres de haut. 22 voisins signent une pétition pour se plaindre qui dit `` Ne convient pas à  ce quartier. » `` Ce n'est pas Brixton! » `` C`est une abomination ! » Libby écrit au journal local, pour dire que si ce projet est l`occasion pour que les voisins se parlent, elle en est heureuse. Le mur est maintenant complètement marron, si vous vous posiez la question.

Tout à  l`heure, quelqu'un va me dire que ce n'est pas du tout Libby, et me parler de ses bonnes œ“uvres à  Berlin, avec les Quakers, son travail avec les personnes à¢gées, son bénévolat avec Ahdaf ou St Columba.

Mais attendez. Libby disait que la patience est une vertu et que la vertu est une grà¢ce - et Grace est une petite fille qui ne s'est jamais lavé le visage. Nous sommes en 1995 et Libby a ouvert une chambre d`hà´tes écologique en France. Tous les matins, elle fait trois kilomètres à  bicyclette pour aller à  la boulangerie acheter du pain. Son seul invité, à  l'exception de moi, est l'ancienne secrétaire de guerre de son père, une autre Elizabeth. Nous ne sommes ni l`un ni l`autre des pensionnaires payant. Pendant des années, Elizabeth a souffert de dégénérescence maculaire et maintenant qu`elle est presque aveugle, elle a vendu son piano à  queue qu'elle adorait. Libby a acheté un vieux piano pour sa maison d`hà´tes, mais elle ne joue pas elle-même. La seule raison pour laquelle il est accordé est parce que je me suis plaint chaque fois que je suis venu. C`est une soirée de février, la nuit tombe et la pluie tombe, et Betty me demande si je joue du piano. On ne m'a jamais appris, mais j'aime bien ce qui est en si bémol mineur. C'est ce qui est avec toutes les notes noires. Je déteste jouer devant de vrais musiciens, mais Libby acquiesce de la tête. Nous avons hérité de partitions d'un voisin de Boldre, que je ne peux pas lire, mais qui sont en si bémol mineur. Quand je commence à  jouer au piano, improviser, le tonnerre arrive. La pièce est éclairée par la lumière des éclairs et je continue à  jouer, je peux sentir la musique venant d`ailleurs. Le tonnerre continue, et le dernier bémol résonne. Betty est en larmes, les joues mouillées. A la façon de minimiser très britannique, elle déclare que `` c`était plutà´t merveilleux ». Libby avait une façon d'être avec les gens que peu d'autres avaient, et cela m'a pris toute une vie pour le découvrir. On pourrait dire qu'elle était généreuse, mais ce n'était pas tout à  fait ça. La grà¢ce ce n`est pas de chercher à  avoir l'air élégant au palais de Buckingham.

La grà¢ce est, et j'ai dà» consulter le dictionnaire, la faveur imméritée de Dieu. Libby a eu de la chance dans sa vie, mais elle ne l'a pas vue comme une chance. Vous pouvez tricher avec la chance, compter les cartes, trafiquer les dés... La grà¢ce c`est la rencontre fortuite sur un navire, l'avion qui n'a pas été abattu, l`inconnu. La grà¢ce c`est quelque chose qui vous est donné, mais pour Libby, c'était quelque chose à  partager. Que sa grà¢ce soit avec vous tous.

John David Perkins, le 27 février 2019

Traduit par Sylvette Thompson

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