Le 14 mars 2013, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, était l`invité d`honneur d`un déjeuner-conférence organisé par l`Empire Club, en partenariat avec la Chambre de Commerce française de Toronto, réunissant plus de 150 personnes. Au cours de cet évènement, le Premier ministre a prononcé un discours sur l`économie et l`attractivité française. Établi en 1903, le prestigieux Empire Club of Canada a déjà permis à plus de 3,500 orateurs de s'y exprimer. Parmi d'illustres personnalités figurent : Indira Gandhi,
Brian Mulroney,
le Dalai Lama,
Margaret Thatcher,
Bill Gates,
Audrey Hepburn,
John Diefenbaker,
Ronald Reagan,
Margaret Mead,
Winston Churchill,
Billy Graham,
Vladimir Poutine,
Pierre Trudeau,
Grey Owl,
Henry N.R. Jackman,
Jean Chrétien,
Hilary Weston,
Maureen Forrester,
Roberta Bondar,
Adrienne Clarkson,
Paul Martin,
Stephen Harper,
Michael Ignatieff,
Mark Carney,
Christopher Plummer,
Gordon Pinsent...


Jean-Marc Ayrault en dialogue avec l'honorable Joe Oliver
ministre canadien des Ressources naturelles. Photo Réveil FM


Jean-Marc Ayrault peaufine son discours. Photo Réveil FM


150 personnalités attendent l'allocution de Jean-Marc Ayrault. Photo Réveil FM

Allocution du Premier ministre jean-Marc Ayrault à l'Empire Club de Toronto
Le président de l`Empire Club of Canada, mesdames, messieurs les ministres, ministres canadiens et de l`Ontario, et aussi mes collègues du gouvernement français qui m`accompagnent, mesdames et messieurs les parlementaires, canadiens et de l`Ontario, mais aussi ceux qui m`accompagnent, de la délégation française, mesdames et messieurs, je voudrais d`abord commencer par vous exprimer ma gratitude, Monsieur Schumar (phon), parce que vous me donnez aussi l`occasion de m`exprimer devant la communauté d`affaires de Toronto, mais dans un cadre prestigieux, et vous en avez rappelé l`histoire en quelques instants, des personnalités que vous y avez invitées, de grandes personnalités, vous citiez Winston Churchill, qui a lui joué un rà´le tellement important dans l`histoire. Eh bien je me sens honoré d`être invité aujourd`hui par l`une des plus anciennes institutions, plus prestigieuses institutions, de la ville de Toronto, dont le rayonnement va bien sà»r bien au-delà .
J`ai appris, en venant ici, que le nom de Toronto signifiait "le lieu de la rencontre", dans la langue des hurons, et je veux y voir évidemment un présage heureux pour notre première rencontre. Les liens qui unissent la France et l`Ontario sont anciens, ils sont également très solides, et je souhaite, pour ma part aujourd`hui, contribuer au renouveau, au renforcement, de cette relation. Je me réjouis que l`Ontario ait choisi le 400e anniversaire de l`arrivée de Samuel de Champlain en 2015 pour célébrer sa communauté franco-ontarienne et la France sera heureuse de s`associer à cet événement.
Vous disiez, Monsieur le président, il y a quelques instants, que Samuel de Champlain était venu avec 28 personnes, ils ne savaient pas forcément exactement où ils allaient, je ne suis pas sà»r. Ils avaient un but, ils croyaient à leur aventure, ils voulaient arriver à la découverte d`un autre monde, ils cherchaient peut-être la voie de la Chine, ils sont arrivés ici, et ils ont créé un pays, mais ils n`avaient pas peur, ils avaient confiance, ils avaient de l`audace, ils avaient de l`énergie. eh bien, dans le monde d`aujourd`hui, parfois préoccupant, parfois instable, parfois dangereux, il faut aller chercher partout l`énergie et la confiance, et surtout avoir le courage et l`audace, justement pour aller plus loin et donner des perspectives à tous ceux qui dans le monde parfois s`inquiètent, que nous avons un avenir et que, ensemble, nous pouvons le construire.
Je profite de cette occasion pour saluer les nombreux francophones qui sont présents dans la salle, et en même temps la vitalité de la langue française en Ontario, dont témoigne le succès de l`Alliance française de Toronto, qui est la deuxième d`Amérique du Nord.
Et puis j`ai une pensée particulière pour mes 10 000 compatriotes, présents en Ontario, donc ils participent à cette très grande communauté française, environ 200 000 personnes, et qui témoignent ici par la diversité de leur talent, de la qualité des formations, et des savoir-faire français, je les remercie et je les salue tout particulièrement.
Et puis, je voudrais exprimer mon émotion, toute particulière, après avoir entendu le témoignage éloquent de monsieur Christian Petit-Frère (phon), qui vient d`Haïti, que vous avez accueilli au York Glendon College, j`y vois un beau symbole, lui qui représente un pays qui souffre, qui a subi tant de fois des catastrophes, eh bien, la France et le Canada, avec bien sà»r d`autres pays, mais tout particulièrement nos deux pays, ont voulu accompagner l`effort qui est actuellement entrepris pour permettre à votre pays de trouver un avenir, lui aussi, qu`il mérite, bien sà»r, depuis si longtemps.
Et donc, en exprimant notre solidarité, je crois que ce n`est que justice. Eh bien je voulais, à travers vous, vous exprimer, je dirais toute mon amitié, et l`amitié de la France, mais je sais que c`est aussi l`amitié des Canadiens, mais aussi de tous les francophones, pour ce pays qui se bat pour son avenir avec la dignité et le courage qu`on lui connaît. Vous avez accueil Christian Petit-Frère, il nous a adressé un message, je suis sà»r qu`on ne repartira pas indifférent après ce qu`il nous a dit, parce que c`est un message d`espoir et de dignité.
Vous avez un déjeuner très bref, parce que c`est votre habitude, votre rituel, c`est un déjeuner de travail, mais je vais donc être bref aussi, comme le déjeuner, mais je voudrais aller à l`essentiel, avec deux messages simples.
Afin de répondre à des interrogations qui me sont transmises souvent et qui pourraient inquiéter votre communauté d`affaires, le premier message que je voudrais vous adresser, c`est que depuis l`élection du président de la République François Hollande, le 6 mai dernier, la France est engagée dans une vaste entreprise de redressement, qui demande du temps, des efforts, pour qu`on en perçoive les résultats, mais cette entreprise de redressement est nécessaire, et nous voulons la réussir. C`est un vaste chantier de réformes que nous avons engagé, qui permettra à la France de retrouver le chemin de la croissance, dans le cadre d`un pacte refondé, entre les chefs d`entreprise, les salariés, et les pouvoirs publics. C`est ce pacte que nous voulons faire vivre et réussir.
Le second message c`est que cet agenda de réformes ambitieux permettra de donner aussi une nouvelle impulsion aux relations économiques entre le Canada et la France, qui sont déjà excellentes, mais qui doivent se renforcer.
Mais, permettez-moi, avant toute chose, de saluer nos propres succès. En 2012 la France a été la première destination européenne, et on ne le sait pas assez, pour les investissements étrangers dans l`industrie. Le premier en Europe. Ce résultat, notre pays l`a obtenu grà¢ce à sa tradition d`excellence en matière d`innovation, en matière de recherche, de formation, mais aussi à la qualité de notre main-d`œ“uvre, de nos salariés, et puis grà¢ce aussi à la qualité de nos infrastructures. Eh bien ce sont des atouts que nous voulons aujourd`hui conforter, et le premier de ces atouts c`est notre appartenance à l`Union européenne.
L`Union européenne, mesdames et messieurs vous le savez, c`est un vaste marché, de 500 millions d`habitants, pour nos entreprises, c`est un vaste espace de mobilité pour nos travailleurs, et puis c`est notre appartenance à la zone euro. Alors je sais, je sais que, pour faire face à la crise de la dette qui frappe durement certains de nos partenaires en Europe nous avons décidé de conforter les mécanismes de solidarité et d`intégration au sein de la zone euro, nous avons engagé ce processus que le président de la République française appelle "l`intégration solidaire."
Mais je sais que les efforts des Européens, pour sauver l`euro, je pense notamment au risque majeur qui concernait la Grèce ou l`Irlande, et ces problèmes, même s`ils sont exigeants pour les pays concernés, et parfois douloureux pour leurs populations, sont traités efficacement. Mais vous avez pu, de l`extérieur, penser parfois que nous étions trop lents, que nous étions trop hésitants, pour décider. C`est vrai, c`est difficile de décider à 27, et en tout cas à 17 pour la zone euro, mais le cap est désormais fixé et les résultats sont là , avec un nouveau traité sur la gouvernance, une Banque Centrale Européenne dotée de nouveaux outils, une supervision bancaire intégrée qui sera mise en place très rapidement, et qui constitue la première étape vers une véritable Union Bancaire.
C`est donc une étape très importante qui est franchie, même s`il y a encore des fragilités, mais nous allons les traiter. Et après il faudra aller plus loin, sà»rement, dans l`intégration. J`aurai l`occasion de l`expliquer davantage.
Mais en tout cas sachez que l`Europe est consciente de ses atouts, est consciente de sa force dans un monde qui se bouleverse, où de nouvelles puissances émergent, et se construisent à travers le monde, où d`ailleurs de nouvelles alliances s`organisent, en Amérique du Sud, en Amérique Latine, comme en Asie. Et ça ne serait donc pas le moment, où le monde se déplace, où l`Europe tournerait le dos à ce qu`elle a construit, pas à pas, après la Seconde Guerre mondiale ?
Eh bien c`est le moment justement d`avancer davantage, et de consolider ce que nous avons construit, qui est justement cette force, attractive, qu`est l`Union européenne, il faut d`abord que les Européens en soient les premiers conscients, eh bien la France, le gouvernement de la France, non seulement en est conscient, mais veut agir davantage dans cette direction. Et je crois que ça concerne à la fois les Européens, ce que je suis en train de vous dire, mais ça concerne le reste du monde, et si j`aborde cette question c`est parce que je sais que parfois vous vous interrogez, et qu`il nous appartient de répondre, pas seulement les Français, mais tous les Européens, et donc je le fais aujourd`hui, avec force et avec détermination.
Vous savez bien qu`un des défis auxquels est confronté l`ensemble de l`Europe est celui de la maîtrise de ses déficits publics, ou privés dans certains pays, en tout cas ce n`est pas le cas de la France. La France est confrontée, c`est vrai, à des déficits publics que nous voulons à tout prix traiter, et c`est pourquoi le gouvernement met en œ“uvre une stratégie de redressement rapide de ses finances publiques.
Alors que le déficit public de la France était supérieur à 5 % en 2011, nous l`avons ramené à 4,5 % en 2012, donc dès après le changement de président de la République et l`installation du nouveau gouvernement, et entre 2012 et 2013 nous réduirons ainsi le déficit structurel, c`est ça qui est le plus significatif, de 2 %, et ce qui signifie, pour la France, un effort sans précédent, et notre objectif c`est d`arriver à la fin du mandat du président de la République, à l`équilibre, à 0 déficit, en 2017. Et pour y parvenir, j`ai engagé avec l`ensemble du gouvernement un vaste chantier de modernisation de l`action publique, et l`objectif que j`ai fixé c`est d`économiser 60 milliards d`euros à l`horizon 2017.
C`est un effort, mais nous y parviendrons, si nous le faisons, j`allais dire avec méthode. mais je sais que le Canada a une longue expérience en la matière, a été confronté, il y a quelques années, à des déficits et une dette, encore plus importante, et vous avez trouvé la solution, et vous vous êtes redressés, vous êtes repartis de l`avant, retrouvant la croissance, sans pour autant défaire ce que vous êtes, votre originalité politique, votre État fédéral et ses systèmes culturels et sociaux.
Et donc c`est une étape, dans votre histoire, qui a été marquée par de vraies réussites. Et j`ai d`ailleurs eu l`occasion hier soir, avec votre chef du gouvernement, le Premier ministre Stephen Harper, d`évoquer cette période passée, et expliquer ce que la France était en train de réaliser.
Cette politique de redressement de nos finances publiques s`inscrit dans une stratégie cohérente et ambitieuse, qui vise à retrouver des marges de manœ“uvre, ce n`est pas la réduction de la dette et des déficits, simplement comme objectif, c`est pour redonner à la France une pleine souveraineté et une pleine capacité d`agir, et de décider par elle-même, et donc ces nouvelles marges de manœ“uvres, pour les mettre au service d`une croissance retrouvée, et de la compétitivité de l`économie française, et de l`attractivité de notre territoire.
C`est le sens du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l`emploi, que j`ai annoncé le 6 novembre, dernier, et qui est en train de se mettre en œ“uvre. Il comprend 35 mesures concrètes pour améliorer la performance de notre économie. Avec ce pacte, c`est l`une des mesures, nous réduisons l`impà´t sur les sociétés à hauteur de 20 milliards d`euros par an, nous mettons ainsi en œ“uvre une baisse de 6% du coà»t du travail pour les entreprises installées en France, et cela dès cette année, 4 % cette année et 2 % supplémentaires l`année prochaine, ce qui fera 6 %.
Mais, évidemment, ça ne suffit pas, il faut renforcer la compétitivité hors coà»t, comme on dit, en mettant en place un système, par exemple de financement efficace, en faisant émerger un écosystème favorable à l`innovation, à l`exportation.
Et s`agissant des exportations françaises, j`ai fixé un objectif, que je reconnais très ambitieux, parvenir à l`équilibre de notre balance commerciale, hors énergie, en 2017, toujours à la fin du mandat, alors que je suis arrivé aux responsabilités avec un déficit, hors énergie, de plus de 25 milliards d`euros. Pour cela nous venons de réformer en profondeur notre système de financement des exportations. C`est en prenant appui sur ce nouveau système que, par exemple, les chantiers navals français de Saint-Nazaire viennent d`engager la construction du plus grand navire de croisière au monde, qui n`est jamais été construit, avec une capacité d`accueil de 7500 personnes, pour le compte d`un commanditaire américain, c`est à la fois donc pour la qualité professionnelle, la qualité technologique, la qualité du produit, mais aussi pour les conditions de financement que nous avons pu réunir, que ce succès a été obtenu.
Mais, mesdames et messieurs, le plus gros potentiel de développement de nos exportations repose sur les entreprises de taille intermédiaire, et sur les petites et moyennes entreprises, auxquelles le gouvernement entend apporter un soutien important.
Elles pourront accéder plus facilement à des financements adaptés, grà¢ce à la nouvelle Banque Publique d`Investissement que nous venons de créer. Elles bénéficieront également du soutien des grands groupes, dans le cadre de l`organisation des filières industrielles, qui doivent tenir compte alors non seulement de leurs sous-traitants, mais de les organiser, de les soutenir, de les conforter, dans leur stratégie de développement, tant à l`interne qu`à l`externe, et qui inciteront ainsi tous à se solidariser davantage, et aussi dans la conquête des marchés extérieurs à avancer de façon solidaire et groupée.
A cet égard je voudrais saluer l`ensemble de la délégation des entreprises françaises qui m`accompagne, ici au Canada, pendant ce déplacement, cette délégation est à l`image de notre ambition et de nos entreprises. Les grands groupes français, vous les connaissez, vous en connaissez l`excellence, ils sont bien représentés avec Thales, qui soutient cette manifestation, mais aussi avec Total, avec Alstom, avec Air Liquide, avec Safran, avec Sanofi, ou encore dans le domaine militaire avec Nexter et DCNS. Mais cette délégation comprend une majorité de dirigeants de petites et moyennes entreprises, qui sont impliquées dans des secteurs souvent très innovants, tel que les énergies renouvelables, les technologies vertes, les technologies de l`avenir, mais aussi les technologies de l`information, notamment dans les logiciels où nos entreprises sont très avancées et très performantes.
Oui, nous avons l`ambition de renforcer l`attractivité du territoire français, je l`ai dit tout à l`heure, avec 20 000 entreprises étrangères installées sur notre sol, 700 décisions nouvelles d`investissements étrangers par an, la France est d`ores et déjà une destination de premier ordre, mais nous voulons aller plus loin encore.
Nous avons donc fixé un objectif annuel de 1000 décisions d`investissements étrangers sur le territoire français d`ici 2017, ainsi que l`accueil, chaque année, de 300 nouvelles entreprises étrangères. Les entreprises étrangères installées en France bénéficieront, comme les autres, des mesures que nous avons prises, et que j`ai évoquées, en faveur de la compétitivité.
Nous mettons ainsi en place des dispositifs spécifiques, comment "le passeport talent", qui permettra de faciliter les démarches d`installation en France de talents étrangers. Je pense également au renforcement du crédit impà´t recherche, en particulier en direction des petites et moyennes entreprises. ce crédit impà´t recherche, qui est une particularité française, a contribué à la création, par des entreprises étrangères, au cours des 5 dernières années, de plus de 200 centres de recherche et de développement sur les territoires français.
Enfin je veux évoquer également devant vous l`accord, très ambitieux, de l`emploi, que les partenaires sociaux, patronat et syndicats de salariés, ont conclu, en France, au mois de janvier sur le marché du travail. Cette négociation a été lancée à l`initiative du gouvernement qui a pour objectif de renforcer la démocratie sociale, le dialogue social, dans notre pays, comme méthode pour trouver le bon chemin des réformes. Eh bien, cet accord, qui a été signé par une majorité de syndicats, vise à sécuriser les parcours professionnels des salariés, tout en renforçant la compétitivité de nos entreprises. Dans les prochaines semaines le Parlement va transcrire cet accord dans la loi, contribuant ainsi à accroître l`attractivité de notre territoire et la compétitivité de notre économie.
Redressement des comptes publics, compétitivité, attractivité, dialogue social, vous le voyez, en quelques mots, la France est un pays en mouvement, qui se réforme en profondeur, et qui s`est fixé cette ambition, et je souhaite que les relations économiques entre la France et le Canada puissent aussi bénéficier de cette dynamique. Je me réjouis que les échanges commerciaux entre nos deux pays continuent de progresser, dans le contexte économique que nous connaissons, mais je note que l`Ontario, où nous sommes aujourd`hui, représente un tiers des exportations françaises vers le Canada.
Je me félicite que ces échanges, qui sont dans l`ensemble équilibrés, soient fondés pour une grande part sur des produits à forte valeur ajoutée, je pense par exemple aux secteurs de la pharmacie, ou de l`aérospatiale, à l`aéronautique, je pense bien sà»r aussi à des secteurs plus spécialisés qui caractérisent nos échanges commerciaux, mais qui témoignent d`un véritable partenariat entre nos économies. Mais ces relations commerciales peuvent et doivent se développer. C`est pourquoi le gouvernement soutient pleinement, et j`ai eu l`occasion de le réaffirmer encore ce matin avec le Premier ministre HARPER, les négociations commerciales en cours entre le Canada et l`Union européenne. Nous souhaitons un accord économique approfondi. Nous souhaitons que ces négociations puissent se conclure rapidement.
Bien entendu les relations économiques entre nos deux pays ne se résument pas à nos échanges commerciaux bilatéraux, elles sont en grande partie fondées sur des investissements croisés. Vous le savez, les entreprises françaises sont déjà très représentées au Canada, près de 550 entreprises françaises y sont implantées et ces entreprises emploient plus de 80 000 personnes, et au total la France se place ici au 7ème rang des investisseurs étrangers. Là encore nous pouvons faire mieux, nous voulons faire mieux.
C`est pourquoi je me réjouis de la diversification croissante de nos investissements, traditionnellement concentrés sur quelques grands secteurs d`excellence, l`aéronautique, les transports urbains, l`énergie, les ressources naturelles, et aujourd`hui nos investissements se développent également dans les services, et dans l`environnement, ils se diversifient également géographiquement au Canada, et ils couvrent désormais l`ensemble du territoire canadien, mais, je le dis vraiment, on peut faire beaucoup mieux. Mais la marge justement, de progression, des investissements canadiens en France, est également importante, mais la France n`occupe que le 19ème rang des pays destinataires des investissements canadiens dans le monde. Je vous invite donc, mesdames et messieurs, à profiter de la nouvelle stratégie que je viens de vous présenter, qui est de nature à créer de la confiance, de la visibilité, de la simplicité, de la durabilité, de vous engager pour mettre en œ“uvre vos stratégies d`investissement et accroître votre présence dans notre pays, en tout cas vous y serez les bienvenus.
Le renforcement de nos relations économiques est donc une priorité, c`est une perspective stimulante, pour les jeunes de nos deux pays. Le gouvernement français s`est engagé à accroître très sensiblement le nombre de volontaires internationaux en entreprise, ces jeunes qu`on appelle les VIE, qui aux sortir de leur école rejoignent une entreprise française à l`étranger, ils sont aujourd`hui 200, faisant de votre pays l`une des destinations les plus recherchées, je crois que plusieurs d`entre eux sont là aujourd`hui et je les salue, et j`aurai peut-être l`occasion tout à l`heure de les rencontrer, en tout cas je les remercie pour leur engagement.
Et je sais par expérience que ces jeunes, qui découvrent en quelque sorte un pays, mais qui découvrent aussi un métier, ont été parfois à l`origine de succès économiques et commerciaux formidables. J`ai en tête quelques exemples, et donc leur présence n`est pas qu`un stage de formation, elle est utile pour les entreprises où ils travaillent, ici, elle est utile pour les entreprises françaises, et donc c`est pourquoi le gouvernement est tout à fait déterminé à poursuivre et à renforcer ces initiatives en faveur des volontaires internationaux en entreprise.