Pouvoir de Tshilombo : au nom du Clan Luba Kasaï !
Par Mohamed Mboyo Ey’ekula
La monarchie clanique-tyrannique de Tshilombo, en trois ans de pouvoir usurpé, exaspère le peuple congolais. Le parvenu croit se maintenir en boutiquant toutes les institutions de la République. L'article de Mohamed Mboyo Ey’ekula est sans complaisance avec l'enjambeur de la grille du palais de la Nation et voleur de destin du peuple congolais.

Sous Mobutu, la géopolitique était la règle en matière de nominations politiques. Mais, malgré cela, l’UDPS, parti dominé par les luba, ne ratait jamais l’occasion de dénoncer le tribalisme en s’appuyant sur la prédominance des bangala -un moulage purement belge du reste- au sein des forces armées zairoises. Arrivé au pouvoir en 2018, par un deal honteux, le parti des 12 parlementaires devenu clanique sinon familial s'entremêle les pinceaux.
Félix Tshilombo, président de l’Udps et chef de l’Etat failli du Congo -je n’ai pas dit président de la République à Démocratiser du Congo- par la seule volonté de ‘’Joseph Kabila’’; a, en trois ans seulement, reconfiguré le pays en quasi-monarchie clanique. Il faut dire que dans le Congo-Kinshasa défiguré par Tshilombo, à part la langue officielle qu’il envisagerait probablement de changer, tout est à coloration ethnique. Le tribalisme est légalisé et le dénoncer expose à des représailles de la ''talibanie'' qui est parvenue à gangrenner toutes les institutions représentatives.
L'archevêque de KInshasa, dans l’exercice de la mission prophétique de l’église, décrie les inégalités sociales et la mauvaise gouvernance devenues des normes, le clan, depuis son fief de Limeté, décrète la fatwa. contre l’église catholique et la mise à mort du porteur de la pourpre cardinalice. Kabuya, secrétaire général illégitime de l’Udps aile familiale -il y en a légion- promet de distribuer les armes et de faire la guerre à tous ceux qui, comme le cardinal Ambongo, s’oppose au nouvel ordre : le pouvoir ‘’divin’’ du fils du démiurge décédé de Limeté. Ô misère! Le décor d’un retour aux années de l’anarchie et du chaos est planté…
Sous Tshilombo, dont le parti dénonçait il y a peu l’oligarchie swahiliphone, l’ethnie du chef de l’Etat doit tout contrôler : tous les segments de la justice, la présidence de la république tribale, la majorité de médias soudoyée et soumise et, aussi et surtout, le gouvernement dompté. Et, pour boucler la boucle, il manoeuvre pour empocher la Ceni afin de rééditer le forfait de décembre 2018 Se sachant vomi par le peuple, le rejeton d’Etienne Tshisekedi a programmé la fraude comme moyen de survie politique. La démocratie et l’Etat de droit dont on s’était fait le chantre n’étaient alors que de creux slogans!
La loi de la jungle…
Dans la monarchie clanique de Tshilombo, la loi n’existe que pour réprimer, faire taire et faire chanter. Le droit,lui, est dit à la tête du client et la violence et les violations des droits et libertés sont devenues des faits d’une banalité! Mais, comme si cela ne suffisait pas, la justice populaire s’est frayée un chemin et évolue sans froisser le dépositaire du slogan ‘’le peuple d’abord’’/ Quand les militants de l’Udps marchent, même contre l’ordre, ils bénéficient de la bienveillance des services de police et de sécurité là où les opposants sont systématiquement gazés, brutalisés et tués/
Tshilombo ne jure que par son ethnie et ne fait rien pour canaliser la barbarie qui s’est installée dans la gestion de la res publica autant que dans les rapports entre les citoyens congolais. Les militants de l’Udps ne sont pas justiciables dans la monarchie made in Kabeya Kamuanga. Quand Kabuya, Mukoko et Kabund profèrent des menaces, appellent à la rébellion et menacent de mort ou d’extermination certaines composantes de la société congolaise, la justice se fait sourd, muet et aveugle. Du coup, comme à la vieille époque de la royauté en France, le Congo est divisé en deux : le Congo d’en haut, celui des nobles que constituent le pouvoir et son cercle de courtisans tribaux et celui d’en bas, celui du peuple paupérisé et, corvéable
En définitive, la fracture est irrémédiable entre le pouvoir illégitime qui s’appuie sur la contrainte armée pour s’imposer et la majorité de citoyens qui ne rêve que d’en découdre. Dans ce contexte, le pays avance vers des périodes incertaines. Qu’est-ce qui arrivera demain quand le peuple sera poussé dans ses derniers retranchements? L’histoire des dictatures est pleine de leçons instructives. Tshilombo, le dealer de décembre, aurait dû faire amende honorable pour avoir pris le pouvoir en déniant le verdict des urnes mais, il a choisi le raccourci : défier le peuple comme d’autres avant lui. Seulement, il a oublié l’épitaphe qui honore Rossy Tshimanga Mukendi : ‘’le peuple gagne toujours’’.