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dimanche 15 mars 2020

Colloque de l'Afrique des Grands Lacs au sénat: Charles Onana répond à Réveil FM International

Colloque de l'Afrique des Grands Lacs au sénat: Charles Onana répond à Réveil FM International

Freddy Mulongo, Réveil FM International

freddy-mulongo-onana.jpg, mar. 2020

Journaliste et politicologue, Charles Onana a mis vingt-ans de sa vie pour ses investigations sur l'Afrique des Grands Lacs. Il en est l'un des experts. Personne ne nie qu'il y a eu génocide au Rwanda en 1994. Panafricaniste avéré et digne fils d'Afrique, Charles Onana a braqué ses projecteurs sur les morts Congolais. Il est devenu l'ambassadeur itinérant et plénipotentiaire des victimes congolaises du régime dictatorial du Rwanda. Paul kagamé et ses affidés européens et anglo-saxons ont "boutiqué" l'histoire du génocide au Rwanda. Ce génocide rwandais est devenu un fonds de commerce pour Paul kagamé, qui le brandit pour culpabiliser le monde entier d'avoir laissé faire. C'est son faire valoir. C'est l'histoire des vainqueurs. Or il s'est avéré que le même Paul Kagamé qui crie au génocide pour son peuple, commet des crimes de sang, crimes de génocide et crimes contre l'humanité en République démocratique du Congo. Mieux, Kagamé pille et recel les ressources du Congo en toute impunité. Ayant culpabilisé le monde entier, les crimes de Kagamé sont tus, ignorés et oubliés. Et Charles Onana à la manière d'Emile Zola au cours de l'affaire Dreyfus dit: "J'accuse Paul Kagame de massacrer les populations congolaises pour piller les ressources du Congo". Cela choque et gène, tous ceux qui ont bâti le château des cartes de Paul Kagamé sur des mensonges et manipulations. A la différence de Pierre Péan, Charles Onana est un africain, on ne peut donc pas l'accuser de raciste. Et donc on l'accuse d'être "Négationniste" ! Simplement parce qu'Onana a choisi d'écrire l'histoire avec les lunettes du gibier pas avec celles du Chasseur. Sauf que dans les pays des Grands Lacs: prédateurs, pillards, receleurs et chasseurs sont nombreux. Les victimes, plus de 12 millions de morts uniquement en RDC, les Hutus et Twa Rwandais sont décimés, on regarde ailleurs. Un mort est un mort qu'il soit Congolais, Hutu, Tutsi ou Twa dans les pays des Grands Lacs. Charles Onana a été l'un des intervenants du Colloque sur l'Afrique des Grands Lacs au Sénat francais , le lundi 9 mars dernier...colloque que le président du Sénat rwandais et plusieurs associations tutsies rwandaises ont réclamé l'annulation. Le Colloque a bien eu lieu.

1. Réveil FM International: Le palais du Luxembourg, siège du sénat français était imprenable avec le colloque sur l'Afrique des Grands Lacs, le lundi 9 mars. Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères a même dit que jamais le sénat n'avait subi autant de pressions extérieures pour l'annulation de ce colloque...

Charles Onana: Oui, la campagne contre ce colloque sur la tragédie des Grands Lacs africains a été d'une violence et d'une agressivité inouïes. Il s'agissait pourtant d'un simple débat intellectuel qui regroupait des chercheurs européens, africains et nord-américains très compétents et très qualifiés que l'on n’a pas l'habitude d'entendre. L’assistance était composée de chercheurs, de sénateurs, de diplomates, de députés, d'anciens ministres, de responsables politiques, de militants associatifs et de citoyens africains et français de tous bords. C'était un grand moment d'échanges, très civilisés et de réflexion intellectuelle de haut niveau. Mais ce n'est pas nécessairement ce qui ressort du compte rendu des médias en général.

2. Réveil FM International: Aucun média n'a relayé ce que vous avez dit au sénat.. qu'avez réellement dit dans votre intervention ?

Charles Onana: Je crois que certains ont des difficultés à reprendre mes propos tellement ils s'obstinent à dresser de moi un portait peu flatteur comme le leur demandent les amis du régime de Kigali. Mon propos s'inscrivait plutôt dans le prolongement de ma démarche scientifique relative à mon livre sur l'opération Turquoise. J'ai d'abord précisé que depuis vingt-cinq ans, les accusations contre l'opération Turquoise étaient d'une pauvreté affligeante et que les assertions des accusateurs ne résistaient pas à l’examen des faits et des preuves. J'ai également rappelé que j'avais minutieusement examiné les archives émanant du Conseil de sécurité pendant dix ans et ce que j'ai découvert m'a donné le vertige. Contrairement à ce qui a été dit et écrit depuis plus de deux décennies, le conseil de sécurité ne s'est jamais désintéressé du Rwanda ni des Rwandais en 1994 mais c'est le FPR de Paul Kagame qui a écrit, entre avril et juin 1994, plusieurs lettres au président et aux membres du Conseil de sécurité pour exprimer son refus catégorique d'une intervention multinationale permettant de mettre fin aux massacres et au génocide. Cette découverte m'a bouleversé. L’existence de ces lettres de la rébellion est une bombe sur le plan scientifique et elle remet en cause l'histoire officielle telle qu'elle est racontée depuis vingt-cinq ans.

3. Réveil FM International: L'hommage à Pierre Péan, grand journaliste Français d'investigation dont vous avez repris le flambeau, doit vous honorer...

Charles Onana: Un hommage a effectivement été rendu à Pierre Péan par Judi River et moi-même car il a été très violemment attaqué, lui aussi, par ceux qui sont hostiles à la vérité et aux révélations qu'il avait apportées dans le dossier de la tragédie des Grands Lacs. Il a fait le travail que peu de journalistes ont eu le courage de faire. En cela, il a fait honneur à toute la profession.

4. Réveil FM International: Que répondez vous à ceux qui vous accuse d'être "Négationniste » ?

Charles Onana: Je n'ai pas de temps à consacrer à des individus qui sont spécialisés dans l'invective et refusent le débat scientifique. Dire de quelqu'un qui publie un livre que personne n'a d'ailleurs attaqué devant les tribunaux qu'il est « négationniste » n'apporte rien au progrès de la connaissance sur les événements du Rwanda et sur ce qui se passe au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) depuis 1994. Ceux qui me qualifient ainsi sont précisément ceux qui nient l'extermination des millions de Congolais, des Twa, des Hutu et aussi de Tutsi au Rwanda et au Zaïre par les troupes de Paul Kagame. Qui est donc « négationniste », eux qui nient ces victimes ou moi qui apporte les preuves des crimes commis par le « camp des vainqueurs » ? En fait, ces soutiens inconditionnels de criminels contre l'humanité attribuent à des auteurs ou à des responsables politiques un qualificatif qui pour moi relève du même mépris et de la même arrogance avec laquelle ils traitent les victimes congolaises et rwandaises.

5. Réveil FM International: Vous n'avez jamais tué personne, ni fait un coup d’État en Afrique ni envahi un autre pays africain pour piller ses ressources, pourquoi faites-vous peur ? Pourquoi cette volonté de vous bannir dans l'espace francophone ? Vous donner la parole, c'est s'attendre aux ennuis ?

Charles Onana: Manifestement, des messages circulent dans plusieurs rédactions parisiennes interdisant de m'inviter surtout dans les médias publics. Il n'y a toutefois aucune restriction, dans les mêmes médias, envers ceux qui défendent le régime rwandais et qui me traitent de tous les noms d'oiseaux. Je n'écris pourtant que des livres très appréciés du public des Grand lacs africains et je fais simplement de la recherche scientifiques avec un certain niveau d'exigence et de probité. Je crois que les livres et les auteurs qui osent examiner les choses en profondeur sont en principe « dangereux », d'après certains régimes criminels et leurs sympathisants. Aller en profondeur, c'est aussi porter la lumière là où certains préfèrent absolument conserver l'obscurité et le silence de leurs cadavres. Tenter d'apporter des preuves du mensonge là où certains refusent qu'on les montre est effectivement propice aux ennuis.

6. Réveil FM International: Le colloque Afrique des Grands lacs a eu lieu, quelle suite donner à cette rencontre ?

Charles Onana: Une suite qui viserait à cesser de se soumettre intellectuellement au discours officiel de la tragédie rwandaise. La suite serait de ne plus accepter que l'on prétende que le génocide du Rwanda a eu des conséquences non prévues en République Démocratique du Congo (RDC). C'est inexact ! Le drame du Rwanda visait l'invasion et le pillage du Congo. Les preuves existent. Il est donc urgent de réexaminer ce discours stigmatisant, continuellement méprisant et discriminant envers les autres victimes de la tragédie des Grands Lacs. Il faut faire entendre les voix de toutes les victimes : Hutu, Twa, Tutsi et Congolais, tués par les troupes de Paul Kagame au Rwanda et en RDC. C'est une exigence intellectuelle, humaine et scientifique que de refuser de trier dans les charniers. Fléchir et ramper devant les pressions d'une caste de criminels contre l'humanité ou de leurs thuriféraires est une renonciation à notre propre humanité. Tous ceux qui furent tués au Rwanda et en RDC méritent, sans discrimination ni restriction, d'être considérés et respectés. Je ne trie pas les morts Tutsi, Hutu et Twa. De même qu'on ne saurait, pour un enfant né d'un parent Tutsi et d'un parent Hutu et qui a perdu ses deux parents en 1994, s'intéresser à une seule partie de sa famille et considérer que l'autre n'existe pas.

7. Réveil FM International: On dit que vous êtes le chouchou des Africains silencieux, la prunelle des yeux des Congolais l'avez-vous ressenti au Sénat ?

Charles Onana: En tout cas, j'ai le sentiment d'avoir fait mon travail de façon honnête et avec humilité. Je n'ai jamais prétendu détenir la vérité, loin de là. Mais les lecteurs sont ravis et me disent merci d'avoir osé. Ils connaissent bien les enjeux qui pèsent sur ce dossier. Les milliers de femmes violées de la RDCongo en savent quelque chose. J'ai rencontré des lecteurs et lectrices venus de loin, du Canada et même d'Afrique pour ce colloque. C'est dire son importance. Les organisateurs de la rencontre du Sénat ont réussi leur pari. En plus d'ouvrir un débat démocratique et intellectuel d'une grande tenue, ils ont aussi posé un acte de catharsis. Les victimes congolaises ont eu droit à la parole qu'on leur refuse. Les visages, tantôt émus tantôt souriants, exprimaient une grande satisfaction. L'ambiance était chaleureuse et les poignées de mains franches. Dans les médias, on avait plutôt annoncé un « colloque de la honte » et « de la haine » ou du « négationnisme ». Il n'y a rien eu de tout cela. Et c'est dommage que les médias soient passés, une fois de plus, à côté de la réalité en restant sur leurs préjugés plutôt que de rendre compte en toute objectivité.

8. Réveil FM international: Il y a un procès au pénal contre vous pour avoir nié le génocide des Tutsi. Etes-vous déjà fixé ?

Charles Onana: N’importe quoi ! Le ridicule ne tue pas et que rien ne les arrête dans la diffusion du mensonge... Ils seraient bien inspirés de s'intéresser à la situation dramatique de mon ami Déo Mushayidi, victime Tutsi du génocide de 1994, condamné à perpétuité parce qu'il a réclamé, comme moi, vérité et justice pour les Tutsi et les Hutu. Demandez à tous les journalistes et associations qui ont diffusé cette rumeur à quelle date se tient le procès ? C'est hallucinant ! Ce sont des méthodes de voyous. Le droit français reste tout de même précis. Vous aurez remarqué qu'ils m'ont même baptisé « Adrien » pour l'occasion. Je n'ai jamais vu ce prénom dans mes papiers d'identité. Cela vous donne une idée du niveau de rigueur de ceux qui me poursuivent. S'ils en sont à ne même pas savoir comment je m'appelle alors que mon nom est sur tous mes livres, je serais tenté de dire qu'ils vont jusqu'à nier publiquement le nom que m'ont donné mes parents... N'est-ce pas du « négationnisme » ça ?

9. Réveil FM International: 20 ans de votre travail sur les Grands Lacs pour que seulement aujourd'hui la vérité commence petit à petit à faire son chemin...avec la conséquence de votre diabolisation...

Charles Onana: Souvenez-vous que Mandela fut longtemps traité de « terroriste » avant que le monde entier le traite de « Grand homme » ou de « démocrate », Martin Luther King était aussi présenté comme un homme « dangereux pour la sécurité de l’État » simplement parce que ces gens réclamaient la vérité et la justice dans leur pays. Moi je n'ai ni la taille ni le niveau de combativité de ces illustres personnalités. J'écris simplement des livres en apportant généralement des preuves sur ce que j'avance. Ce sont ces preuves qui permettent d'expliquer et de comprendre l'origine ou la cause principale de la tragédie du Rwanda et du Zaïre. Ce sont les même preuves qui me valent toutes les insultes, attaques et autres dénigrements. J'ai découvert des documents que je ne devais pas découvrir, des documents qui devaient rester cachés pour toujours au Conseil de sécurité. Voilà mon crime !

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mardi 10 mars 2020

Paris: Des fanfarons du régime oppressionniste de Kigali ont échoué la conférence sur les grands Lacs a eu lieu au Sénat !

Paris: Des fanfarons du régime oppressionniste de Kigali ont échoué ! La conférence sur les Grands Lacs a eu lieu au Sénat !

Freddy Mulongo, Réveil FM International
Freddy Mulongo-Sénat.jpg, mar. 2020

Mensonges et Manipulations des extrémistes Rwandais pro-Kagamé. Ils récusent la vérité des autres et ne veulent que la leur. Or la vérité vient toujours par l'escalier pendant les affabulations empruntent l'ascenseur. Hier, des Fanfarons du régime oppressionniste de Kigali n'ont cessé de vilipender la France par des tweeters . Les des extrémistes Rwandais pro-dictature Kagamiste et leurs affidés refusent le débat, à croire qu'ils ont des choses à cacher. Prévu le lundi 9 mars, au Palais de Luxembourg, siège du Sénat français, la conférence intitulé: "L'Afrique des Grands Lacs, 60 ans de tragique instabilité" s'est déroulé comme prévu. Les demandes du président du Sénat rwandais et celles des associations de victimes du génocide des Rwandais Tutsi  n'ont pas suffi ! 

Freddy Mulongo-Ibuka.jpg, mar. 2020

Les extrémistes Rwandais s'accrochent au génocide comme un bouée de sauvetage. Victimes d'agression-invasion, pillages et recels des ressources de la part du régime Hitlérien de Paul Kagamé, les Congolais veulent la réactivation du Mapping Report des Nations Unies  afin que des noms soient cités et des accusations engagées contre ces personnes, et cela au plus tard en mai 2020 en prévision du Sommet France Afrique de juin 2020 à Bordeaux.

Les demandes du président du Sénat rwandais et celles des associations de victimes du génocide des Tutsi n’ont pas suffi. Le colloque intitulé « L’Afrique des Grands-Lacs, 60 ans de tragique instabilité » s’est déroulé comme prévu, lundi 9 mars, au Sénat français. 

Sénat français : colloque sur l'Afrique des grands lacs: 60 ans de tragique instabilité

Ce 9 mars 2020, au cours de ce colloque de haut niveau auquel j'ai, personnellement pris part, c'était une véritable douche froide contre le pouvoir rwandais déstabilisateur du Congo et de l'Afrique centrale. Malgré l'opposition du lobbyng tutsi qui a saisi les autorités françaises et demandé l'annulation, le colloque a bel et bien eu lieu au grand dam du régime de Kigali. Au cours de celui-ci, d'éminents chercheurs et des politiques ont fait le point sur les conflits qui dévastent cette région dite "de grands lacs" depuis 60 ans et, ont analysé les intérêts géopolitiques et économiques, les ambitions régionales et les groupes de pression actifs dans cette partie de l'Afrique. 

 
La bonne nouvelle, c'est que la vérité commence à faire petit à petit son chemin. La responsabilité notamment du Rwanda et l'Ouganda dans les massacres, viols, pillages en RDC a été démontré scientiquement et aussi politiquement. Les intimidations et menaces des intervenants n'ont rien empêché. Le mensonge des politiciens rwando-ougandais ont été étalés au grand jour au coeur même du pouvoir français au Sénat. Les patriotes congolais ont saisi l'opportunité pour interpeller la France de ne pas faire assez pour aider la RDC, le plus grand pays francophone déstabilisé par les anglo-saxons et d'avoir parachuté, une anglophone, à la tête de la francophonie favorisant ainsi l'hégémonie des anglo-saxons au détriment des francophones.


En matinée, après l'ouverture par l'ancien ministre, le sénateur Alain Richard et l'intervention du secrétaire Perpétuel de la société savante Académie d'Outre-mer française, une vidéo d'extrait du discours du Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege a été projetée.

Ensuite, l'ambassadeur honoraire Johan Swinnen, Olivier Lanotte, ambassadeur honoraire Pierre Jacquemont et le prof. Isidore Ndaywel ont intervenu. A l'exception d'Olivier Lanotte qui a soutenu la thèse pro-Kagame d'inculpation supposée de la France au Rwanda, les autres intervenants ont éclairé les participants sur la réalité de ce que vivent les congolais au quotidien dans l'indifférence et complicité de la Communauté internationale. Je souligne l'intervention édifiante du prof. Ndaywel : il a relevé 34 contrevérités rwandaises et, cartographie à l 'appui, il a démontré qu'il n'y a jamais eu par le passé une portion du territoire congolais qui aurait appartenu au Rwanda avant 1885 (Conférence de Berlin) ajoutant même que s'il y avait de portion de territoire à réclamer, c'est plutôt la RDC qui pourrait le faire étant donné que le Rwanda dans ses frontières actuelles comprend une portion du territoire qui appartenait au Congo.


L'après-midi, c'était le tour de l'ancien ministre des Affaires étrangères français et secrétaire de l'Élysée Hubert Vedrine, ambassadeur honoraire le rwandais Jean-marie Vianney Ndagijimana, Mme l'américaine Helen Epstein, Mme la canadienne Judi Rever, le camerounais Charles Onana et deTimothy Reid de griller définitivement les criminels Kagame et Museveni, puis s'en est suivi la conclusion de l'ancien ministre de la défense française M. Gérard Longuet.


Je vous épargne du débat très enrichissant et révélateur des agendas cachés rwando-ougandais au Congo. La tenue de ce colloque est une victoire des intelligences acquises au changement de la gouvernance en Afrique centrale et hostiles aux mensonges véhiculés depuis deux décennies sur le leadership de Kagame et Museveni dans cette partie de l'Afrique. Dom-Martin Content Puludin-Facebook

La plupart des panélistes ont fustigé le Front patriotique rwandais (FPR), un groupe politico-militaire de rebelles tutsi qui infligea une défaite aux forces gouvernementales, mettant ainsi un terme au génocide dont le bilan s’élève à 800 000 morts selon l’ONU au sein de la minorité tutsi. Ils lui ont reproché, ainsi qu’à son leader Paul Kagame, président du Rwanda depuis 2000, d’avoir mené des massacres contre les Hutu lors de la reconquête du pays, puis sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC).

« Il n’y a pas de négation du génocide, a déclaré en préambule Hubert Védrine, secrétaire général de l’Elysée en 1994 puis ministre des affaires étrangères. Les débats portent sur les trois ou quatre millions de morts qu’il y a eus après, en République démocratique du Congo. Sur la question d’un double génocide [qui aurait été commis par les soldats tutsi du FPR contre les réfugiés hutu], il faut débattre. L’histoire est une révision permanente et c’est tout à l’honneur du Sénat d’organiser cette rencontre. »

Après avoir rendu hommage au journaliste Pierre Péan, décédé en juillet 2019 et auteur de plusieurs livres controversés sur la question rwandaise, Judi Rever a estimé que « la reconnaissance des souffrances et des crimes commis par les deux camps était essentielle pour la réconciliation et pour établir une vérité historique. » 

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samedi 14 avril 2018

Gérard Larcher, président du Sénat au Colloque citoyenneté et justice au Moyen-Orient

Gérard Larcher, président du Sénat et le sénateur Bruno Retailleau

Le président du Sénat, Gérard Larcher n'a pas de problème avec la laïcité qui n'est pas une religion d'État. La France n'a pas de religion d'Etat. Gérard Larcher défend la neutralité de l'État et l'expression des cultes de façon libre tant que cela respecte la République. Gérard Larcher est protestant. Il est un passionné de la Réforme. Il y trouve l'espace de liberté, de conscience et son rêve de "transchristianisme", tout en restant viscéralement attaché à  la loi de 1905. Gérard Larcher a toujours été pour une laïcité exigeante mais non fermée. Pour le Président du Sénat, la République et les religions ne doivent pas s'ignorer.

Gérard Larcher, président du Sénat

Dans son discours du colloque citoyenneté et justice: un défi pour le Moyen-Orient. Quels enseignements pour l'avenir de l'Irak, le président du Sénat encourage la coexistence des religions dans la respect de la diversité. Loin de lui, l'idée d'imposer la laïcité à  la française comme solution au Moyen-Orient. Mais le dialogue interreligieux et le respect de chaque religion peuvent contribuer à  la pacification donc la coéxistence de tout un chacun.

Gérard Larcher, Président du Sénat

Discours du Président du Sénat, M. Gérard Larcher, à  l`occasion du colloque `` Citoyenneté et justice : un défi pour le Moyen-Orient, quels enseignements pour l`avenir de l`Irak ? »

Monsieur le Président du Groupe de liaison, de réflexion, de vigilance et de solidarité avec les Chrétiens et les minorités au Moyen-Orient, cher Bruno Retailleau,

Monsieur le Président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, cher Christian Cambon,

Éminences, Béatitudes, Cher Grand Rabbin,

Messieurs les Ambassadeurs,

Monsieur le Représentant spécial du Grand imam de la mosquée Al-Azhar,

Monsieur le Président de la commission des affaires religieuses du Parlement égyptien,

Mes chers collègues parlementaires, Mesdames et Messieurs,

C`est un honneur qui m`est donné d`ouvrir ce colloque, organisé à  l`initiative du Groupe de liaison, de réflexion, de vigilance et de solidarité avec les Chrétiens et les minorités au Moyen-Orient, que son Président en soit vivement remercié. Ce colloque n`aurait pu voir le jour sans l`appui de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées : je salue l`action de son Président, M. Christian Cambon.

Je salue nos Ambassadeurs dans ces pays et en particulier M. Bruno Aubert, ici présent, et je sais leur appui dans la préparation de cette journée.

Je souhaite remercier le Patriarche de Babylone des Chaldéens, Sa Béatitude Monseigneur Sako, dont le témoignage est très attendu, le Grand Rabbin Gilles Bernheim, Son Éminence Seyyed Jawwad ad AL-KOHEI, cofondateur du Conseil irakien pour le dialogue interreligieux d`avoir accepté de participer à  ce colloque.

Je suis heureux qu`au Sénat de la République française, la parole d`hommes de foi éminents soit mêlée à  celle des diplomates, des responsables politiques et des chercheurs. La laïcité vivante nous fait devoir d`un dialogue avec les religions.

Mais, et je ne peux poursuivre sans que nous tournions une fois encore nos pensées vers la Syrie dans la 7ème année de cette guerre innommable, après une succession de drames et de crimes, et à  un moment de tension majeure, Mesdames et Messieurs,

Et je n`oublie pas non plus la situation des Kurdes dans une partie de la Syrie.

Une lueur d`espoir renaît aujourd`hui en Irak. La perte de la `` capitale » autoproclamée de Daech, Mossoul, le 9 juillet 2017, a porté un coup stratégique et symbolique fort à  l`organisation terroriste. Ainsi, les forces irakiennes avec le soutien de la coalition internationale, ont contribué à  l`éradication territoriale quasi complète du groupe terroriste.

Mais la victoire militaire ne suffira pas à  vaincre le terrorisme islamiste.

Le défi, dès aujourd`hui, est de mettre en place les conditions qui permettront d`éviter toute résurgence de ce terrorisme. La situation humaine demeure préoccupante : environ 2,9 millions de personnes sont toujours déplacées à  l`intérieur du pays selon l`Organisation internationale pour les migrations. Ces populations sont réparties sur l`ensemble du pays avec une forte concentration dans la plaine de Ninive et le Kurdistan irakien, renforcée par la bataille de Mossoul et de Tal Afar.

Après trente ans de guerre et d`embargo, suivis des destructions liées à  la présence de Daech, les besoins sont immenses dans les secteurs de l`énergie, de l`électricité, de l`eau, des transports, des communications ou de la santé.

Si je ne souhaite pas m`appesantir sur le passé, je souhaite seulement souligner qu`il ne s`agit pas d`un débat intellectuel ; nous parlons de vies brisées, de femmes, d`hommes et d`enfants au destin qui parfois s`arrête sur une plage de la cà´te turque ou des rivages de la cà´te grecque.

Dans ces circonstances, les Chrétiens d`Orient, ainsi que des populations d`autres confessions minoritaires, je pense aux Yézidis, ont été les victimes désignées du terrorisme islamiste : ils ont fait l`objet d`un nettoyage confessionnel systématique.

Très tà´t, les Patriarches nous ont alertés sur cette situation catastrophique.

Ils sont le témoignage vivant de la diversité religieuse du Moyen-Orient et de la possibilité d`une coexistence pacifique entre tous. Ils portent le signe d`une présence multiséculaire sur une terre qui a vu naître le christianisme. Ils ont ancré en eux une forme de pragmatisme qui les conduit à  s`adapter aux situations les plus périlleuses.

Toutes les populations chrétiennes qui vivaient dans les zones occupées par Daech ont fui en 2014. Une partie d`entre elles se sont exilées à  l`étranger, beaucoup sont restées au Kurdistan dans des camps de réfugiés et progressivement elles commencent à  revenir dans les villes où elles vivaient avant, un retour dans les villes qui sont majoritairement chrétiennes, où elles peuvent s`appuyer sur une communauté chrétienne qui est ancrée notamment avec la présence de l`Église et où leur sécurité est assurée.

Les églises et les ONG s`emploient à  reconstruire des maisons détruites. Mais ce retour s`accomplit lentement, et de façon particulièrement difficile, dans les villes où les chrétiens étaient minoritaires parce qu`il y a aujourd`hui une méfiance à  l`égard de leurs voisins. Aujourd'hui, ils ont du mal à  se réintégrer car ils ont peur de retourner dans ces villes où vivent certains qui avaient applaudi à  l`arrivée de l`État islamique, ou certains d`entre eux s`étaient approprié leurs maisons, voire les avaient dénoncés auprès de Daech.

Le but de la délégation sénatoriale -avec à  sa tête Bruno Retailleau qui s`est rendu sur le terrain en janvier 2018- était de constater comment se passait le retour des chrétiens en Irak, mais aussi d`envoyer un signal aux responsables irakiens de tous bords afin de les inciter à  prendre en considération l`ensemble des populations qui vivent dans ce pays, sans exclusive, et de leur accorder des droits égaux.

J`ai reçu à  la Présidence du Sénat sa Béatitude Monseigneur Sako, le 14 novembre dernier, il avait alors plaidé pour une réforme de la Constitution de son pays pour assurer l`égalité de tous les citoyens, et je recevrai le Patriarche de l`Église grecque melkite, le 3 mai prochain. Il s`agit aujourd`hui d`œ“uvrer en faveur d`une pleine citoyenneté et du respect de la liberté de conscience, de militer pour que l`Irak adopte un régime civil séparant les religions de l`État. Il s`agit aussi de promouvoir l`éducation à  la liberté d`expression. Nuls, chrétiens ou autres minorités, ne revendiquent un statut d`exception. Ils veulent en revanche bénéficier d`un statut de citoyenneté à  part entière, et ne plus être persécutés ou considérés comme des citoyens de seconde zone. Au-delà  de la question fondamentale d`une citoyenneté égale pour tous, vous avez placé, cher Président, -avec raison- la justice et la réconciliation au centre de votre colloque.

Et il me paraît que la réconciliation naît de l`unité de l`État.

La communautarisation des provinces semble en effet une `` fausse bonne idée » : elle ne ferait que fragiliser la place des populations minoritaires en nombre.

à€ la communautarisation devrait être préférée la voie de la décentralisation qui affirme l`unité nationale, tout en permettant à  chacun d`être maître de ses décisions. La décentralisation peut concerner jusqu`aux communautés les plus locales. Le Sénat dispose d`une longue expérience en matière de décentralisation. Elle est mise à  profit dans la recherche de solutions à  de nombreux conflits, de l`Afrique à  l`Europe et j`en veux pour preuve la naissance d`un Sénat aujourd`hui même en Cà´te d`Ivoire après les drames de ce pays.

Il faut que soient renforcés les institutions étatiques, l`idée de citoyenneté et un contrat social. C`est cette idée qui, du Liban à  l`Égypte, est la seule à  même de garantir des droits égaux pour tous au-delà  de toute appartenance religieuse.

Le grand imam d`Al-Azhar, Ahmad Tayyeb, la plus haute autorité sunnite du monde arabe, que j`ai rencontré en Égypte et qui m`a rendu visite, a solennellement affirmé que l'islam n'est pas incompatible avec le pluralisme religieux, `` l'égalité en droits et en devoirs des musulmans et des non-musulmans », au sein d'un `` État national constitutionnel ». Ainsi selon lui la notion de `` citoyenneté » n'est pas étrangère à  l'islam, elle fait partie selon lui de ses fondements.

En 2012, dans un document intitulé La citoyenneté et l'avenir de l'Égypte, le cheikh Ahmad Tayyeb affirmait que toute religion, y compris la religion musulmane, devait se conformer à  la loi civile de l`État et il optait pour le concept de citoyenneté.

à€ l`approche des élections législatives irakiennes le 12 mai prochain, les partis politiques qui sont en compétition ne doivent à  aucun prix instrumentaliser la religion.

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