
La nouvelle stèle de Makobola
Des bureaux de vote vont fermer dans quelques heures pour des élections chaotiques en République démocratique du Congo. Le Congo est entrain de vivre un troisième hold-up électoral après trois reports depuis 2016. Souvenons-nous, il était un certain mardi, le 30 décembre 1998 quand un nombre estimé à 702 personnes, appartenant largement à la communauté Babembe, avaient été sauvagement massacrées dans la cité de Makobola. La cité de Makobola se situe à quelques 15 kilomètres au sud d`Uvira, à la frontière entre les territoires de Fizi et celui d`Uvira. Quelques jours auparavant, le lundi 24 aoà»t 1998, plus de 856 personnes avaient été massacrées à Kasika, dans la chefferie de Lwindi et en territoire de Mwenga. Signalons tout simplement que la majorité des cadavres découverts sur un trajet de 60 Km depuis Kilungutwe jusqu'a Kasika, étaient essentiellement des femmes et des enfants. Les femmes étaient violées avant d`être assassinées en les ouvrant à l'aide des poignards, du vagin jusqu'au ventre. Les auteurs du massacre étaient de rebelles criminels appartenant au Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), un mouvement rebelle qui était dirigé pendant cette période par le Professeur Wamba dia Wamba et soutenu par la soldatesque Rwandaise du dictateur Paul Kagamé.
L'ancienne stèle de Makobola
Il y a 20 ans jour pour jour, des populations civiles étaient sauvagement massacrées à Makobola, dans le Sud-Kivu. C'était le 30 décembre 1998. A ce moment-là , la partie Est de la République démocratique du Congo était occupée par la rébellion criminelle du RCD. Le 25 décembre, jour de Noà«l, les militaires rebelles criminels du RCD décident de déplacer leur position de Makobola I (qui se trouve en territoire d'Uvira) vers Makobola II (de l'autre cà´té de la rivière, déjà en territoire de Fizi). Pour le peuple Bembe, cela constitue une provocation : l'occupation des terres de leurs ancêtres par les "étrangers" est inacceptable et inadmissible. C'est ainsi que le mardi 29 décembre 1998 à 17h, ils enverront un message à la population dans lequel ils annonceront une attaque de la ville en vue d'y déloger les militaires du RCD (essentiellement constitués de rwandais). Et exactement à 17h30, ils attaquent et mettent en déroute les troupes rwandaises du RCD dont le salut était dans la fuite après avoir perdu certains d'entre eux. Jusqu'au matin du mercredi 30 décembre, les Maï-Maï sont maîtres du village, mais vers 10h, une nouvelle va circuler selon laquelle des renforts des troupes rwandaises sont en route vers Makobola, en provenance d'Uvira. Les Maï-Maï ayant appris leur arrivée, se décident de se retirer du village, regagnant les montagnes qui surplombent Makobola II.
Quelques massacrés de Makobola
C'est là que les éléments du RCD entrèrent dans Makobola sans y rencontrer une quelconque résistance. Ils se livrèrent à des représailles contre la population civile accusée d`avoir collaboré avec l`ennemi. Ils mirent feu au village entier, tuant environ 702 personnes (dont une grande partie de femmes et enfants), la plupart calcinées dans leurs maisons. Le gouverneur de province à l`époque, Norbert Basengezi Katintima (aujourd'hui vice-président de la CENI) minimisera les tueries, s'attaquant sur la voie des ondes à l'église catholique qui avait rapporté ce massacre. Il sera soutenu dans sa version par le président du RCD, le professeur Wamba Dia Wamba qui avait déclaré ''.... dans la nuit du 30 décembre, il y a eu 4 petits bateaux qui portaient des éléments des FDD Burundais qui traversaient du Burundi en direction de Makobola, un petit village qui, selon les données en ma disposition, ne compte même pas 500 personnes. C'est alors qu'ils se sont engagés dans les combats avec nos forces. Beaucoup d'éléments FDD ont été tués et d'autres se sont enfuis."
Norbert Basengzi vice-président de Corneille Nangaa à la CENI
Aujourd'hui plusieurs commendataires de ce massacre sont mieux placés à Kinshasa, dans le régime d'imposture, d'occupation et de prédation. Les apparatchiks sont un peu partout dans le pays, vivant et se pavanant aisément, occupant joyeusement des postes de grandes responsabilité, à l'instar de Norbert Basengesi, alors gouverneur du Nord-Kivu à l'époque, pouvant démentir haut et fort ce massacre, et le qualifiant d'un canular, se moquant ainsi de personnes massacrées et de leurs famille. Il est aujourd'hui le vice-président de la CENI !