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dimanche 15 mai 2022

BENA MPUKA : ÉTIENNE TSHISEKEDI "KOSA LEKA" SÉCESSIONNISTE DANS LE SUD-KASAÏ 1960-1962 !

Bena Mpuka:  Étienne TSHISEKEDI " KOSA LEKA" sécessionniste dans le Sud-Kasaï 1960-1962!

Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International 

FB_IMG_1652587611980.jpg, mai 2022

Cette photo d'Étienne TSHISEKEDI "Kosa Leka", lors de la sécession Kasaïenne de 1960-1962, en tenue militaire avec un Talkie-walkie écoutant les directives d'un décideur belge est flagrante. Son fils, Angwalima Tshilombo Tshintuntu Tshifueba, voleur de destin de notre peuple, est une calamité pour le Kongo. 

Incinéré en Belgique, Etienne Tshisekedi, Baron du Mobutienne, est mort le mercredi 1er février 2017 à 17h42 à Bruxelles, sans avoir réalisé son rêve malgré “ 30 ans ” de lutte à la fois fourbe, égoïste et erratique pour devenir président de la République.

Ses adversaires l’accusent d’avoir participé, en tant que tel, à l’envoi des compagnons de Lumumba - contre lequel il exige de la fermeté - vers le Sud-Kasaï sécessionniste, où ils connurent un sort funeste. Etienne Tshisekedi était entré dans la vie politique en 1958-59 comme “ conseiller” du MNC-Kalonji, du nom d’un dissident fédéraliste kasaïen. De 1960 à 1962, Albert Kalonji dirigea la sécession kasaïenne; son premier gouvernement, rendu public en juin 1961, annonce Etienne Tshisekedi au poste de ministre de la Santé.

Le 8 août 1960, Albert Kalonji proclama ce jour-là l’autonomie du Sud-Kasaï, avec comme capitale Bakwanga (actuel Mbuji-Mayi). Mais, contrairement au Katanga de Moïse Tshombe, qui avait fait sécession dans les règles de l’art, le Sud-Kasaï d’Albert Kalonji Mulopwe n’a jamais déclaré sa séparation d’avec Léopoldville.

Albert Kalonji nomma Joseph Ngalula comme chef de gouvernement. Et une année après, en 1961, il se proclama “Roi du Sud-Kasaï” sous le nom d’Albert 1er, se décidant de dissoudre son gouvernement et d’opter pour le titre de “Mulopwe” du “Royaume fédéré du Sud-Kasaï”.

L’indépendance du Sud-Kasaï ne dura que 2 ans, jusqu’au mois de septembre 1962 lorsque Albert Kalonji est renversé par un coup d’État militaire instigué par son premier ministre, Joseph Ngalula. Il s’exila alors en Espagne où il resta pendant 18 mois, avant de rentrer au pays et de faire partie du gouvernement de Moise Tshombe de 1964 à 1965. En 1980, il intègre le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR, parti unique de Mobutu). A l’avènement de la démocratie en 1990, il adhère à I’UDPS (opposition), qu’il va quitter en 1996, avant de se réfugier en France à l’avènement de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila. Il était revenu au pays (à Mbuji-Mayi) en début avril 2015 et c’est là qu’il rendit l’âme le 20 avril 2015, âgé de 86 ans.

 Étienne Tshisekedi va fuir le Kasaï pour se retrouver à Léopoldville, exerçant les fonctions de recteur de l’Ecole nationale de droit et d’administration-ENDA. 

Au second coup d’Etat de Mobutu, en novembre 1965, Tshisekedi devient ministre de l’Intérieur, jusqu’en août 1968. C’est sans état d’âme qu’il justifiera, face à la caméra , la pendaison publique, en 1966, des “Martyrs de la Pentecôte”, trois ex-ministres et l’ex-Premier ministre Evariste Kimba, accusés de “ complot ” contre Mobutu.

Il est un des barons du mobutisme. En 1967, il est ainsi un des rédacteurs de la Constitution qui met fin au multipartisme pour n’admettre que deux partis au maximum - une idée que Tshisekedi tentera en vain d’imposer à la place du multipartisme, admis en 1990. Il participe à la création du Mouvement populaire de la Révolution (MPR) et ne bronchera pas lorsque ce dernier devient parti unique en 1970. Et pour cause: depuis deux ans, et jusqu’en 1972, il en est le secrétaire national, tout en acceptant une ambassade au Maroc, puis le poste de vice-président de l’Assemblée nationale, jusqu’en 1974. De 1977 à 1980, il sera aussi président du conseil d’administration d’Air Zaïre.

C’est dans la seconde moitié des années 70 que celui que Mobutu appelait “l’aigri ” change de camp. Si certains citent des ambitions non réalisées, c’est à coup sûr le massacre de Katekelay, dans son Kasaï natal, en 1978, qui qui pousse Tshisekedi à la rébellion: 100 à 300 chercheurs clandestins de diamant - la crise économique commence à frapper les plus faibles - sont tués par l’armée.

En 1980, il signe, avec douze autres parlementaires, une lettre à Mobutu réclamant la démocratisation du régime; tous sont relégués en province. Deux ans plus tard, ils créent l’UDPS, l’Union pour la démocratie et le Progrès social. Cela leur vaudra une condamnation à 15 ans de prison, suivie d’une amnistie en 1983.

En 1992, Etienne Tshisekedi est élu Premier ministre par 70% des 2800 membres de la Conférence nationale souveraine, mise sur pied dans le sillage de l’ouverture au multipartisme décidée en 1990 par Mobutu, toujours habile à flairer le vent. Cette consécration est aussi le commencement de la chute.

Les années qui suivent ne seront, en effet, plus celles de la confrontation brutale entre le dictateur et lui, mais un jeu du chat et de la souris, auquel le léopard est infiniment plus habile que le sanglier. Là où le premier ruse, pousse d’une patte légère ou feint de dormir, le second n’a qu’une stratégie, foncer.

Trois fois Tshisekedi sera nommé Premier ministre par son vieux rival; trois fois, l’exercice tourne court. De fin septembre à fin octobre 1991; le Luba Kasaïen est remercié pour avoir biffé de sa prestation de serment la mention “garant de la Nation” attribuée au chef de l’Etat. Premier ministre encore d’août 1992 à février 1993. Et d’avril à mai 1997, à la veille de la fuite de Mobutu devant les armées coalisées des pays voisins, alliés à Laurent Kabila.

Comme si la mort de Mobutu lui avait enlevé sa rage de vaincre, Tshisekedi interprète, désormais, le rôle de Tshisekedi. Il joue au Premier ministre - puis, après les élections frauduleuses de 2011, au Président - dans sa parcelle de la rue des Pétunias, à Kinshasa, recevant des envoyés parmi des militants UDPS jouant au protocole d’Etat.

Loin de la rue des Pétunias, le grand parti qu’avait construit la fermeté de Tshisekedi face au Léopard s’est effrité. Parce que le chef est plus obstiné que résolu. Parce que ses choix fédéralistes kasaïens sont devenus un ethnisme Luba qui vide peu à peu l’UDPS de ses membres non Lubas.

 Les conflits Luba Kasaïens et Katangais en 1992, coïncident avec la nomination de leur héros au poste de Premier ministre, celui-ci ne lève pas le petit doigt pour les aider: “ Je n’interviens pas, pour éviter d’être accusé par les autres Zaïrois d’être intervenu dans le dossier de mes frères”, justifiera-t-il.

Parce que le “leader maximo” ne quitte la capitale congolaise que pour aller se faire soigner - des mois, des années durant - en Afrique du Sud et en Belgique. Parce que le culte, parfois délirant, de sa personne finit par lasser les plus fidèles, tout comme sa paresse proverbiale, son autoritarisme ( il faudra attendre 28 ans le premier congrès de l’UDPS ) et les décisions erratiques qu’il impose au parti.

Ainsi, Étienne Tshisekedi ne participe pas à l'élection Louis Michel 2006. Il participe néanmoins à celle de 2011 après s’être proclamé “ Président ” avant même le scrutin et avoir refusé toute concertation avec le reste de l’opposition sur une candidature unique: “Je n’ai pas lutté pendant 30 ans pour laisser ma place à un autre (...) S’il y a quelqu’un d’autre qui veut que ce soit sa candidature qui passe, cela ne peut pas se faire”. On sait que des fraudes massives ont diminué son nombre de voix au profit d'Alias Kabila.

Le Maréchal Mobutu Sese Seko dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux déclare :  BA SÉCESSIONNISTES BATONDI KUNA NA PALAIS DU PEUPLE. MUTU OYO ATELEMI PE AGANGI "J'ORDONNE L'ARRESTATION DE MOBUTU. YE NDE MUTU NA SECESSION YA KASAÏ AKANGA BASI YA MABUMU NA BANA MIKE NA BOLOKO. ASALA BA CHARNIER"!

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jeudi 2 décembre 2021

RDC: Moïse Tshombe, sécessionniste, balkanisateur et auteur du drame Katangais!

RDC: Moïse Tshombe, sécessionniste, balkanisateur et auteur du drame Katangais! 

Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International


Moïse Tshombe demeure le personnage historique le plus complexe de la mémoire nationale de la RDC. Sécessionniste ? Nationaliste ? Sécessionniste puis nationaliste ? "Président de l'Etat Indépendant du Katanga" (juillet 1960-janvier 1963) et "Premier ministre du Congo-Léopoldville" (juillet 1964-octobre 1965), Moïse Tshombe ne peut être compris que replacé dans la complexité.

Moïse Tshombe est l’épicier de la politique. L’homme qui cherche l’argent, le trouve, le joue, double sa mise et gagne. Jusqu’en 1959 il était dans le commerce de détail à Elisabethville. Il devient ensuite l’homme de paille de certains intérêts financiers belges au Katanga. Au milieu du fleuve, en automne 1961, il essaie de changer de cheval et tente de vendre ses services à un groupement français. Il échoue, reprend sa liberté, va en exil, revient et prend le pouvoir à Kinshasa. Nouvel exil : mercenaires, argent, déclarations, complots. Mais aussi : sang, morts par milliers, humiliation de fout un continent dans la personne de Moïse Tshombe, oublieux de sa dignité d’Africain.

Tshombe est pour le moment enterré dans une concession perpétuelle du cimetière de la commune bruxelloise d’Etterbeek. Sa famille, éparpillée entre la Belgique et la RDC, a notamment posé comme préalable la promulgation d’une loi de réhabilitation de Moïse Tshombe et l’annulation de sa condamnation à mort par contumace, qui date de 1967. les enfants de Moïse Tshombe sont, depuis plusieurs années, divisés autour de la gestion de son héritage et notamment de son vaste patrimoine immobilier en RDC. Plusieurs procédures avaient ainsi été initiées en 2008 par Chantal Tshombe, l’une des filles de l’ex-Premier ministre, à l’encontre de l’un de ses frères, André Tshombe – l’un des gestionnaires du patrimoine familial.

Le 11 juillet 1960, moins de deux semaines après la proclamation officielle de l’indépendance du «Congo Léopoldville», la province du Katanga fait sécession et proclame unilatéralement son indépendance. La crise politique s’installe durablement et dégénère en véritable guerre civile. La question du Congo est inscrite dans les débats de l'ONU dès la session de 1960, et l'affaire se soldera notamment par l'assassinat de Lumumba en janvier 1961. Les chants de "d'indépendance cha-cha" du 30 juin 1960 sont bien loin…

«Scandale géologique», le Katanga est riche d'un sous-sol minier sans comparaison (notamment le cuivre de la copperbelt). À telle enseigne que les croisettes de cuivre sont devenues l'emblème officiel du Katanga séparatiste. Le docteur Moïse Tshombé, surnommé «Monsieur Tiroir-Caisse», prend la tête de cette sécession contre le pouvoir fédéral de Léopold ville. Au Katanga, son parti, la Conakat, s'impose face au parti adverse, la Balubakat. Économiquement, le leader katangais est soutenu par l'Union minière du Haut-Katanga (UMHK) – société coloniale belge associée à la puissante Société générale de Bruxelles et qui exploite les richesses minières katangaises.

Politiquement, Moïse Tshombé est appuyé par différentes organisations anticommunistes internationales qui craignent les ingérences soviétiques – directes ou via leurs alliés – au cœur de l'Afrique, à la faveur de la décolonisation. La nomination de Patrice Lumumba comme chef du gouvernement fédéral à l'indépendance a constitué un accélérateur de leurs craintes (la CIA et le M16 britannique ont envisagé une opération «homo» à son encontre, c'est-à-dire une opération d'élimination physique). 

Le Katanga proclame son indépendance dans le cadre de la délicate décolonisation du Congo belge en 1960 et donne lieu à la première concentration de plusieurs centaines de combattants étrangers. Ils sont enrôlés par le gouvernement sécessionniste de Moïse Tshombé. Rapidement désignés sous l’appellation d’« Affreux », ces hommes sont le premier signe tangible de la recrudescence du mercenariat qui caractérise ensuite les conflits postcoloniaux sur fond de Guerre froide en Afrique.

Avec la difficile mise en place du gouvernement Lumumba, la crainte d’un retour de la puissance colonisatrice entraîne une vague de violences à Léopoldville au début de l’été 1960 ; elle est dirigée contre les Européens. Gagnés par un mouvement de panique, la plupart des ressortissants belges décident de quitter le Congo et de rapatrier leurs capitaux. Dès lors, le gouvernement, asphyxié par un manque soudain de fonds, sollicite de plus en plus fortement les sociétés minières implantées dans la province du Katanga. Organisées en syndicat, celles-ci envisagent alors de faire sécession. Officiellement fondé le 11 juillet 1960 par le président provincial Moïse Tshombé, l’État du Katanga peut compter sur l’appui officieux de la Belgique.

Jusqu’en 1967, mercenaires belges et français, en partenariat et en concurrence, jouent un rôle essentiel dans les rapports de force militaires et politiques internes du Congo-Léopoldville. Dès 1960, le commandement suprême des forces katangaises est confié à un Français, Roger Trinquier puis Roger Faulques. Ainsi, bien que l’ancien colonisateur belge soit omniprésent dans les mécanismes de recompositions du pays, il semble en partie éclipsé par son puissant voisin. Dans la décennie 1970, notamment sous Valéry Giscard d’Estaing, la France fera d’ailleurs figure de principal partenaire du Congo.

Il convient donc de chercher à comprendre selon quelles modalités la France développe sa politique d’influence au Katanga. Il s’agit surtout d’interroger cette politique, apparemment de circonstance (l’opportunité d’une sécession locale), pour comprendre comment elle s’inscrit dans une nouvelle ligne politique globale de défense et d’extension de l’ancien « pré-carré ». L’apparition des « Affreux » incite enfin à examiner comment cette politique d’influence envisage le recours à des mercenaires. Quel rôle leur est-il dévolu ? Dans quelle mesure disposent-ils d’une réelle autonomie de décision et de définition des objectifs que sous-entend ordinairement le terme de mercenaire ?

Moïse Tshombé sait qu’il bénéficie de l’appui de la Belgique, désireuse d’affaiblir le gouvernement Lumumba. Deux cent vingt hommes sont ainsi officiellement mandatés par Bruxelles sous couvert de coopération. L’ancienne métropole ne peut en fournir ouvertement davantage en raison des pressions exercées par la communauté internationale. À la demande du gouvernement congolais, l’ONU l’a déjà obligée, en août, à retirer ses officiers du Congo et somme désormais le Katanga de se soumettre à Léopoldville. Les militaires belges sont donc bien trop peu nombreux pour répondre aux besoins d’encadrement.

Les forces sécessionnistes comptent bientôt plus de 11 000 soldats. À leur tête, Moïse Tshombé choisit de placer un vétéran français. Le colonel parachutiste Trinquier a fait la guerre d’Indochine, participé à l’expédition de Suez avant de servir en Algérie où il s’est fait connaître comme théoricien de la contre-insurrection. Son commandement au Katanga ne dure finalement que quelques semaines avant qu’il laisse la place à Roger Faulques en janvier 1961.

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